MACÉDOINE DU NORD, anc. MACÉDOINE
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Nom officiel | République de Macédoine du Nord (MK) 1 Note : Le 12 février 2019, la République de Macédoine est officiellement renommée République de Macédoine du Nord |
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Chef de l'État | Stevo Pendarovski (depuis le 12 mai 2019) |
Chef du gouvernement | Oliver Spasovski (depuis le 3 janvier 2020) |
Capitale | Skopje |
Langues officielles | albanais, macédonien |
Unité monétaire | denar (MKD) |
Population | 2 078 000 (estim. 2019) |
Superficie (km2) | 25 713 |
La Macédoine indépendante
Une difficile reconnaissance
Contrairement aux autres républiques de l'ex-Yougoslavie, la Macédoine aura du mal à obtenir sa reconnaissance internationale malgré l'avis favorable de la commission Badinter (commission d'arbitrage sur la reconnaissance des républiques de l'ex-Yougoslavie) en janvier 1992. La Grèce s'oppose à sa reconnaissance, car elle craint des visées irrédentistes de la Macédoine : affaire du drapeau (la Macédoine a utilisé dans un premier temps le soleil de Verghina, emblème de la dynastie macédonienne antique), du nom (la Grèce estime que le terme Macédoine ne s'applique qu'à sa province du Nord) et de deux articles de la Constitution faisant référence à la Grande Macédoine. Skopje doit donc attendre le 8 avril 1993 pour être admise à l'ONU sous le nom d’Ancienne République Yougoslave de Macédoine (ARYM), en anglais Former Yugoslav Republic of Macedonia (FYROM). Athènes ne renonce pas et décrète unilatéralement le blocus de la Macédoine le 16 février 1994. Mais, isolée diplomatiquement, la Grèce accepte de lever l'embargo en octobre 1995 à la condition que Skopje change de drapeau. Cette difficile reconnaissance a pénalisé la Macédoine en la tenant à l'écart des organismes politiques et économiques internationaux ; ce fait, lié au blocus, a favorisé l'émergence d'une économie « grise », voire mafieuse.
Outre les dangers extérieurs qui ont conduit les États-Unis à envoyer des casques bleus américains en Macédoine dès juillet 1993, c'est le problème de la minorité albanaise qui risque de déstabiliser le pays de l'intérieur.
Les revendications albanaises
Les recensements de 1991 et 1994 comptabilisaient 23 p. 100 d'Albanais pour 66 p. 100 de Macédoniens (les autres minorités sont par ordre d'importance les Turcs, les Tsiganes, les Serbes et les Valaques). Mais les Albanais contestent ces résultats et, forts de dizaines de milliers d'Albanais du Kosovo vivant plus ou moins illégalement en Macédoine, ils déclarent représenter 40 p. 100 de la populati [...]
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l’article se compose de 12 pages
Écrit par :
- Maria BEZANOVSKA : journaliste spécialisée
- Christophe CHICLET : docteur en histoire du xxe siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revue Confluences Méditerranée
- Blaze KONESKI : professeur, membre de l'Académie macédonienne des sciences et des arts
- Michel ROUX : professeur émérite
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Autres références
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Pour citer l’article
Maria BEZANOVSKA, Christophe CHICLET, Blaze KONESKI, Michel ROUX, « MACÉDOINE DU NORD, anc. MACÉDOINE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 06 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/macedoine-du-nord-macedoine/