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MACÉDOINE DU NORD, anc. MACÉDOINE

Nom officiel

République de Macédoine du Nord (MK) 1

    Chef de l'État

    Stevo Pendarovski (depuis le 12 mai 2019)

      Chef du gouvernement

      Dimitar Kovacevski (depuis le 16 janvier 2022)

        Capitale

        Skopje

          Langues officielles

          Albanais, macédonien

            Unité monétaire

            Denar (MKD)

              Population (estim.) 1 814 000 (2024)
                Superficie 25 436 km²

                  Histoire

                  Intégrée à l'Empire ottoman dès la fin du xive siècle, la Macédoine perd son autonomie religieuse en 1767 avec l'abolition de l'archevêché d'Ohrid à la suite des pressions du patriarcat grec de Constantinople, qui voit d'un mauvais œil la concurrence de l'orthodoxie slave. Pour retrouver un peu d'autonomie, des Macédoniens créent une Église uniate liée au Vatican en 1859.

                  Dans la seconde moitié du xixe siècle, avec le réveil des nationalités dans les Balkans, la conscience macédonienne commence à se développer. Elle est, dès le départ, divisée en deux courants. La branche majoritaire, jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale, milite pour une grande Bulgarie. Les minoritaires, développant le thème de la spécificité macédonienne, refusent la mainmise du « grand frère » bulgare et luttent pour une grande Macédoine unifiée.

                  En 1876, peu avant la guerre russo-turque (1877-1878), la première insurrection macédonienne antiottomane a lieu à Razlovci. Après la défaite ottomane de 1878, la Russie impose, lors du traité de San Stefano le 3 mars 1878, la création d'une grande Bulgarie incluant la majeure partie de la Macédoine géographique. Mais, peu après, l'Angleterre, inquiète de l'expansion russe dans les Balkans et dans le Caucase, impose une révision de San Stefano lors du congrès de Berlin (juin-juillet 1878). La Macédoine retourne dans le giron ottoman, ce qui est la cause de l'insurrection de Kresna en 1878-1879.

                  Alors que le sultan ottoman Abdul-Hamid II refuse d'appliquer les réformes destinées à améliorer le statut des chrétiens (Macédoniens et Arméniens), cinq révolutionnaires macédoniens fondent le 23 octobre 1893 à Salonique l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne (ORIM) : Damian Gruev, Petar Paparsov, Hristo Batanžiev, Andon Dimitrov et Ivan Hadžinikolov. Les fondateurs de l'ORIM se fixent pour objectif l'autonomie de la Macédoine. Dès 1896, l'ORIM couvre la Macédoine d'un réseau de comités révolutionnaires dont les membres vont prendre le nom de comitadjis. Parallèlement, les Macédoniens de Bulgarie s'organisent, soutenus par le jeune royaume bulgare. Ils font passer armes et volontaires en Macédoine ottomane, « bulgarisant » ainsi la lutte macédonienne.

                  À partir du printemps de 1895, l'ORIM organise à chaque printemps des insurrections locales et, à partir de 1897, enlève des Occidentaux. Cette dérive terroriste se traduit aussi par l'assassinat de commerçants grecs et valaques dès 1899. En 1902, l'ORIM rompt avec les Bulgares, qui poussent à la révolte des populations impréparées.

                  En avril 1903, les anarchistes macédoniens du groupe des Bateliers organisent une série d'attentats à Salonique, faisant une centaine de victimes. Finalement, le 2 août 1903, l'ORIM lance l'insurrection d'Ilinden (Saint-Élie) dans la vilayet de Bitola (Monastir), proclamant le lendemain la république de Krouchevo, véritable acte de naissance du nationalisme macédonien indépendant. Une douzaine de jours plus tard, la révolte est noyée dans le sang par les troupes ottomanes.

                  Désormais, la question macédonienne s'internationalise. Les puissances (Russie, Autriche-Hongrie) obligent le Sultan à signer les accords de Mürzsteg le 25 novembre 1903. Une administration internationale double l'administration turque jusqu'en 1908, alors que les comitadjis se heurtent désormais aux bandes armées grecques qui revendiquent le rattachement de la Macédoine au royaume de Grèce. Par ailleurs, dès 1906, les deux factions de l'ORIM (l'une bulgarophile, l'autre grand-macédonienne) s'affrontent et les attentats se multiplient en Bulgarie même.

                  Avec la révolution jeune-turque (1908), les combats s'arrêtent et la Macédoine envoie quatre députés au Parlement d'[...]

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                  Écrit par

                  • : journaliste spécialisée
                  • : docteur en histoire du xxe siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revue Confluences Méditerranée
                  • : professeur, membre de l'Académie macédonienne des sciences et des arts
                  • : professeur émérite
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Maria BEZANOVSKA, Christophe CHICLET, Universalis, Blaze KONESKI et Michel ROUX. MACÉDOINE DU NORD, anc. MACÉDOINE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Macédoine du Nord : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Macédoine du Nord : carte physique

                  Macédoine du Nord : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Macédoine du Nord : drapeau

                  Tremblement de terre à Skopje - crédits : Chris Ware/ Hulton Archive/ Getty Images

                  Tremblement de terre à Skopje

                  Autres références

                  • MACÉDOINE DU NORD, anc. MACÉDOINE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • BALKANS ou PÉNINSULE BALKANIQUE

                    • Écrit par Jean AUBOUIN, Michel ROUX
                    • 7 514 mots
                    • 1 média
                    ...les différences de régime, des problèmes pendants, souvent liés à la question nationale, compliquaient les rapports entre les États balkaniques. Ainsi, la querelle macédonienne se rallumait de temps à autre entre Belgrade et Sofia (la Yougoslavie avait invoqué l'existence d'une nationalité macédonienne...
                  • BULGARIE

                    • Écrit par Roger BERNARD, André BLANC, Christophe CHICLET, Nadia CHRISTOPHOROV, Universalis, Jack FEUILLET, Vladimir KOSTOV, Edith LHOMEL, Robert PHILIPPOT
                    • 26 995 mots
                    • 12 médias
                    ...l'opposition de l'Angleterre et de l'Autriche-Hongrie oblige Saint-Pétersbourg à accepter la révision du traité faite par le Congrès de Berlin en 1878. La Macédoine retourne à l'Empire ottoman. La « Roumélie orientale » (région de Plovdiv) n'a qu'un statut de province autonome. La principauté de Bulgarie,...
                  • CHALCIDIQUE

                    • Écrit par Pierre-Yves PÉCHOUX
                    • 365 mots

                    Un système de failles orthogonales explique la configuration de la triple péninsule grecque que constitue la Chalcidique, la répartition de ses masses montagneuses et celle des fossés d'effondrement et des golfes qui l'encadrent ou la pénètrent et, par conséquent, l'étagement d'une végétation souvent...

                  • COMMUNISME - Mouvement communiste et question nationale

                    • Écrit par Roland LOMME
                    • 21 116 mots
                    • 6 médias
                    ...peuples. Le jacobinisme est porté à son paroxysme par le Parti communiste bulgare, qui nie l'existence même de minorités nationales en Bulgarie : les Macédoniens sont recensés en tant que Bulgares depuis 1965 ainsi que les Turcs, qui sont officiellement tenus pour des Bulgares islamisés lors de l'occupation...
                  • Afficher les 18 références

                  Voir aussi