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POZZO ANDREA (1642-1709)

L'importance de Pozzo dans l'histoire de la peinture a été reconnue très tardivement. Il a partagé le sort de tous les artistes qui se sont adonnés à la peinture de plafond. Pour la peinture moderne, les musées ont absorbé longtemps tout l'intérêt des historiens d'art, donnant ainsi une valeur exagérée aux tableaux de chevalet. La réhabilitation de l'art baroque, qui s'est accomplie au cours de la première moitié du xxe siècle, a attiré enfin l'attention sur la peinture décorative et par là même sur la peinture dite plafonnante, création de l'Italie ; la place prépondérante de Pozzo dans ce domaine est alors apparue. Toutefois, la peinture plafonnante n'a pas encore donné lieu à des études approfondies, et l'œuvre de Pozzo doit faire encore l'objet d'une revalorisation.

À l'école des Vénitiens et de Rubens

Andrea Pozzo fut élève des jésuites ; il gribouillait des croquis sur ses cahiers de latin. À dix-sept ans, il entra chez un peintre qui lui fit copier les tableaux des églises de sa ville natale, Trente. On suppose qu'il a dû avoir des contacts avec la peinture vénitienne, ne serait-ce qu'à cause de la proximité de Vérone. Lui-même a dit que ses modèles avaient été les Vénitiens et Rubens. Trois ans après, un peintre qui passait à Trente l'emmena à Côme, et il travailla pour lui pendant deux ans. S'étant fâché avec son maître, il alla à Milan et entra dans la Compagnie de Jésus, comme frère laïc, le 23 décembre 1665. Il se rendit vraisemblablement ensuite à Gênes, où l'on trouve quatre tableaux d'autel de sa main, et c'est là qu'il découvrit sans doute l'art de Rubens. Sa première grande entreprise personnelle documentée est la décoration de l'église de la mission San Francesco Saverio à Mondovi, en Piémont (1676-1677). Il est invité ensuite à la cour de Turin (1677-1679), y travaille pour le compte des Jésuites et de diverses paroisses. En 1681 il est à Rome, où il réalise son chef-d'œuvre de décorateur : l'autel de saint Ignace à l'église du Gesù (1695-1699). Le prince Anton Florian Von Lichtenstein, ambassadeur auprès du Saint-Siège, le fait appeler par la cour de Vienne ; à la fin de 1703, il est dans cette ville, où il exécute plusieurs travaux, aujourd'hui disparus, pour la cour impériale et un plafond pour le palais Lichtenstein (Entrée d'Hercule dans l'Olympe). Sa principale œuvre viennoise est l'Universitätkirche, église jésuite dont il refait l'architecture et qu'il décore. C'est à Vienne que Pozzo mourra.

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Écrit par

  • : conservateur en chef au musée du Louvre, ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

Pour citer cet article

Germain BAZIN. POZZO ANDREA (1642-1709) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>Le Triomphe de saint Ignace</it>, A. Pozzo - crédits :  Bridgeman Images

Le Triomphe de saint Ignace, A. Pozzo

Autres références

  • BAROQUE

    • Écrit par Claude-Gilbert DUBOIS, Pierre-Paul LACAS, Victor-Lucien TAPIÉ
    • 20 831 mots
    • 23 médias
    ...Martinelli construit à Vienne, pour le prince de Lichtenstein, une résidence superbe, dans la tradition du Bernin. Dans les mêmes années, à Rome, le frère Pozzo, de la Compagnie de Jésus, avait décoré la voûte de Saint-Ignace d'une des plus belles fresques de la peinture baroque. Il avait composé un ...
  • DI SOTTO, peinture

    • Écrit par Jean RUDEL
    • 554 mots
    • 1 média

    L'expression italienne di sotto in sù (de dessous vers le haut) désigne les figures vues en raccourci de dessous ; grâce à un effet de perspective accusé, le peintre donne l'illusion que ses personnages occupent une position élevée et, dans certains cas, il crée même l'impression...

  • JÉSUITE ART

    • Écrit par Pierre CHARPENTRAT
    • 2 285 mots
    • 1 média
    ...et sculpté de Baciccia et des disciples de Bernin, et les scènes, encore provisoires, de Theatrum sacrum que monte dans le chœur, pour certaines cérémonies, le frèreAndrea Pozzo : or on identifie bien ici l'une des sources incontestables de l'art religieux de l'Allemagne du xviiie siècle.
  • PERSPECTIVE

    • Écrit par Marisa DALAI EMILIANI
    • 8 077 mots
    • 22 médias
    ...Prague, Stockholm et Lisbonne. À Rome, à côté du perspectivisme aérien de G. Lanfranco et de Baciccia, une œuvre fondamentale est accomplie par Andrea Pozzo, auteur de traité et peintre (Triomphe de saint Ignace, dans l'église du même nom), qui exercera, par son activité à Vienne après 1702, une...

Voir aussi