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FRUITS

La production fruitière

Origines et caractéristiques de l'arboriculture fruitière

Cerisiers dans le Vaucluse - crédits : Jean Du Boisberanger/ hemis.fr

Cerisiers dans le Vaucluse

La domestication des premières espèces fruitières remonte au début de la révolution néolithique, dans le Croissant fertile (figuier, puis vigne et olivier), tandis que la culture fruitière en Extrême-Orient daterait de trente ou quarante siècles avant J.-C. (pommier, poirier, amandier, abricotier). Bien qu'anciennement connues, d'autres espèces n'ont été que tardivement cultivées (agrumes, entre le ier et le xve siècle), d'autres enfin sont d'origine ou d'introduction contemporaines (prunier japonais, actinidia, clémentinier). Les myrtilles des bois constituent l'exemple limite d'une espèce sauvage faisant l'objet d'une simple cueillette. Le développement de véritables vergers en Europe se situe au Moyen Âge (jardins des châteaux, couvents et monastères), puis la Renaissance marque les débuts d'une science de la culture fruitière. Dès cette époque, deux types de vergers sont déjà individualisés : une arboriculture intensive est représentée dans le jardin (hortus), où l'on recherche une production de fruits de qualité, souvent à l'abri de murs, tandis qu'une conception plus extensive se développe dans des prés-vergers composés d'arbres à haute tige, implantés dans les pâtures, et faisant l'objet de moindres soins culturaux. Ces deux types de vergers se sont partiellement maintenus aujourd'hui (vergers de fruits à cidre ou d'amateurs), bien que les vergers intensifs soient largement dominants.

Les arbres fruitiers sont des végétaux ligneux arborescents ou buissonnants, caractérisés par une certaine pérennité. Leur longévité peut atteindre et même dépasser un siècle en conditions favorables (olivier, poirier), mais leur durée pratique d'exploitation en verger ne dépasse pas vingt-cinq ans pour le pommier et de dix à quinze ans pour le pêcher, du fait de l'innovation variétale et des évolutions techniques de l'arboriculture. La vie de l'arbre en verger comprend une phase d'établissement d'une durée de trois à dix ans, fonction des espèces et des modes de conduite, pendant laquelle la production est négligeable. Les soins culturaux dispensés à période cruciale (tailles de formation, par exemple) s'ajoutent au coût de plantation proprement dit (travaux préparatoires, achat et installation des plants, réalisation d'infrastructures) sans compensation par les récoltes, d'où un coût d'établissement important. Le capital-verger ainsi constitué donne lieu à un amortissement différé qui représente pendant la période de pleine production du verger de 10 à 15 p. 100 du coût de production des fruits.

Lors de la mise en place d'une plantation fruitière, seules une étude attentive des possibilités de débouchés et une parfaite connaissance des contraintes locales de production (sol, climat) permettent le choix judicieux du matériel végétal (espèces, variétés, porte-greffes) et l'adoption d'un mode de production adéquat. Toute erreur de conception se répercute lourdement sur l'avenir du verger, et peut compromettre sa rentabilité.

Mutations techniques et économiques

L' évolution des techniques arboricoles, très lente jusqu'en 1950, a été d'abord conditionnée par le souci d'une production de fruits de qualité, qui ne rencontrait guère de problèmes de mise en marché, compte tenu de sa relativement faible abondance. À partir des années 1950, l'arboriculture fruitière a connu un essor considérable avec la plantation de vergers intensifs à grand rendement, notamment dans le sud-est et le sud-ouest de la France, et l'utilisation de techniques performantes, venues pour la plupart d'Amérique du Nord. Cet essor a coïncidé avec la régression de l'autoconsommation (moins de jardins familiaux), et l'accroissement de la[...]

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Écrit par

  • : ingénieur agronome, docteur de troisième cycle, professeur à Montpellier SupAgro
  • : professeur à l'université de Paris-VI, directeur honoraire de laboratoire au C.N.R.S.(station du froid), président de l'Académie d'agriculture et du Conseil national du froid
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis, Jean-Luc REGNARD et Roger ULRICH. FRUITS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Culture de fraises - crédits : Cornfield/ Shutterstock

Culture de fraises

Fruits : classification simplifiée
		 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fruits : classification simplifiée

Ananas - crédits : Ilf_/ flickr ; CC BY-SA

Ananas

Autres références

  • ACCRESCENT

    • Écrit par Jacques DAUTA
    • 224 mots

    Le qualificatif d'accrescent est donné, en morphologie végétale, à un organe qui, normalement, se trouve d'abord indépendant d'une autre partie de la plante, et qui, ensuite, vient s'y souder. Cette évolution caractéristique survient le plus souvent au cours et autour de la formation des fructifications....

  • ALIMENTATION (Aliments) - Classification et typologie

    • Écrit par Ambroise MARTIN
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    Lesfruits et les légumes présentent des caractéristiques communes : une densité énergétique (kilocalories/100 g) généralement faible, car ils sont riches en eau, et une haute densité nutritionnelle (teneur en nutriments indispensables – vitamines et minéraux – par 100 kilocalories). Les fruits se différencient...
  • ALIMENTATION (Aliments) - Technologies de production et de conservation

    • Écrit par Paul COLONNA
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    • 3 médias
    C'est la filière où les produits de quatrième et cinquième gammes ont connu le plus grand développement.
  • ANÉMOCHORIE

    • Écrit par Jacques DAUTA
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    Dissémination, par l'intermédiaire du vent, des fruits et des graines de plantes à fleurs, et, plus généralement, des spores et d'autres formes de dispersion des espèces vivantes. Parmi les caractères morphologiques favorables à l'anémochorie, la petitesse et la légèreté des semences...

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