APOCALYPTIQUE & APOCRYPHE LITTÉRATURES
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On appelle « littérature apocalyptique » une masse d'écrits organiques que les juifs anciens, du ive siècle avant J.-C. à la fin du iie siècle de l'ère chrétienne, ne cessèrent de produire et de promouvoir. Des éléments précurseurs s'en retrouvent plus ou moins nettement dans plusieurs livres, antérieurs et contemporains, de l'Ancien Testament hébraïque. Les textes chrétiens du Nouveau Testament sont eux-mêmes, pour nombre d'entre eux, en tout ou en partie, largement apocalyptiques. Tous ces écrits ont pour langue originale l'hébreu, voire l'araméen, et le grec. Traduits en d'autres idiomes comme le syriaque, le latin, l'éthiopien, le copte, l'arabe, l'arménien et le slavon, c'est par ce canal que, adoptés volontiers comme livres sacrés par les communautés chrétiennes locales, ils sont parvenus jusqu'à nous. Ils émanent d'à peu près toutes les tendances ou mouvements du judaïsme ancien, à savoir, principalement, pharisien, essénien, zélote, samaritain et chrétien. On ne saurait donc parler à leur sujet ni de marginalité ni d'hétérodoxie. Bien au contraire, ils sont l'effet direct et significatif, sur la terre nationale des juifs comme dans la Diaspora, d'un habitus littéraire généralisé dont il existe différents et solides témoins. C'est donc à la constitution du tableau d'ensemble de la société juive des derniers siècles du second Temple que la littérature apocalyptique nous renvoie : c'est là qu'elle peut et doit trouver son explication.
Le mot « apocalypse » est l'exacte translitération du terme grec apokalypsis, le premier de l'Apocalypse chrétienne dite de Jean, œuvre qui porte précisément son nom : elle le céda, comme générique, à bien d'autres antérieures de la même veine. Ce terme, qui signifie « révélation », dérive du verbe apokalyptein, « découvrir », « révéler », que la Bible grecque des Septante utilise pour traduire les verbes hébraïques galâh et hâsaph, dont l [...]
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l’article se compose de 15 pages
Écrit par :
- Jean HADOT : professeur à l'Université libre de Bruxelles
- André PAUL : bibliste
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ABDIAS LIVRE D'
« Abdias » signifie « serviteur de Yahveh ». Le livre qui porte ce nom (Vision d'Abdias dans la version des Septante, Vision d'Obadyah dans la Bible hébraïque) est celui de l'un des douze « petits » prophètes bibliques et le plus court des livres de l'Ancien Testament (21 versets). Il contient un violent oracle contre Édom (versets 1-15), qui s'élargit ensuite en prophétie à teneur apocalyptique : […] Lire la suite
ALPHA & OMÉGA
Première et dernière lettres de l'alphabet grec, mentionnées ensemble, comme attribut de Dieu, dans le livre canonique de l'Apocalypse : le Père ( i , 8 et xxi , 6) et le Fils ( xxii , 13) étant désignés ainsi comme éternels et immortels, origine et fin de la Création. Les formules « il est, il était et il vient », « le principe et la fin » et « le premier et le dernier » constituent, dans chacun […] Lire la suite
ANGES & ARCHANGES
Venu du latin angelus , transcription de aggelos qui, en grec profane, désigne un messager, le mot « ange », dans la version des Septante, traduit l'hébreu maleak (« messager » [de Dieu]), terme qui s'applique surtout aux anges, mais aussi quelquefois aux prophètes (Is., xiv , 32) et aux prêtres (Mal., ii , 7). L'Ancien Testament appelle les anges « fils de Dieu » (Job, i , 6), « armée de Yahvé » […] Lire la suite
ANTÉCHRIST
