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COPEAU JACQUES (1879-1949)

Réconcilier théâtre et littérature

Copeau essaiera de ramener à l'art dramatique ceux qui s'en détournaient, à l'exemple de Mallarmé qui préférait le « gala intime » de la lecture personnelle ou la liturgie de la lecture proférée. Le directeur de la jeune N.R.F. crut qu'il était urgent de réconcilier théâtre et littérature, dans le temps où Paul Claudel, solitaire, donnait lui-même le plus haut exemple de cette réconciliation. Par poète dramatique, Copeau n'entend pas seulement l'écrivain de théâtre. « Ce qu'on peut souhaiter, écrivait-il en 1936 dans l'Encyclopédie française, c'est un poète qui supplante et élimine le metteur en scène, qui reprenne en main tout le métier. » Il rejoint par là les vues de Craig et celles de Brecht. Lui-même a sans doute rêvé d'être ce poète complet. On a souvent remarqué la contradiction entre la prise d'appui sur l'élite telle qu'elle était pratiquée au Vieux-Colombier, théâtre de la rive gauche, et à la N.R.F. (André Gide, Jean Schlumberger, Roger Martin du Gard, etc.), et la volonté de Copeau de refaire un public. Il a d'ailleurs eu pleine conscience de cette contradiction, dont il faut chercher l'explication dans l'époque elle-même.

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Pour citer cet article

Georges LERMINIER. COPEAU JACQUES (1879-1949) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ACTEUR

    • Écrit par Dominique PAQUET
    • 6 815 mots
    • 2 médias
    ...de rigueur. Grâce aux travaux de François Delsarte et de Jaques-Dalcroze, la machine corporelle est mise en relation avec l'esprit et le rythme. Jacques Copeau s'en souviendra, qui fondera la formation de l'acteur sur des exercices de gymnastique rythmique, d'acrobatie, de danse,...
  • BOULEVARD THÉÂTRE DE

    • Écrit par Daniel ZERKI
    • 5 988 mots
    C'est précisément contre ces facilités que Copeau, dès avant 1914, puis les metteurs en scène du Cartel, après 1920, mènent le combat. Cette lutte a paradoxalement pour effet d'appauvrir encore le répertoire du Boulevard : puisque le public difficile va au Cartel, les théâtres de boulevard ne se feront...
  • CARTEL, théâtre

    • Écrit par Pierre-Aimé TOUCHARD
    • 2 015 mots
    • 1 média
    ...thèmes de la pensée contemporaine, quels qu'ils fussent, pourvu qu'ils expriment les inquiétudes, les refus, les espoirs et les volontés de son époque. Copeau avait corrigé son excès de libéralisme en rappelant que le théâtre avait ses lois propres, qu'il était un art indépendant, avec ses moyens...
  • FONDATION DU THÉÂTRE DU VIEUX-COLOMBIER

    • Écrit par Jean CHOLLET
    • 216 mots

    Lorsque, avec l'appui de ses amis de La Nouvelle Revue française, André Gide, Gaston Gallimard et Jean Schlumberger, Jacques Copeau (1879-1949) fonde en 1913 le Théâtre du Vieux-Colombier, à Paris, il lance un « appel » resté célèbre dans l'histoire du théâtre contemporain. Il s'adresse...

  • Afficher les 9 références

Voir aussi