MIMÉTISME, zoologie
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Bien que le terme « mimétisme » ait pour le spécialiste une définition très restreinte (limitée à la ressemblance entre deux espèces animales zoologiquement éloignées dont l'une, inoffensive, « mime » l'autre), il évoque généralement tous les phénomènes de camouflage que de nombreux animaux présentent naturellement et grâce auxquels ils échappent aux regards de l'homme. Homochromie et homotypie, déguisements et mimétisme au sens strict sont les quatre mécanismes fondamentaux qui permettent aux animaux de se dissimuler. Ils ont aussi bien avantage à le faire lorsqu'ils sont des proies que lorsqu'ils sont des agresseurs. Car, dans la nature, une espèce animale, quelle qu'elle soit, est toujours convoitée par un ou plusieurs agresseurs qui disposent, pour le dépistage de leur proie, d'organes sensitifs plus ou moins développés : vue, ouïe, odorat, aidés parfois par une dissimulation de la couleur ou de la forme. À ces attaques, la victime répond par des adaptations diverses qui peuvent être le venin, l'odeur désagréable, la fuite ou la dissimulation (cachette, variation de couleur, etc.). Il s'établit ainsi un équilibre et on conçoit que dans cette continuelle lutte pour la vie la dissimulation, le camouflage, n'est que l'un des nombreux moyens employés par une espèce pour assurer sa survie.
Camouflage d'un lézard arboricole. Grâce à sa coloration, imitant une écorce recouverte de mousse et de lichen, il échappe à ses prédateurs.
Crédits : Art Wolfe/ The Image Bank/ Getty Images
Lorsqu'on parle de camouflage ou de mimétisme chez les animaux, il est bien entendu qu'il ne s'agit pas d'un effort conscient de l'animal, d'une étude raisonnée, comme l'homme en est capable ; il s'agit d'adaptations, dont il serait présomptueux de prétendre connaître les raisons. S'il faut toujours se garder en la matière d'un excès de finalisme, on ne doit pas tomber non plus dans l'excès inverse, comme l'ont fait par exemple certains auteurs anglo-saxons qui ont voulu expliquer ces phénomènes par une action exclusive de la sélection naturelle : les individus les moins protégés par leur coloration seraient impitoyablement détruits par leurs agresseurs et seuls les individus les mieux adaptés subsisteraient. La position des auteurs français, [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 6 pages
Écrit par :
- Robert GAUMONT : docteur d'État ès sciences
Classification
Autres références
« MIMÉTISME, zoologie » est également traité dans :
ARACHNIDES
Dans le chapitre « Venin et moyens de défense » : […] Trois groupes d’arachnides sont venimeux, le venin intervenant prioritairement dans la fonction de nutrition. Les glandes sécrétrices du venin occupent des positions différentes suivant les groupes concernés : elles sont localisées dans le post-abdomen chez les scorpions, dans les chélicères et le céphalothorax chez les araignées, dans les pattes mâchoires chez les pseudoscorpions. L’organe inocul […] Lire la suite
DERMOPTÈRES
Ordre de mammifères placentaires qui n'est représenté que par un seul genre : le galéopithèque, vivant dans les régions tropicales de l'Asie orientale. On connaît des formes fossiles depuis le début du Cénozoïque, c'est-à-dire depuis une époque où les placentaires en général commençaient à se différencier de leurs ancêtres mésozoïques. Le galéopithèque présente deux particularités biologiques. La […] Lire la suite
LÉPIDOPTÈRES
Dans le chapitre « Mode de vie des adultes » : […] À l'exception des Microptérygidés qui mangent les grains de pollen des Renonculacées, tous les papillons prennent une nourriture liquide (nectar des fleurs, liquides sucrés ou non). La plupart des espèces se posent pour butiner, mais quelques-unes ( Macroglossa , etc.) s'immobilisent en vol devant une fleur dans laquelle pénètre la trompe qui est extrêmement longue. D'autres espèces, à trompe atr […] Lire la suite
MOLLUSQUES
Dans le chapitre « Rapports avec les autres animaux » : […] Nombreux sont les Mollusques qui consomment d'autres Mollusques ; mais ils sont recherchés activement par des Astéries, des Poissons, des Batraciens, des Oiseaux. Les Bivalves perçoivent à courte distance les sécrétions que produisent les Astéries et fuient devant elles ; ils échappent, comme les Pecten ou les Lima , à ces prédateurs en fermant et en ouvrant très vite leurs valves de façon à prod […] Lire la suite
PIGMENTATION ANIMALE
Dans le chapitre « Les rôles de la pigmentation » : […] Les pigments possèdent de très nombreuses fonctions. Nous ne les envisagerons pas toutes ici, renvoyant le lecteur à d'autres articles pour le cas des pigments respiratoires et visuels, qui peuvent participer à la pigmentation du corps, mais dont la fonction principale est tout autre. Il est possible de distinguer deux niveaux parmi les rôles de la pigmentation, un premier niveau qui concerne les […] Lire la suite
POISSONS
Dans le chapitre « Types de colorations » : […] Les colorations dissimulatrices (ou cryptiques) ont pour effet de camoufler l'animal en le faisant passer inaperçu, dans un milieu déterminé, à la fois de ses proies et de prédateurs éventuels. Mais ces colorations cryptiques sont de deux sortes. L' homochromie est un type de camouflage plus ou moins perfectionné ; la teinte générale de l'animal ressemble à peu près à celle du fond sur lequel il […] Lire la suite
PRÉDATION
Dans le chapitre « L'envers de la prédation » : […] Les animaux utilisent des moyens variés pour échapper à leurs ennemis. Au premier rang de ces moyens figure évidemment l' homochromie, par laquelle l'animal se confond avec le substrat, bien que la même méthode puisse être employée par le prédateur, comme il a été dit plus haut, pour atteindre plus sûrement sa proie. L'avantage retiré de l'homochromie paraît maintenant bien démontré, après des co […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Robert GAUMONT, « MIMÉTISME, zoologie », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 17 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/mimetisme-zoologie/