LIBAN
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Nom officiel | République libanaise (LB) |
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Chef de l'État | Michel Aoun (depuis le 31 octobre 2016) |
Chef du gouvernement | Hassan Diab (depuis le 21 janvier 2020) |
Capitale | Beyrouth |
Langue officielle | arabe 2 Note : Selon l'article 11 de la Constitution, une loi devra déterminer les cas où il sera fait usage de la langue française. Cette loi n'a toujours pas vu le jour |
Unité monétaire | livre libanaise (LBP) |
Population | 6 173 000 (estim. 2019) |
Superficie (km2) | 10 452 |
La guerre
La « guerre des deux ans » (1975-1976)
La guerre débute, le 13 avril 1975, par un accrochage meurtrier entre Kataëb et militants palestiniens radicaux dans la banlieue de Beyrouth. Au mois de février, l'armée avait réprimé à Saïda une manifestation populaire contre la vie chère, à laquelle s'étaient joints des fidayīn en armes ; déjà se dessinait, entre le Mouvement national, les élites musulmanes frustrées par le partage communautaire et les Palestiniens, la coalition qui allait affronter durant deux ans les forces conservatrices dominées par les maronites et appuyées par quelques brigades de l'armée. L'étincelle palestinienne éclate dans la poudrière libanaise alors que le Proche-Orient tout entier vit à l'heure des remises en cause : à la suite de la guerre d'octobre 1973, les dirigeants arabes ont troqué leurs aspirations révolutionnaires contre un pragmatisme, des intérêts étroitement étatiques et des négociations avec Israël sous égide américaine. Cette nouvelle stratégie implique le verrouillage de la revendication palestinienne dans leurs pays respectifs, parfois même son écrasement militaire. En revanche, sur le territoire libanais, la lutte armée et le radicalisme se jouent d'un État qui a longtemps proclamé que « sa force était dans sa faiblesse » ; ils se conjuguent pour menacer les équilibres traditionnels.
1962 à 1989. De la guerre froide à la détente
Néo-colonialisme. Choc pétrolier. Coexistence pacifique.Au lendemain de la crise des missiles de Cuba, qui a fait surgir le spectre d'une troisième guerre mondiale, la "détente" est à l'ordre du jour des relations Est-Ouest.Mais de nombreux conflits périphériques persistent. Au Vietnam, les...
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Échappant au contrôle d'une armée paralysée par ses loyautés contradictoires, les affrontements entre « conservateurs chrétiens » et « islamo-palestino-progressistes » – c'est ainsi que la presse étiquette deux coalitions complexes et changeantes – se propagent à l'ensemble du pays, dressant village contre village, vallée contre vallée et quartiers contre quartiers. Embuscades, guérilla urbaine à la kalachnikov, tirs de francs-tireurs non identifiés sont bientôt suivis par l'entrée en lice de canons et de lance-roquettes que les milices se sont procurés, grâce aux subventions des émigrés ou de protecteurs arabes. Les civils sont les cibles privilégiées de bombardements et de tirs aveugles, d'att [...]
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l’article se compose de 40 pages
Écrit par :
- Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique, Institut d'études politiques, Grenoble
- Elizabeth PICARD : chercheur à la Fondation nationale des sciences politiques, docteur en science politique
- Éric VERDEIL : chargé de recherches au C.N.R.S.
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AKKAR PLAINE DU
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ANTI-LIBAN
Djābāl al-Charqui (Montagne orientale), l'Anti-Liban, chaîne de montagnes du Moyen-Orient, parallèle à la chaîne du Liban dont elle est séparée par l'étroite plaine de la Bekaa, culmine au Talaat Mūsā (2 629 m) en Syrie. Cette vaste voûte anticlinale, très lourde, affectée de quelques ondulations, est interrompue au nord par la trouée de Tripoli-Homs et séparée au sud de l'Hermon par l'ensellement […] Lire la suite
ARAFAT YASSER (1929-2004)
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ASSAD BACHAR AL- (1965- )
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Pour citer l’article
Philippe DROZ-VINCENT, Elizabeth PICARD, Éric VERDEIL, « LIBAN », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 05 mars 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/liban/