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AZERBAÏDJAN

Nom officiel

République d'Azerbaïdjan (AZ)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Président : Ilham Aliev (depuis le 31 octobre 2003). Premier ministre : Ali Asadov (depuis le 8 octobre 2019)

      Capitale

      Bakou

        Langue officielle

        Azéri

          Unité monétaire

          Manat d'Azerbaïdjan (AZN)

            Population (estim.) 10 210 000 (2024)
              Superficie 86 600 km²

                Histoire

                Dans l'Antiquité et au début de la période médiévale, l'est de la Transcaucasie était peuplé d'iranophones, de tribus nomades turques, de Kurdes et des Albanais du Caucase qui se convertirent au christianisme au ive siècle et furent soumis à l'influence culturelle arménienne. À la suite des incursions arabes duviie siècle, de petits États islamiques furent créés et placés sous la direction de souverains locaux appelés shahanshahs. Les invasions seldjoukides du xie siècle modifièrent la composition de la population locale et, sur le plan linguistique, les dialectes turcs oghuz devinrent dominants. Mais au contraire des Turcs ottomans qui s'étaient rendus maîtres de l'Anatolie, les musulmans caucasiens d'Azerbaïdjan, au début du xvie siècle, devinrent shī'ites plutôt que sunnites et poursuivirent leur développement sous l'influence sociale et culturelle perse. Des khānats sous autorité perse dominaient cette frontière de l'Iran safavide, à Shirvan, Bakou, Gandja, Erevan et dans le Karabakh.

                La suzeraineté russe

                Après une série de guerres entre la Russie et l'Iran, les traités du Golestan (1813) et de Torkmantchay (1828) établirent une nouvelle frontière entre les deux empires. Les Russes acquirent Bakou, Shirvan, Giandja, Erevan et le Nakhitchevan. Ainsi les Turcs Azeris du Caucase furent-ils séparés de la majorité de leurs compatriotes de langue et de religion, qui restaient en Iran. Les Azerbaïdjanais des deux côtés de la frontière restèrent en grande partie ruraux, bien qu'une petite classe de marchands et une autre d'ouvriers aient fait leur apparition dans la seconde moitié du xixe siècle. Alors que Bakou devenait pour la Russie une source majeure d'approvisionnement en pétrole, des dizaines de milliers d'ouvriers iraniens, arméniens et russes affluaient dans la presqu'île d'Apchéron à la recherche d'emploi, et l'influence politique et économique russe se faisait sentir dans les deux parties de l'Azerbaïdjan. En tant que bassin d'emploi, et foyer de l'intelligentsia et du mouvement révolutionnaire azeri naissants, Bakou diffusa son influence en Azerbaïdjan iranien tout autant qu'au nord de l'Araxe. Il n'y eut pas d'État azeri spécifique avant 1918 et les musulmans de Transcaucasie avaient plus le sentiment d'appartenir au vaste monde islamique, l'Umma, qu'à une tradition nationale continue. Les Russes les qualifiaient de « Tatars » ; l'ethnonyme « Azerbaïdjanais » entra en usage dans les décennies qui précédèrent la révolution russe, tout d'abord chez les intellectuels nationalistes des milieux urbains. Ce n'est qu'à l'ère soviétique qu'il devint le nom officiel et largement accepté de ce peuple.

                L'incorporation dans l'Empire russe ouvrit des perspectives nouvelles aux Azerbaïdjanais cultivés, dont certains tournèrent le dos à leur éducation religieuse pour adopter des vues plus laïques. Parmi les premiers savants et hommes de lettres qui entreprirent l'étude de la langue azerie, les plus importants furent 'Abbas Qoli Agha Baqikhanli (Bakikhanov), qui écrivit de la poésie ainsi que des histoires de la région, et Mirza Fath 'Ali Akhundzadeh (Akhoundov), auteur des premières pièces de théâtre azeri. Bien que ces figures aient fini par être intégrées dans le discours nationaliste comme prédécesseurs du mouvement de Renouveau turc, une série d'impulsions contradictoires stimulèrent les premiers intellectuels azeris, la loyauté à l'Empire des tsars, l'influence ininterrompue de la culture perse et l'aspiration au savoir occidental. Même si aucun mouvement ni aucune idéologie cohérente ne caractérisait l'intelligentsia azerie, vers 1905 un nombre croissant d'écrivains et de journalistes avaient adopté le programme de l'intellectuel nationaliste 'Ali Bay Huseynzadeh :[...]

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                Écrit par

                • : anthropologue, consultant politique
                • : professeur de sciences politiques, université de Chicago
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Universalis, Raphaëlle MATHEY et Ronald Grigor SUNY. AZERBAÏDJAN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Azerbaïdjan : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Azerbaïdjan : drapeau

                Bakou - crédits : D. Blum/ Peter Arnold, Inc.

                Bakou

                Azerbaïdjan : activité pétrolière - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Azerbaïdjan : activité pétrolière

                Autres références

                • AZERBAÏDJAN, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • ALIEV GAÏDAR (1923-2003)

                  • Écrit par Christophe CHICLET
                  • 630 mots

                  Dernier des apparatchiks soviétiques, Gaïdar Aliev – Heydar Aliyev, en azéri – a régné sans partage sur l'Azerbaïdjan.

                  Appelé affectueusement « Baba », grand-père, par les Azéris, Gaïdar Aliev, de lointaine origine kurde, est né le 10 mai 1923 au Nakhitchevan, enclave azéri entre l'...

                • ARMÉNIE

                  • Écrit par Jean-Pierre ALEM, Françoise ARDILLIER-CARRAS, Christophe CHICLET, Sirarpie DER NERSESSIAN, Universalis, Kegham FENERDJIAN, Marguerite LEUWERS-HALADJIAN, Kegham TOROSSIAN
                  • 23 765 mots
                  • 13 médias
                  ...dissolution de la commission spéciale sur le Karabakh. Le 30 novembre 1989, la République d'Arménie unifiée (Arménie et Karabakh) est proclamée unilatéralement. La guerre larvée arméno-azérie commence en janvier 1990. Jusqu'en décembre 1991, elle fera plus de 4 000 morts. Par ailleurs, en 1988-1989, 215 000 Arméniens...
                • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Espaces et sociétés

                  • Écrit par Philippe PELLETIER
                  • 23 142 mots
                  • 4 médias
                  ...sur deux continents dans cette zone : la Turquie entre l'Asie et l'Europe, l'Égypte entre l'Afrique et l'Asie (la région du Sinaï). Il faut y ajouter l'Azerbaïdjan, dont la partie septentrionale proche du Daghestan franchit la crête du Caucase, et le Kazakhstan dont l'angle nord-ouest, certes...
                • AZERBAÏDJAN IRANIEN

                  • Écrit par Xavier de PLANHOL
                  • 426 mots

                  Région située au nord-ouest des plateaux de l'Iran, l'Azerbaïdjan iranien, qui comptait 5 821 860 habitants lors du recensement de 2006, est divisé administrativement en deux provinces : Azerbaïdjan oriental (3 325 540 hab.) et Azerbaïdjan occidental (2 496 320 hab.), avec respectivement...

                • Afficher les 20 références

                Voir aussi