C'est dans un texte du Nouveau Testament — la première Épître de Jean (fin i er /déb. ii e s.) — qu'apparaît pour la première fois le mot grec antichristos , dont le français « antéchrist » est le calque imparfait. Cependant, on voit se former l'idée d'un antimessie — c'est ce que signifie proprement antichristos — bien avant l'apparition du christianisme. En effet, les espérances eschatologique […] Lire la suite
APOCALYPSE DE JEAN
L'Apocalypse de Jean est le dernier des livres du Nouveau Testament. Parmi cet ensemble d'ouvrages considérés comme « canoniques » par l'Église chrétienne, elle apparaît comme un bloc erratique. Le contraste est d'abord dans la forme. À côté des Évangiles, des Actes des Apôtres et des Épîtres, elle représente un genre littéraire absolument différent. Le caractère étrange des visions qu'elle conti […] Lire la suite
BARUCH LIVRES DE
Tout comme Hénoch, Moïse, Esdras et d'autres, Baruch, fils de Néri et confident de Jérémie, fut, dans le judaïsme préchrétien, le héros et le patron de toute une série d'œuvres littéraires. Sur ce personnage aussi, les Juifs transmettaient un lot de légendes marquantes. Le Livre de Baruch (ou Premier Livre de Baruch) est un petit ouvrage biblique, deutérocanonique (« apocryphe » selon la classific […] Lire la suite
BÉHÉMOTH
Pluriel du mot qui désigne, en hébreu biblique, les animaux domestiques (« bétail » dans le récit de la Création, Gen., i , 24). Dans le livre de Job ( xl , 15), Béhémoth prend l'allure d'un pluriel intensif et mythique : il désigne la Bête par excellence, la force animale que Dieu le créateur peut seul maîtriser, mais dont la domestication échappe à l'homme. Béhémoth semble évoquer l'hippopotame, […] Lire la suite
BIBLE - Ancien et Nouveau Testament
Dans le chapitre « Le groupe et le Livre » : […] La traduction biblique dite des Septante rend les termes « origine » et « généalogie » (en hébreu, toledot ) par la formule « Livre de l'origine » (en grec, biblos génésèôs ). Et cela dès le Livre de la Genèse, à propos de la création du monde ( ii , 4) et de l'apparition des races humaines ( v , 1) . Le Nouveau Testament débute par les mots Biblos génésèôs , incipit ambigu de la généalogie de Jé […] Lire la suite
CLÉMENT DE ROME (Ier s.)
Troisième évêque de Rome après saint Pierre (selon Irénée, Adversus haereses , III, iii ), ayant détenu la charge épiscopale de 92 à 101 (selon Eusèbe). Origène et saint Jérôme ont vu en Clément de Rome, sans beaucoup de vraisemblance, le disciple de saint Paul mentionné dans l'Épître aux Philippiens ( iv , 3). On ne saurait non plus l'identifier avec le consul T. Flavius Clemens, exécuté sur l'or […] Lire la suite
DAMAS DOCUMENT DE
Œuvre juive dont deux fragments (les manuscrits A et B, en partie se recouvrant et en partie se complétant, déposés à la bibliothèque de l'université de Cambridge et datés du x e ou du xi e siècle) ont été découverts à la Génizah du Caire, en 1896. Ces feuillets ont été publiés par Schechter, en 1910, sous le titre Fragments of a Zadokite Work , d'où le nom : Écrit (ou Document ) sadocite qu'o […] Lire la suite
Voir aussi
- APOCRYPHES DE L'ANCIEN TESTAMENT
- APOCRYPHES DU NOUVEAU TESTAMENT
- TEXTES CANONIQUES
- CHRISTIANISME PRIMITIF
- DÉCALOGUE ou DIX COMMANDEMENTS
- LIVRES DEUTÉROCANONIQUES
- ÉCRITS INTERTESTAMENTAIRES
- ÉGYPTE histoire : l'Antiquité
- LITTÉRATURE ÉGYPTIENNE Antiquité
- ÉPÎTRE littérature chrétienne
- EXIL histoire des Hébreux
- HISTOIRE DES HÉBREUX
- HISTOIRE DU PEUPLE JUIF
- LOI religion
- LITTÉRATURE PERSANE
- PERSE histoire : Antiquité
- LIVRES PSEUDÉPIGRAPHES
- PSEUDONYME
- THÉOPHANIE
Pour citer l’article
Jean HADOT, André PAUL, « APOCALYPTIQUE & APOCRYPHE LITTÉRATURES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 12 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/litteratures-apocalyptique-et-apocryphe/