LOMBARDS

500 à 600. Reconquêtes
Encyclopædia Universalis France
500 à 600. Reconquêtes
Justinien empereur. Apogée de Constantinople. Chosroès Ier empereur sassanide en Iran. Les Sui…
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Le peuple lombard, l'un des derniers immigrés au haut Moyen Âge en territoire romain, est connu depuis le i er siècle de notre ère sous le nom de Langobardi, devenu après le v e siècle Longobardi par étymologie populaire, et finalement Lombardi par syncope au xi e siècle. En français, l'usage ne s'est pas encore imposé de distinguer les Longobards, envahisseurs germaniques du vi e siècle, et les Lombards, habitants de la Lombardie, comme le font les Italiens : d'où une ambiguïté assez incommode. Le présent article n'étudie les Lombards qu'au premier sens du mot.
Les Lombards appartiennent par la langue au rameau westique des peuples germaniques, et plus précisément au sous-groupe des « Germains de l'Elbe ». Leur nom signifie sans doute « les longues barbes ». Leurs origines sont connues par les géographes romains, qui se bornent à noter leur présence au début de notre ère à proximité de l'Elbe inférieure, et par des traditions nationales tardivement rédigées (Origo gentis Langobardorum, milieu du vii e siècle ; Histoire des Lombards de Paul Diacre, écrite vers 770-790, etc.), en partie calquées sur celles des Gots, qui prétendent avoir pour berceau la Scandinavie.
Histoire du peuple lombard
Les migrations
La sagesse commande de ne pas faire remonter l'histoire des Lombards au-delà de leur affrontement avec Tibère près de l'Elbe. Ils demeurèrent dans cette région pendant la majeure partie du i er siècle. Au ii e siècle, parallèlement au mouvement d'une série de peuples ostiques, ils s'enfoncèrent dans l'intérieur du continent européen.
On les retrouve, en effet, vers 167, au contact des armées romaines en Pannonie (Hongrie actuelle). Ils restèrent dans les mêmes parages jusqu'au v e siècle. En 489, ils sont signalés comme envahisseurs de l'ancien pays des Ruges, la Basse-Autriche, où ils s'établirent pendant une quarantaine d'années. Ce n'est encore qu'un peuple de second plan, dont les sources parlent peu. Leur première participation vraiment active aux invasions est l'occupation de la province romaine de Pannonie Ire (Hongrie occidentale), sans doute en 527. Un autre groupe germanique, les Gépides, tenta de leur disputer la maîtrise du Danube moyen ; les Lombards l'écartèrent et occupèrent en 546 la Pannonie IIe, autour de Sirmium (Mitrovica) et de Singidunum (Belgrade). Dans la steppe pannonienne, ils se muèrent en un peuple cavalier.
Tenant une position clef de l'Europe centrale, ils commencent à jouer un rôle diplomatique. Leur amitié est sollicitée tour à tour par l'Empire romain d'Orient, les Ostrogoths d'Italie et les Francs, dont le protectorat s'étend alors à la Bavière. Le premier l'emporte en général, grâce aux subsides qu'il distribue, mais le roi Wacho (vers 510-540) marie ses filles à trois fils de Clovis. C'est de ce moment que date la conversion des Lombards au christianisme ; peut-être, au début, certains adhérèrent-ils au catholicisme, mais la masse devint arienne au plus tard vers le milieu du vi e siècle. Sous le roi Audoin, les Lombards passèrent à la solde de Constantinople ; à ce titre, ils coopérèrent à l'écrasement des Ostrogoths ; depuis lors, ils restèrent hantés par les richesses de l'Italie reconquise par Justinien.

Italie, VIe siècle
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Italie, VIe siècle
L'occupation lombarde de l'Italie à la fin du VIe siècle (d'après L. Musset).
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Or, un peuple nomade venu d'Asie centrale, les Avars, qui avait été l'allié des Lombards contre les Gépides, exerça bientôt une pression sur le bassin pannonien. En 568, le roi lombard Alboin, conscient du danger, conclut avec le Khagan avar Baïan un traité remarquable : les Lombards abandonnaient la Pannonie aux Avars, se réservant toutefois la possibilité d'y revenir pendant les deux cents ans à venir s'ils en avaient besoin. Puis tout le peuple, entraînant quelques Bulgares, des Saxons, les débris[...]
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Écrit par
- Lucien MUSSET : maître de conférences à l'université de Caen
- Patrick PÉRIN : directeur du musée des Antiquités nationales, Saint-Germain-en-Laye
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Pour citer cet article
Lucien MUSSET, Patrick PÉRIN, « LOMBARDS », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
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500 à 600. Reconquêtes
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INVASIONS GRANDES
- Écrit par Lucien MUSSET
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Peut-être originaires de Scandinavie, les Lombards sont mentionnés pour la première fois au début de notre ère sur le cours inférieur de l'Elbe. Puis, au ii e siècle, ils se déplacent vers le sud : on les rencontre en 167 sur le Danube moyen ; après quoi il n'en est plus question pendant près[...] -
ITALIE - Histoire
- Écrit par Michel BALARD, Paul GUICHONNET, Jean-Marie MARTIN, Jean-Louis MIÈGE, Paul PETIT
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[...]durera jusqu'en 1860) en laisse des morceaux épars sous l'autorité de Byzance – principalement les futurs États pontificaux. Cette année-là, le peuple lombard, païen en grande partie, et qui ne connaît de Rome que ses institutions militaires, conquiert la plaine du Pô, puis l'Apennin jusqu'au Sud ; le[...] -
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Deuxième fils de Charles Martel, Pépin devint, après la mort de celui-là, maire du palais en même temps que son frère aîné Carloman. Le mal qu'ils eurent à imposer leur autorité contre leur demi-frère Griffon et contre les ducs des pays limitrophes du royaume contraignit les[...]
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Voir aussi
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- DIDIER (mort en 774) roi des Lombards (756-774)
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- ITALIE, histoire, de 476 à 1494
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