Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BURKINA FASO

Nom officiel

Burkina Faso (BF)

    Chef de l'État

    Ibrahim Traoré (président de transition depuis le 30 septembre 2022) 2

      Chef du gouvernement

      Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla (depuis le 21 octobre 2022)

        Capitale

        Ouagadougou

          Langue officielle

          Français

            Unité monétaire

            Franc CFA

              Population (estim.) 23 409 000 (2024)
                Superficie 270 764 km²

                  Évolution politique depuis l'indépendance

                  Difficiles lendemains d'indépendance

                  La Haute-Volta accède à l'indépendance le 5 août 1960, à l'issue d'un processus graduel commun à toutes les colonies françaises d'Afrique, hormis la Guinée. Le pays connaît ensuite une évolution particulièrement chaotique, marquée par une succession de régimes civils et militaires plus ou moins autoritaires, qui ne prendra fin qu'en 1987.

                  1960-1966 : Maurice Yaméogo ou la dérive autoritaire

                  Premier président de la République de Haute-Volta après avoir été Premier ministre pendant la période transitoire, Maurice Yaméogo engage rapidement le régime dans une spirale autoritaire, voire autocratique. Son parti, le Rassemblement démocratique africain (RDA), est érigé en parti unique et les libertés publiques sont gravement mises en cause. Lâché par ses principaux soutiens que sont la chefferie mossi et l'Église catholique, dont il est issu, Maurice Yaméogo doit également faire face à la fronde des syndicats, très puissants en milieu urbain salarié notamment, suite à l'aggravation de la situation économique et financière. À la fin de 1965, l'annonce d'un plan d'austérité cristallise toutes les oppositions et jette dans la rue des milliers de manifestants. Arbitre de la situation, l'armée se saisit d'un pouvoir qui était à prendre.

                  1966-1980 : l'autoritarisme « débonnaire » du général Lamizana

                  Sangoulé Lamizana - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

                  Sangoulé Lamizana

                  Cette prise de pouvoir précipite la Haute-Volta dans un cycle de profonde instabilité politique et institutionnelle, marqué par une alternance de régimes militaires et civils, sous la houlette de Sangoulé Lamizana. Si la nature du pouvoir est fondamentalement autoritaire tout au long de cette période, son intensité n'en est pas moins variable selon le type de gouvernement et elle n'atteindra jamais le niveau communément observé en Afrique à la même époque. Cette singularité politique justifie le qualificatif de « débonnaire » qui s'attache à l'autoritarisme du général Lamizana.

                  L'objectif premier du nouveau régime vise l'assainissement des finances publiques, mises à mal par la désastreuse gestion de Maurice Yaméogo. L'étape suivante consistera à libéraliser la vie politique, en autorisant de nouveau les partis politiques, en dotant le pays d'une nouvelle Constitution adoptée par référendum le 14 juin 1970 et en organisant des élections législatives à la représentation proportionnelle le 20 décembre suivant. Avec la mise en place de ce régime multipartiste, la Haute-Volta fait alors figure d'exception dans une Afrique massivement vouée aux régimes de parti unique. Mieux encore, conformément à ses engagements, Sangoulé Lamizana entreprend de rendre le pouvoir aux civils, du moins en partie, dans la mesure où la Constitution dispose que, pendant les quatre premières années, la magistrature suprême sera réservée au militaire le plus ancien dans le grade le plus élevé – c'est-à-dire lui-même – et que les militaires s'attribueront un tiers des portefeuilles ministériels. Mais les jeux politiciens, et notamment les dissensions au sein du parti majoritaire, l'Union démocratique voltaïque-RDA, auront rapidement raison de cette première parenthèse civile. Face au blocage de la situation politique, Sangoulé Lamizana met fin à l'expérience démocratique le 8 février 1974 (dissolution de l'Assemblée nationale, interdiction des partis, suspension de la Constitution).

                  La mise en place d'un gouvernement militaire dit « de renouveau national » n'apporte cependant pas la stabilité attendue. D'autant que la décision du général Lamizana de créer un parti unique, le Mouvement national pour le renouveau (MNR), suscite l'opposition des syndicats dont le mot d'ordre de grève générale les 17[...]

                  La suite de cet article est accessible aux abonnés

                  • Des contenus variés, complets et fiables
                  • Accessible sur tous les écrans
                  • Pas de publicité

                  Découvrez nos offres

                  Déjà abonné ? Se connecter

                  Écrit par

                  • : directeur de recherche émérite au C.N.R.S.
                  • : directeur de recherche au C.N.R.S., à Sciences Po Bordeaux
                  • : maître de conférences en géographie à l'université de Paris-X-Nanterre
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Universalis, Michel IZARD, René OTAYEK et Jean-Fabien STECK. BURKINA FASO [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Burkina Faso : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Burkina Faso : carte physique

                  Burkina Faso : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Burkina Faso : drapeau

                  Burkina Faso : population et activités - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Burkina Faso : population et activités

                  Autres références

                  • BURKINA FASO, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • BOBO

                    • Écrit par Roger MEUNIER
                    • 408 mots

                    L'appellation Bobo est peu claire. Les ethnologues ont alimenté la confusion en distinguant Bobo Oulé ou Tara, Niénigué, Bobo Gbé ou Kian, Bobo Fing, Bobo Dioula. Les Bobo Oulé ainsi que les Niénigué sont des Bwa ; ils sont installés au Burkina Faso, au nord-est de Bobo-Dioulasso...

                  • BOBO-DIOULASSO

                    • Écrit par Pierre VENNETIER
                    • 234 mots
                    • 1 média

                    Deuxième ville du Burkina Faso par le nombre de ses habitants, capitale du pays (alors appelé Haute-Volta) jusqu'en 1947, Bobo-Dioulasso a pour origine le petit village de Sia, situé sur un promontoire entre deux marigots et agrandi par l'arrivée de commerçants dioula ; il fut transformé après sa conquête...

                  • CÔTE D'IVOIRE

                    • Écrit par Richard BANÉGAS, Universalis, Jean-Fabien STECK
                    • 13 572 mots
                    • 8 médias
                    ...intercommunautaires, comme ce fut le cas, à la fin de 1998, à Tabou, sur la côte ouest, où de véritables pogroms furent lancés contre les populations burkinabè parfois installées dans la région depuis des décennies. Des centaines de milliers de personnes, immigrées ou descendantes d'immigrés, furent...
                  • LOBI

                    • Écrit par Alain MOREL
                    • 846 mots

                    Les Lobi peuplent une région qui s'étend entre le 9e et le 11e degré de latitude nord et entre le 5e et le 6e degré de longitude ouest, de part et d'autre de la frontière séparant le Burkina Faso de la Côte-d'Ivoire, sur la rive droite de la Volta Noire. Ils forment une population...

                  • Afficher les 12 références

                  Voir aussi