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VIEUX-COLOMBIER THÉÂTRE DU (repères chronologiques)

1913 En avril, à la recherche d'un lieu théâtral à Paris, Jacques Copeau découvre au 21 rue du Vieux-Colombier, au cœur du quartier Latin, une salle de 500 places baptisée Athénée Saint-Germain. Le théâtre réaménagé est ouvert le 23 octobre 1913, avec une œuvre élisabéthaine : Une femme tuée par la douceur, de Thomas Heywood. Dans les huit mois qui suivent quinze pièces seront représentées. Parmi les créations marquantes de Copeau durant cette première saison : La Jalousie du barbouillé de Molière, L'Échange de Claudel, Les Frères Karamazov d'après Dostoïevski, et la plus illustre de cette période, La Nuit des rois de Shakespeare. Dans sa diversité, ce choix correspond au désir de constituer « un patrimoine dramatique de l'humanité ».

1914-1919 En raison de la guerre, le théâtre doit fermer ses portes au début du mois d'août. Copeau rencontre Gordon Craig et Adolphe Appia, avant de s'exiler avec sa compagnie en 1917 aux États-Unis, où il poursuit une activité théâtrale au Garrick Theatre, devenu le « Vieux-Colombier de New York ». Le 7 avril 1919, Copeau quitte ce théâtre sur le bilan suivant : « 345 représentations en 285 jours, 47 pièces dans 82 décors », dont Le Carrosse du Saint-Sacrement de Prosper Mérimée (1917), Les Fourberies de Scapin de Molière (1917) et Pelléas et Mélisande de Maurice Maeterlinck (1919).

1920-1923 Réouverture du théâtre du Vieux-Colombier, avec un dispositif scénique architecturé fixe inspiré par Copeau et conçu par Jouvet, qui marque une étape importante dans l'évolution de la scénographie. Création de l'École professionnelle du Vieux-Colombier, dirigée par la comédienne Suzanne Bing à l'intention des « artistes et artisans du théâtre futur ». Le 10 février 1920 a lieu la première du Conte d'hiver de Shakespeare. Les créations se poursuivront, alternant œuvres classiques et contemporaines. Parmi elles : Le Paquebot Tenacity de Charles Vildrac (1920), Saül d'André Gide (1922), La Princesse Turandot de Carlo Gozzi (1923).

1924 Après de nombreux déboires et le début d'une longue maladie, Copeau dissout sa compagnie et ferme le théâtre le 15 mai 1924. Il a engagé une réforme profonde du théâtre français, tant par ses exigences artistiques, ouvrant sur une mise en scène dépouillée mise au service d'un texte dramatique, que par sa définition du lieu de représentation ou ses méthodes de formation d'acteurs. Accompagné de comédiens et de quelques élèves, qui constituent la troupe des Copiaus, il s'installe en Bourgogne pour poursuivre ses recherches et pratiquer un théâtre de tréteaux dans les villages.

1926-1928 Jean Tedesco transforme la salle du Vieux-Colombier en cinéma d'art et d'essai.

1927 Le 6 juillet, Charles Dullin et Louis Jouvet, qui ont participé à l'aventure du Vieux-Colombier, fondent avec Gaston Baty et Georges Pitoëff, le « Cartel », une association professionnelle et artistique dont l'éthique doit beaucoup à Copeau, dans son engagement contre le théâtre commercial et les abus de la critique.

1929 Le Vieux-Colombier retrouve le théâtre avec l'installation de Michel Saint-Denis, animateur de la Compagnie des Quinze, dont le décorateur André Barsacq imagine un nouveau dispositif scénique fixe avec colonnes en demi-cercle et charpente en bois.

1933 Avec sa compagnie, Georges Pitoëff est accueilli au théâtre du Vieux-Colombier durant quelque mois.

1935 Sous la nouvelle direction de René Rocher, André Boll procède à une restructuration totale de la scène et à un réaménagement de la salle.

1939 Fermeture du théâtre, qui rouvre en 1941. À partir de cette date, et sous diverses directions (Jacques Caris, Guy Rotter, Paul Annet-Badel) l'activité théâtrale se poursuit jusqu'en 1970. En 1961 Bernard Guillaumot et André Allio procèdent à un nouvel aménagement[...]

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Pour citer cet article

Jean CHOLLET. VIEUX-COLOMBIER THÉÂTRE DU - (repères chronologiques) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • FONDATION DU THÉÂTRE DU VIEUX-COLOMBIER

    • Écrit par Jean CHOLLET
    • 216 mots

    Lorsque, avec l'appui de ses amis de La Nouvelle Revue française, André Gide, Gaston Gallimard et Jean Schlumberger, Jacques Copeau (1879-1949) fonde en 1913 le Théâtre du Vieux-Colombier, à Paris, il lance un « appel » resté célèbre dans l'histoire du théâtre contemporain. Il s'adresse...

  • ARTAUD ANTONIN (1896-1948)

    • Écrit par Paule THÉVENIN
    • 3 392 mots
    • 1 média
    Le 13 janvier 1947, au théâtre du Vieux-Colombier, il s'expose, dans le sens le plus dangereux du terme, au public dans une conférence : « Tête-à-tête, par Antonin Artaud », qu'il ne pourra prononcer parce qu'il n'est pas de public capable de l'écouter.
  • COMÉDIE-FRANÇAISE

    • Écrit par Jean CHOLLET
    • 1 411 mots
    • 1 média
    ...des salles de l'Odéon, la Comédie-Française s'est engagée dans la conquête de lieux complémentaires. En 1993, elle obtient l'attribution du théâtre du Vieux-Colombier entièrement rénové (330 places), puis, en 1996, la réalisation du Studio-Théâtre (136 places) au cœur du Carrousel du Louvre....
  • COPEAU JACQUES (1879-1949)

    • Écrit par Georges LERMINIER
    • 1 579 mots
    En fondant le théâtre du Vieux-Colombier en 1913, Jacques Copeau, né à Paris trente-quatre ans plus tôt, avait conscience d'entreprendre une réforme à la fois esthétique et éthique. Mêlé étroitement à la vie littéraire de son temps, celui qui fut le premier directeur de la Nouvelle...
  • SCÉNOGRAPHIE

    • Écrit par Jean CHOLLET
    • 6 524 mots
    • 3 médias
    Mais le bouleversement le plus marquant de l'espace scénique en France, au début du xxe siècle, coïncide avec la fondation à Paris du théâtre du Vieux-Colombier par Jacques Copeau (1879-1949) en 1913. Pour rendre au théâtre sa grandeur, en le dépouillant de ses artifices, celui-ci s'efforce...

Voir aussi