LIBAN

Nom officiel

République libanaise (LB)

Chef de l'État

Michel Aoun (depuis le 31 octobre 2016)

Chef du gouvernement

Nagib Miqati (depuis le 13 juin 2011)

Capitale

Beyrouth

Langue officielle

Arabe 2

2 Selon l'article 11 de la Constitution, une loi devra déterminer les cas où il sera fait usage de la langue française. Cette loi n'a toujours pas vu le jour

Unité monétaire

Livre libanaise (LBP)

Population (estim.) 7 660 000 (2021)
Superficie 10 452 km²

Reconstruction et réconciliation

Entre les ambitieux projets du Premier ministre-entrepreneur Rafic Hariri et les attentes exorbitantes des Libanais qui espèrent retrouver la prospérité d'avant guerre, peu d'efforts sont consacrés au rétablissement d'une vie politique pacifiée et à la réconciliation nationale, qui conditionnent pourtant l'avenir du pays.

L’impuissance des gouvernements

Nabih Berri, Émile Lahoud et Sélim Hoss

Nabih Berri, Émile Lahoud et Sélim Hoss

Nabih Berri, Émile Lahoud et Sélim Hoss

Le président du Parlement, le chiite Nabih Berri (à gauche), et le président de la République Émile…

Pendant deux années d'état de grâce (octobre 1992-octobre 1994), la politique de réformes et de grands travaux menée par Rafic Hariri a impulsé un coup de fouet à l'économie grâce à un redressement spectaculaire de la livre libanaise et à l'injection de capitaux privés. Mais elle est ternie par un endettement croissant et une corruption envahissante. Hariri se heurte à l'obstruction systématique de ses rivaux, en particulier le président maronite Elias Hraoui et le président chiite du Parlement Nabih Berry (Berri), qui n'entendent pas lui céder une part de leur influence au sein de la troïka mise en place au sommet de l'État en vertu du pacte de Taëf. Avec le soutien de la Syrie, le premier obtient la prorogation exceptionnelle de son mandat qui passe de six à neuf ans (ce qui lui permet de rester président jusqu’en octobre 1998), le second offre une place prépondérante dans la fonction publique à sa communauté, la plus nombreuse du pays.

Passation de pouvoirs au Liban, 2 décembre 1998

Passation de pouvoirs au Liban, 2 décembre 1998

Passation de pouvoirs au Liban, 2 décembre 1998

À la suite d'un conflit l'ayant opposé au nouveau président de la République Émile Lahoud, le…

Les tentatives d'épuration et de réorganisation de l'administration réveillent de puissantes rivalités communautaires : l'État en reconstruction est un marché (emplois, commissions) où se négocie la répartition des bénéfices en fonction du rapport de forces au sortir de la guerre civile. En l'absence d'une reprise des secteurs productifs – agriculture, industrie légère et services –, la situation de l'emploi se dégrade, provoquant une émigration de 900 000 personnes dans la décennie 1990-2000 ; la dette publique atteint 25 milliards de dollars pour un PIB de 17 milliards en 2000. Le « miracle Hariri » fait long feu, suscite la montée des protestations sociales et le mécontentement des dirigeants syriens, qui choisissent d'assurer le succès lors de la présidentielle d'octobre 1998, du général Émile Lahoud, commandant en chef de l'armée, dont le discours de redressement national ne masque pas la loyauté envers le président syrien Assad. Pourtant, le retour à la tête du gouvernement d'un ancien Premier ministre, Sélim el-Hoss (décembre 1998-octobre 2000), dont l'équipe tente de se démarquer des choix économiques de son prédécesseur, ne fait que précipiter la crise financière et le rappel d’Hariri aux affaires. Ce retour aux choix de 1992 confirme que les difficultés structurelles que connaît le Liban dans son adaptation au nouveau contexte mondial et régional de l'après-guerre sont d'abord d'ordre politique interne.

