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NORD MER DU

Le pétrole

La mer du Nord n'a vraiment retenu l'attention des pétroliers qu'à partir de 1960, lorsqu'on prit conscience de l'importance de la découverte de Groningue, le plus important champ de gaz jamais trouvé en Europe, et l'un des plus grands du monde. Avant cette date, les très modestes gisements de pétrole et de gaz découverts en Allemagne du Nord et dans la région des Midlands en Grande-Bretagne n'incitaient guère à s'aventurer sur une mer connue pour ses tempêtes. Comme pour l'exploration saharienne, une décennie plus tôt, la géologie des pays bordiers posait plus de problèmes qu'elle n'apportait d'encouragements. La Norvège est entièrement constituée de terrains éruptifs et métamorphiques, dépourvus de toute possibilité pétrolière. Les îles Britanniques sont, dans leur partie septentrionale, traversées par des chaînes calédoniennes également métamorphisées ; leur partie centrale est occupée par de petits bassins paléozoïques présentant plus de possibilités charbonnières que pétrolières. Seule la partie sud ainsi que les régions des Pays-Bas et de l'Allemagne du Nord sont couvertes de formations quaternaires, tertiaires et secondaires pouvant masquer des bassins plus prometteurs.

Au début des années 1960, les compagnies pétrolières commencent à quadriller l'ensemble de la mer du Nord de profils sismiques destinés à orienter leurs demandes de permis, pour être prêtes lorsque les pays riverains ouvriront les zones leur revenant. Très rapidement, ces profils mettent en évidence une épaisse série sédimentaire, condition première de la richesse d'un bassin, puis une grande variété de structures, anticlinaux, horsts, dômes de sel et plusieurs discordances, indices favorables à la présence de gisements.

Plate-forme <it>offshore</it> en mer du Nord - crédits : Mark A Leman/ Stone/ Getty Images

Plate-forme offshore en mer du Nord

La ratification de la convention de Genève (signée le 29 mars 1958 et entrée en vigueur le 10 juin 1964) permet la délimitation des zones britannique, norvégienne, danoise et hollandaise, la zone allemande n'étant définie qu'en 1970. Les premiers permis sont attribués en 1963 au large du Danemark, en 1964 dans les zones allemande et anglaise. Ce sont des rectangles de 250 km² en Grande-Bretagne, de 420 km² aux Pays-Bas, de 520 km² en Norvège, attribués pour des durées initiales de cinq à six ans.

Le premier forage vraiment au large est implanté en 1964, en zone allemande : il trouve du gaz, malheureusement non combustible. La première découverte d'hydrocarbures gazeux est réalisée en zone britannique, à la fin de 1965, au troisième forage. Ce succès entraîne l'année suivante l'exécution d'une vingtaine de forages, amenant plusieurs découvertes, dont celle de Leman, toutes situées dans la partie méridionale de la zone britannique ; elles confirment l'intérêt de ce bassin permien, révélé par la découverte de Groningue.

Le premier forage dans la partie nord est exécuté en 1967 au large de l'Écosse, sans succès. La première découverte économique, dans ce secteur, n'a lieu qu'en décembre 1969, à l'extrémité sud de la zone norvégienne : c'est le gisement d' Ekofisk, le premier champ de pétrole géant découvert en Europe. L'exploration, qui commençait à s'essouffler, notamment à la suite de la faiblesse des prix du gaz dans la zone sud, reprend énergiquement. Le rythme d'exécution des forages d'exploration passe ainsi progressivement de 44 en 1970 à 112 en 1975 et à environ 130 par an dans les années 1980. Le rythme diminue ensuite à environ 100 forages par an au cours de la décennie de 1990.

La première production de pétrole à Ekofisk arrive à la côte en 1971. En 2000, la production des zones britannique et norvégienne atteint 330 millions de tonnes (Mt) et quelque 150  gigamètres cubes (Gm3) de gaz.

Cadres géologiques et principaux gisements[...]

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Alain PERRODON et Jean-Pierre PINOT. NORD MER DU [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Partage de la mer du Nord entre puissances riveraines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Partage de la mer du Nord entre puissances riveraines

Lac proglaciaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Lac proglaciaire

Rias en bouteille et ombilics de surcreusement - crédits : Encyclopædia Universalis France

Rias en bouteille et ombilics de surcreusement

Autres références

  • ABERDEEN

    • Écrit par Claude MOINDROT
    • 200 mots
    • 2 médias

    Située sur la mer du Nord, à l'embouchure (aber) de la Dee, Aberdeen, troisième ville d'Écosse (206 800 hab. en 2006), est la grande ville la plus septentrionale de Grande-Bretagne (570 de latitude nord). Premier port de pêche écossais, Aberdeen est un centre de communications important...

  • BRAER MARÉE NOIRE DU (janv. 1993)

    • Écrit par Christophe ROUSSEAU
    • 531 mots
    • 1 média

    Dans la nuit du 4 au 5 janvier 1993, ayant choisi la route la plus courte, mais aussi la plus dangereuse, pour se rendre de la Norvège au Canada, le pétrolier libérien Braer est pris dans une violente tempête au nord de l'Écosse. Il subit une panne totale du moteur principal à la suite d'une...

  • BRUGES

    • Écrit par Christian VANDERMOTTEN
    • 1 916 mots
    • 5 médias
    ...y attira des marchands. Les transgressions marines du Dunquerkien III eurent pour conséquence que, aux xie et xiie siècles, les marées de la mer du Nord atteignaient la ville. À partir de 1180, un large chenal, le Nouveau Zwin, fut creusé par la mer et atteignit ce qui fut plus tard la ville de Damme...
  • DÉCOUVERTE D'HYDROCARBURES EN MER DU NORD

    • Écrit par Bernard BENSAID, Guy MAISONNIER
    • 486 mots
    • 1 média

    La mer du Nord est divisée en cinq secteurs biens distincts qui appartiennent respectivement au Royaume-Uni, à la Norvège, au Danemark, aux Pays Bas et à l'Allemagne. Les zones britannique et norvégienne concentrent à elles seules 90 p. 100 des réserves pétrolières et gazières de la région....

  • Afficher les 16 références

Voir aussi