MARÉES
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Marées terrestres
Les marées de la partie solide du globe ne sont pas directement accessibles, mais certains phénomènes manifestent la déformation élastique qu'il éprouve sous l'action de la force génératrice des marées et qui l'allonge de quelques décimètres dans la direction de l'astre et dans le sens opposé. Une déformation analogue affecte réciproquement l'astre perturbateur ; on observe d'ailleurs un phénomène comparable dans les galaxies lorsque deux d'entre elles sont suffisamment voisines l'une de l'autre.
La marée terrestre est statique parce que, en raison des liaisons qui limitent leurs déplacements, les particules du noyau solide occupent à tout instant la position d'équilibre compatible avec les actions qu'elles subissent. En outre, la période propre du globe, qui a une rigidité voisine de celle de l'acier, est très inférieure à celles qui apparaissent dans l'action des astres.
La marée terrestre se présente d'une façon purement qualitative sous la forme d'une marée souterraine dans certains puits ou dans des mines inondées, ainsi que dans les déplacements relatifs des bords de certaines failles. D'autres phénomènes se prêtent à la mesure, ce qui permet d'étudier quantitativement les paramètres d'élasticité du globe. L'analyse des marées océaniques de longue période, qui sont des marées relatives, ou celle de la variation des latitudes, obtenue en considérant la déviation de la verticale par rapport à l'axe du monde et non plus par rapport au sol, conduisent à des résultats de faible précision. Au contraire, des gravimètres et des pendules horizontaux, spécialement construits en vue de parvenir à une très haute précision, permettent de mesurer dans de bonnes conditions le phénomène de marée affectant l'accélération de la pesanteur ou la direction de la verticale. La marée de la pesanteur, dont l'amplitude peut atteindre 0,3 milligal, est sensiblement égale à 1,2 fois sa valeur théorique, mais ce coefficient semble varier légèrement avec le lieu d'observation et suivant la composante considérée.
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l’article se compose de 15 pages
Écrit par :
- Françoise COMBES : professeure au Collège de France
- André GOUGENHEIM : membre de l'Institut, ancien président du Bureau des longitudes
- Christian LE PROVOST : docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S., directeur du laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiale de Toulouse
- Jean-Paul ZAHN : astronome, directeur de l'Observatoire du pic du Midi et de l'Observatoire de Toulouse
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« MARÉES » est également traité dans :
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ÉNERGIES RENOUVELABLES
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HERBACÉS GROUPEMENTS
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Dans le chapitre « Géologie de Io » : […] Io est le plus actif des corps solides du système solaire. La surface de ce satellite est entièrement constituée de terrains volcaniques très jeunes (moins de 10 millions d'années ). Les éruptions sont colossales : environ 10 000 tonnes de matériaux sont émis par seconde et par volcan, et forment des panaches s'élevant jusqu'à 200 kilomètres d'altitude . Les produits émis retombent et recouvren […] Lire la suite
LITTORAL MARITIME
Dans le chapitre « Subdivision du système phytal » : […] L'action plus ou moins intense de l'éclairement d'origine solaire, d'une part, et de l'humectation, d'autre part, permet, par l'influence que ces deux facteurs ambiants exercent sur la distribution d'un certain nombre d'espèces, d'établir au sein du système phytal une subdivision verticale en étages. L'atténuation graduelle de l'éclairement quand la profondeur croît tend à localiser dans des horiz […] Lire la suite
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Pour citer l’article
Françoise COMBES, André GOUGENHEIM, Christian LE PROVOST, Jean-Paul ZAHN, « MARÉES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 11 août 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/marees/