Le retour du communautarisme

Qualifié de provisoire par l'accord de Taëf, le système communautaire est sorti renforcé de la guerre, d'autant qu'au Pacte national de 1943, formule implicite et non écrite de coexistence communautaire, Taëf a substitué une formule écrite de « pacte de vie en commun », fondement de la légalité du nouveau pouvoir qui instaure la parité entre chrétiens et musulmans dans la répartition des sièges parlementaires et, d'une façon générale, dans les hauts rangs de l'administration. Ce choix reflète les révisions radicales induites par la guerre concernant les identités confessionnelles : naguère pudiquement dissimulées, elles sont affichées et revendiquées comme principe central de la participation politique. Le Parlement compte désormais 128 membres, toujours élus sur une base communautaire (34 maronites et 14 orthodoxes sur 64 chrétiens ; 27 sunnites et 27 chiites sur 64 musulmans[...]

Pour nos abonnés, l'article se compose de 8 pages

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
  • E.U. : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
  • Elizabeth PICARD : chercheur à la Fondation nationale des sciences politiques, docteur en science politique
  • Éric VERDEIL : chargé de recherches au C.N.R.S.

Classification

Pour citer cet article

Philippe DROZ-VINCENT, E.U., Elizabeth PICARD, Éric VERDEIL, « LIBAN », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Média

Liban : carte physique

Liban : carte physique

Liban : carte physique

Carte physique du Liban.

Liban : drapeau

Liban : drapeau

Liban : drapeau

Liban (1943). Sur la bande médiane blanche, de largeur double de celle des deux bandes rouges qui…

Liban : répartition territoriale des principales communautés

Liban : répartition territoriale des principales communautés

Liban : répartition territoriale des principales communautés

Répartition territoriale des principales communautés

Autres références

  • LIBAN, chronologie contemporaine

    • Écrit par Encyclopædia Universalis
  • AKKAR PLAINE DU

    • Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
    • 621 mots

    Vaste plaine située en bordure de la Méditerranée entre le Liban et le djebel Alaouite, le Akkar s'adosse à l'est aux plateaux basaltiques du seuil de Homs. Le Naḥr al-Kābir le traverse en le partageant entre la Syrie (au nord) et le Liban (au sud). Bien que la plus grande partie[...]

  • ANTI-LIBAN

    • Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
    • 1 735 mots

    Djābāl al-Charqui (Montagne orientale), l'Anti-Liban, chaîne de montagnes du Moyen-Orient, parallèle à la chaîne du Liban dont elle est séparée par l'étroite plaine de la Bekaa, culmine au Talaat Mūsā (2 629 m) en Syrie. Cette vaste voûte anticlinale, très lourde, affectée[...]

  • ARAFAT YASSER (1929-2004)

    • Écrit par Nadine PICAUDOU
    • 7 678 mots
    • 1 média
    [...]parvient pas à éviter pour autant les affrontements sanglants entre l'O.L.P. et l'armée jordanienne au cours du « septembre noir » de 1970, pas plus que les combats du Liban qui l'opposent successivement aux milices conservatrices chrétiennes puis aux forces pro-syriennes. L'expulsion des fedayin palestiniens[...]
  • ASSAD BACHAR AL- (1965- )

    • Écrit par Philippe DROZ-VINCENT, E.U.
    • 11 093 mots
    • 1 média

    Président de la République arabe syrienne depuis 2000, Bachar al-Assad, né en septembre 1965, est resté longtemps à l'écart des cercles de pouvoir. Son père, le président Hafez al-Assad, traumatisé au début des années 1980 par les conflits de succession frisant la guerre civile au cœur[...]

  • BAALBEK

    • Écrit par Claude NICOLET
    • 3 942 mots
    • 2 médias

    Le nom de Baalbek remonte à l'époque phénicienne ( Baal Beqaa, le seigneur de la Beqaa), et on y reconnaît la trace du grand dieu phénicien, Baal, qu'on retrouve dans de multiples cités, à Tyr par exemple. On ne sait s'il faut identifier Baalbek avec la ville mentionnée dans la Bible,[...]

  • Afficher les 42 références

Voir aussi