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ISLANDE

Nom officiel

République d'Islande (IS)

    Chef de l'État

    Gudni Th. Jóhannesson (depuis le 1er août 2016)

      Chef du gouvernement

      Katrín Jakobsdóttir (depuis le 30 novembre 2017)

        Capitale

        Reykjavik

          Langue officielle

          Islandais

            Unité monétaire

            Couronne islandaise (ISK)

              Population (estim.) 403 000 (2024)
                Superficie 103 000 km²

                  L'Islande indépendante

                  La vie politique

                  À l'heure de la guerre froide

                  L'indépendance acquise, il fallait l'enraciner. La Constitution confiait le pouvoir législatif à une assemblée de soixante membres, élue selon un système complexe favorable aux campagnes et divisée en deux chambres, le pouvoir exécutif étant exercé par un président élu au suffrage universel (pour quatre ans) et dix ministres responsables devant l'Althing. Aux élections législatives de 1946, les électeurs choisirent une majorité de centre droit autour du Parti de l'indépendance (PI, conservateurs et libéraux) et du Parti du progrès (PP). L'Alliance du peuple (AP, communistes et socialistes de gauche) fit cependant un bon score qui la plaça loin devant les sociaux-démocrates. En outre, comme un peu partout en Europe, le nouveau gouvernement fut issu d'une large coalition nationale. L'un des premiers problèmes qu'il eut à régler fut celui des bases militaires anglo-américaines présentes sur le sol islandais depuis 1941, malgré la neutralité officielle de l'île. Une demande officielle de retrait de ces bases fut formulée. Cependant, les prémices de la guerre froide amenèrent la droite politique à composer avec Washington et, durant l'année 1946, une majorité de l'Althing signa avec les États-Unis un traité maintenant la base de Keflavik, à la grande colère de l'Alliance du peuple, dont les ministres démissionnèrent. Entre-temps, un ambitieux plan national d'assurances avait été voté. Il posait les bases d'un État-providence à l'européenne. La puissance des syndicats et des coopératives entraîna aussi des mesures en faveur de l'amélioration des salaires et du plein-emploi, quitte à accepter une forte inflation et un affaiblissement de la monnaie.

                  Les années 1950 furent encore très marquées par la question de Keflavik, qui divisait l'opinion. L'adhésion à l'OTAN puis le renouvellement en 1951 du traité avec les États-Unis donna lieu à d'importantes manifestations. La victoire de l'atlantiste Asgeir Asgeirsson (pour seize années consécutives) à l'élection présidentielle de 1952 entérina cependant ce choix. La participation au Conseil nordique dès 1953 impliqua aussi davantage le pays dans l'aire scandinave, marquant la fin des tensions avec l'ancienne métropole. L'Alliance du peuple ne participa plus aux affaires à l'exception d'une courte période en 1956, malgré une presse et une maison d'édition puissantes qui lui garantissaient une bonne implantation dans les milieux ouvriers et intellectuels.

                  Aux temps de l'État-providence

                  Usine de pêche en Islande - crédits : Steve Finn/ AFP Entertainment/ AFP

                  Usine de pêche en Islande

                  Dans les années 1960-1970, la grande question de politique internationale fut celle de l'extension des zones de pêche. Cette ressource majeure pour l'économie était devenue l'objet d'une concurrence féroce depuis l'intensification de la pêche industrielle. S'engagèrent alors avec le Royaume-Uni, de septembre 1958 à février 1961, de septembre 1972 à novembre 1973 et de novembre 1975 à mars 1976, les trois codwars (« guerres de la morue ») qui permirent à l'Islande de repousser les limites de ses eaux territoriales de 12 milles marins à 50, puis à 200 en 1975, malgré un jugement défavorable de la Cour internationale de La Haye en 1974. Les autorités islandaises avaient su créer autour de leur petit pays un courant de sympathie qui fut matérialisé par cette victoire. Sur le plan intérieur, les rapports de force évoluèrent peu. Le Parti de l'indépendance obtenait généralement autour de 40 % des suffrages, le Parti du progrès autour de 25 %, l'Alliance du peuple autour de 17 % et les sociaux-démocrates un peu moins de 15 %. Le consensus autour de l'État-providence et de l'indexation des salaires sur les prix restait fort, le curseur se déplaçant entre des majorités de centre[...]

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                  Écrit par

                  • : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne
                  • : ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et de l'Institut national des langues et civilisations orientales, professeur d'histoire contemporaine à l'institut des hautes études européennes de l'université de Strasbourg
                  • : professeur des Universités, Institut de physique du globe de Paris, volcanologue
                  • : maître de conférences à l'université de Caen
                  • : professeur à l'université de Lille-III
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Régis BOYER, Maurice CARREZ, Universalis, Édouard KAMINSKI, Lucien MUSSET et Claude NORDMANN. ISLANDE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Islande : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Islande : carte physique

                  Islande : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Islande : drapeau

                  Le glacier Vatnajökull, Islande - crédits : George Kavanagh/ Stone/ Getty Images

                  Le glacier Vatnajökull, Islande

                  Autres références

                  • ISLANDE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ANSPACH SÓLVEIG (1960-2015)

                    • Écrit par Nicole GABRIEL
                    • 694 mots
                    • 1 média

                    Sólveig Anspach est née le 8 décembre 1960 à Heimaey, dans l’archipel de Vestmann (Islande), d’une mère islandaise et d’un père juif viennois qui avait rejoint les États-Unis puis combattu en Europe sous l’uniforme américain. Cette citoyenne du monde grandit à Paris, fréquente l’école allemande, fait...

                  • ATLANTIQUE HISTOIRE DE L'OCÉAN

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                    ...en Sicile. Ils s'aventurent loin vers l'ouest. En 874, deux soldats normands, Ingold et Leif, chassés de chez eux pour meurtre, abordent en Islande. Ils prennent possession du sol, fondent une colonie, chargent une assemblée des habitants, l'Alting, de rédiger des lois. Un siècle plus tard,...
                  • CHASSE À LA BALEINE

                    • Écrit par Jean-Benoît CHARRASSIN, Vincent RIDOUX
                    • 8 049 mots
                    Elle est pratiquée parl'Islande et la Norvège qui, en dépit du moratoire en place depuis 1986, capturent des petits rorquals, essentiellement dans leurs zones économiques exclusives en Atlantique nord, sous couvert des objections ou réserves que ces deux pays ont déposées. Sous ce régime dérogatoire,...
                  • CHRISTIAN X (1870-1947) roi de Danemark (1912-1947) et d'Islande (1918-1944)

                    • Écrit par Claude NORDMANN
                    • 625 mots

                    Fils aîné du futur roi Frédéric VIII (1906-1912) et de Louise de Suède-Norvège, le futur Christian X entre dans l'armée en 1889, est nommé commandant de la garde, puis major général (1908). Prince royal en 1906, il règne après la mort de son père le 15 mai 1912. Le Danemark est alors...

                  • Afficher les 19 références

                  Voir aussi