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FAUNE SAUVAGE

Exploitation des animaux sauvages

Le « charognage » représente la première forme d'exploitation de la faune sauvage par les Hominidés, famille de primates (attestée à 6 millions d'années) qui inclut le genre Homo (2 millions d'années) et l'espèce actuelle, Homo sapiens (150 000). Cette pratique a ensuite été accompagnée de celle de la chasse, qui s'est généralisée avec le genre Homo. Cette dernière a constitué, pour les premiers hommes, un des éléments essentiels de leur stratégie de survie qui a favorisé leur expansion démographique et géographique : la lignée humaine va coloniser les milieux ouverts et se séparer des grands singes qui, eux, restent inféodés à la forêt et au régime alimentaire de fruits et de végétaux, plus rarement de viande. Avec la cueillette et la pêche, la chasse a assuré les besoins alimentaires humains jusqu'au Néolithique, période à partir de laquelle se sont développés les produits complémentaires issus de l'élevage et de l'agriculture.

Exploitée d'abord exclusivement pour des raisons de subsistance, la faune sauvage est devenue parallèlement, au fil des siècles, une ressource valorisée par son intégration dans les circuits commerciaux et dans les usages récréatifs et scientifiques. C'est à partir du xve siècle, avec l'expansion européenne et la colonisation, que cette exploitation s'est intensifiée, destinée à une économie de marché naissante. Depuis lors, elle n'a pas cessé de croître, surtout à partir du xixe siècle, en raison de la globalisation planétaire des échanges et du bond en avant de la démographie humaine. Ces pressions sur la faune sauvage, auxquelles il faut en ajouter d'autres également d'origine anthropique – comme la réduction de son habitat – se sont traduites par l'épuisement de nombreuses populations animales, voire par la disparition d'espèces. Dès lors, il a fallu, à la fin du xixe siècle, commencer à mettre en place des réglementations, destinées à sauvegarder les ressources, ainsi que des mesures de protection pour les espèces les plus vulnérables. Le bilan de ces actions est-il probant aujourd'hui ? On peut en douter quelque peu dans la mesure où la biodiversité est globalement en déclin. Les prélèvements excessifs, et surtout ceux qui sont illégaux, continuent à fragiliser la faune sauvage.

Le secteur réglementé

Au niveau interne, l'État est le tuteur des activités commerciales. Au niveau international, et pour les espèces communes, le commerce s'exerce dans le cadre des réglementations de l'O.M.C. (Organisation mondiale du commerce), auxquelles peuvent s'ajouter celles d'organisations inter-étatiques, de traités ou d'accords particuliers entre les États. Le commerce international des espèces menacées est régi par la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora), convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction. Celle-ci concerne 5 000 espèces d'animaux, classées en trois catégories : annexe I, commerce international interdit, sauf quelques exceptions ; annexe II, commerce réglementé (90 p. 100 des espèces CITES) ; annexe III, commerce surveillé.

Les espèces animales marines

Écotourisme baleinier - crédits : Jeff Foott/ Stockbyte/ Getty Images

Écotourisme baleinier

En mer, l'exploitation doit se comprendre au regard des enjeux humains : plus d'un milliard d'hommes dépendent du poisson comme source principale de nourriture (avec de grandes disparités, puisque l'Afrique ne consomme que 6,5 p. 100 de la production) et, pour 56 p. 100 de la population mondiale, le poisson représente au moins 20 p. 100 de leur alimentation. Cette demande se traduit par l'épuisement de nombreuses espèces et, globalement, l'offre en produits de la mer ne peut continuer à être assurée que grâce aux apports de l'[...]

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Écrit par

  • : chargé de recherche à l'unité de biologie de la conservation, Centre de recherche sur la biologie des populations d'oiseaux, Muséum national d'histoire naturelle
  • : directeur de recherche honoraire au C.N.R.S.
  • : maître de conférences, Laboratoire de zoologie mammifères et oiseaux, Muséum national d'histoire naturelle
  • : professeur de lettres classiques
  • : journaliste scientifique, expert de l'Union mondiale pour la nature

Classification

Pour citer cet article

Romain JULLIARD, Pierre PFEFFER, Jean-Marc PONS, Dominique RICHARD et Alain ZECCHINI. FAUNE SAUVAGE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Tortue - crédits : Konrad Wothe/ Minden Pictures/ Biosphoto

Tortue

Ours blanc - crédits : Outdoorsman/ Shutterstock

Ours blanc

Lémurien - crédits : Luca Nichetti / EyeEm/ Getty Images

Lémurien

Autres références

  • ANIMALIER DROIT

    • Écrit par Olivier LE BOT
    • 4 687 mots
    La troisième catégorie envisagée par le droit correspond aux animaux sauvages. Le maître mot de celle-ci est la régulation. Les animaux qui en relèvent sont des res nulius, des choses sans maîtres vivant à l'état de liberté naturelle. Ils ne sont pas appréhendés en tant qu'individus dans le cadre...
  • COP 15 SUR LA BIODIVERSITÉ

    • Écrit par Denis COUVET, Hélène SOUBELET
    • 2 863 mots
    • 3 médias
    ...de l’intégrité des écosystèmes et réponses à la demande humaine, en particulier alimentaire. Elles reposent sur les capacités du vivant – notamment des espèces sauvages et des écosystèmes peu modifiés – à répondre aux besoins humains. Leur déploiement peut conduire à préconiser un réensauvagement, qui...
  • DOMESTICATION

    • Écrit par Jean-Pierre DIGARD
    • 7 170 mots
    • 4 médias
    ...pintade (Numida meleagris). Il est donc inexact de parler, comme font les droits français (Code rural) et international (convention de Washington, 1973), d'espèces sauvages et d'espèces domestiques distinctes, ces dernières ne représentant en réalité qu'une minorité des espèces concernées par la domestication....
  • ENVIRONNEMENT - Droit de l'environnement

    • Écrit par Raphaël ROMI
    • 4 439 mots
    • 1 média
    ...au repos, ou à la survie de ces espèces ». Ces mesures sont prises notamment sur le fondement d'une directive de l'Union européenne du 2 avril 1979 sur la protection des oiseaux sauvages, dont des espèces migratrices. Une seconde directive du 21 mai 1992 vise à établir un réseau communautaire de zones...
  • Afficher les 9 références

Voir aussi