FAUNE SAUVAGE

Essentiellement connue dans les pays développés par les médias, la télévision notamment, ou par sa présentation dans les musées et les parcs zoologiques, la faune sauvage a encore, dans certaines régions du globe, de plus en plus restreintes il est vrai, une signification qui est loin d'être négligeable et qui, bien gérée, pourrait même devenir un facteur de développement important.

Encore faudrait-il préciser que ce qu'on entend communément par « faune sauvage » n'englobe pas, loin s'en faut, la totalité des quelque dix millions d'espèces animales vivant actuellement sur notre planète. Elle exclut bien évidemment les quelques espèces (moins d'une trentaine) domestiquées par l'homme, les premières domestications remontant à plus de 10 000 avant J.-C. (cf. domestication). Ce chiffre de dix millions d'espèces, qui paraît raisonnable à la lumière des divers recensements effectués, comprend plus de 99 p. 100 d'invertébrés marins et terrestres, insectes notamment, dont près de dix mille espèces nouvelles sont décrites chaque année, mais dont, par ailleurs, à peu près autant disparaissent dans le même temps avant même d'être connues. Bien que chacun de ces infimes maillons du tissu vivant de la Terre joue un rôle dans le fonctionnement de ses écosystèmes, la partie visible au public de cet iceberg de la vie, en dehors de quelques insectes, vers ou crustacés familiers à tout un chacun, est essentiellement représentée par l'ordre desvertébrés, c'est-à-dire les poissons (quelque 22 000 espèces dans le monde), les amphibiens (4 000 espèces), les reptiles (6 500 espèces) et, surtout, les oiseaux (quelque 9 600 espèces) et les mammifères (plus de 4 300 espèces).

Un patrimoine irremplaçable

Pour des raisons bien compréhensibles – notamment des conditions climatiques acceptables et une disponibilité plus ou moins permanente des ressources alimentaires –, la faune sauvage est inégalement répartie, non seulement dans le milieu marin mais surtout sur les continents. En raison de l'importance de ces facteurs limitants, certaines régions naturelles, comme les pôles et les déserts paléarctiques ou tropicaux, ne peuvent héberger qu'une faune parcimonieuse mais, en revanche, remarquablement adaptée à ces conditions extrêmes. Les zones tempérées, où la ressource végétale est incomparablement plus abondante, mais disponible seulement une partie de l'année, accueillent évidemment un nombre beaucoup plus grand d'espèces permanentes ou résidentes temporaires. Enfin, les régions intertropicales et, principalement, équatoriales (cf. milieu équatorial-La vie), présentant à la fois des températures positives, une pluviosité généralement abondante et, en conséquence, la plus grande diversité d'espèces végétales, constituent les zones les plus riches en vie animale, tant par la diversité des espèces que par la densité de leurs populations.

Les grandes régions biogéographiques

Tenant compte de tous ces facteurs, les biologistes ont divisé la planète Terre en un certain nombre de régions biogéographiques, caractérisées à la fois par leur climat et leur peuplement végétal et animal : la région arctique et antarctique (pôles Nord et Sud), la région paléarctique (Europe, Asie septentrionale, Amérique du Nord), la région néotropicale (Amérique du Sud), la région indo-malaise (Asie tropicale), la région australasienne (Australie et îles s'étendant vers l'Indonésie) et, enfin, la région éthiopienne qui englobe l'ensemble de l'Afrique subsaharienne et des îles voisines. Madagascar, compte tenu de sa richesse en espèces animales et végétales endémiques, c'est-à-dire qui lui sont propres, est souvent considérée comme une région biogéographique distincte de la précédente.

Tortue

Tortue

Tortue

Une des plus belles tortues terrestres : la tortue rayonnée (Asterochelys radiata), vivant à l'état…

Ours blanc

Ours blanc

Ours blanc

Caractéristiques des régions arctiques, les ours blancs (Ursus maritimus), encore appelés « ours…

De toutes[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Romain JULLIARD : chargé de recherche à l'unité de biologie de la conservation, Centre de recherche sur la biologie des populations d'oiseaux, Muséum national d'histoire naturelle
  • Pierre PFEFFER : directeur de recherche honoraire au C.N.R.S.
  • Jean-Marc PONS : maître de conférences, Laboratoire de zoologie mammifères et oiseaux, Muséum national d'histoire naturelle
  • Dominique RICHARD : professeur de lettres classiques
  • Alain ZECCHINI : journaliste scientifique, expert de l'Union mondiale pour la nature

Classification

Pour citer cet article

Romain JULLIARD, Pierre PFEFFER, Jean-Marc PONS, Dominique RICHARD, Alain ZECCHINI, « FAUNE SAUVAGE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Tortue

Tortue

Tortue

Une des plus belles tortues terrestres : la tortue rayonnée (Asterochelys radiata), vivant à l'état…

Ours blanc

Ours blanc

Ours blanc

Caractéristiques des régions arctiques, les ours blancs (Ursus maritimus), encore appelés « ours…

Lémurien

Lémurien

Lémurien

Maki catta (Lemur catta), lémurien à queue zébrée et à l'allure féline, vivant exclusivement, à…

Autres références

  • ANIMALIER DROIT

    • Écrit par Olivier LE BOT
    • 4 124 mots
    La troisième catégorie envisagée par le droit correspond aux animaux sauvages. Le maître mot de celle-ci est la régulation. Les animaux qui en relèvent sont des res nulius, des choses sans maîtres vivant à l'état de liberté naturelle. Ils ne sont pas appréhendés en tant qu'individus dans le cadre...
  • DOMESTICATION

    • Écrit par Jean-Pierre DIGARD
    • 6 309 mots
    • 4 médias
    ...pintade (Numida meleagris). Il est donc inexact de parler, comme font les droits français (Code rural) et international (convention de Washington, 1973), d'espèces sauvages et d'espèces domestiques distinctes, ces dernières ne représentant en réalité qu'une minorité des espèces concernées par la domestication....
  • ÉQUATORIAL MILIEU

    • Écrit par François DURAND-DASTÈS, Yves GAUTIER, Emmanuelle GRUNDMANN
    • 5 612 mots
    • 5 médias
    ...seemanii) au Panamá, au sein duquel 955 espèces de scarabées ont été recensées, donne une idée de cette diversité biologique. Aujourd'hui, seule une infime partie de la faune de ces zones a été décrite et de nouvelles espèces sont sans cesse découvertes, insectes mais également oiseaux,...
  • ENVIRONNEMENT - Droit de l'environnement

    • Écrit par Raphaël ROMI
    • 3 907 mots
    • 1 média
    ...au repos, ou à la survie de ces espèces ». Ces mesures sont prises notamment sur le fondement d'une directive de l'Union européenne du 2 avril 1979 sur la protection des oiseaux sauvages, dont des espèces migratrices. Une seconde directive du 21 mai 1992 vise à établir un réseau communautaire de zones...
  • OISEAUX DIRECTIVE

    • Écrit par Sandrine MALJEAN-DUBOIS
    • 833 mots
    • 1 média
    ...Communauté européenne évolue peu à peu vers une politique globale et préventive, axée davantage sur la conservation de la nature. L’adoption le 6 avril 1979 de la directive 79/409/CEE concernant la conservation desoiseaux sauvages, dite directive oiseaux, est le premier acte de cette nouvelle orientation.
  • Afficher les 8 références

Voir aussi