SPORT L'année 2018

Supporters célébrant la victoire des Bleus lors de la Coupe du monde de football 2018 - crédits : Joao Bolan/ SOPA Images/ LightRocket/ Getty Images

Supporters célébrant la victoire des Bleus lors de la Coupe du monde de football 2018

Si l’année sportive 2018 restera bien évidemment associée à la victoire de l’équipe de France lors de la Coupe du monde de football en Russie, elle a également été celle d’autres événements majeurs tels que la vingt-troisième édition des jeux Olympiques d’hiver, les Championnats d’Europe de handball, les Championnats d’Europe d’athlétisme, le Championnat du monde féminin de basket-ball.

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2018 a aussi permis à plusieurs grands sportifs d’accomplir des performances remarquables dans leurs disciplines. Ainsi, les duels entre les trois champions Roger Federer, Rafael Nadal, et Novak Djokovic ont une fois encore rythmé la saison de tennis. Le pilote britannique Lewis Hamilton a de nouveau marqué l’histoire du sport automobile et plus particulièrement la formule 1. En athlétisme se sont surtout distingués les très jeunes Jakob Ingebrigtsen et Armand Duplantis, respectivement sur 1 500 et 5 000 mètres et au saut à la perche, le Français Kevin Mayer au décathlon, le marathonien kenyan Eliud Kipchoge et la Britannique Dina Asher-Smith nouvelle reine de la piste. Le Français Martin Fourcade s’est encore illustré durant les jeux Olympiques d’hiver, tout comme le Norvégien Johannes Høsflot Klæbo et la Tchèque Ester Ledecká.

Plusieurs figures du sport se sont éteintes en 2018, parmi lesquelles les anciens footballeurs français Roger Piantoni et Henri Michel, la gymnaste russe Yelena Shushunova, l’athlète polonaise Irena Szewinska-Kirszenstein, la joueuse de tennis brésilienne Maria Bueno. Sur le terrain, d’autres, souvent très jeunes, nous ont quittés ; le rugby a ainsi connu une année particulièrement sombre avec les disparitions de trois espoirs français : Adrien Descrulhes, Louis Fajfrowski et Nicolas Chauvin.

Cette série noire interroge quant à l’évolution de ce sport, qui semble avoir été dépassé par les changements physiques de ses joueurs depuis le passage au professionnalisme. Mais, selon de multiples observateurs, c'est surtout l'argent, de plus en plus présent, qui a dénaturé l’esprit du rugby. Ce phénomène ne concerne pas uniquement le ballon ovale. D’autres disciplines sont elles aussi touchées par des mutations qui paraissent plus dictées par des intérêts financiers que par des réponses à des problématiques strictement sportives. On pense notamment à la Coupe Davis de tennis, dont le format changera en 2019 malgré l’avis contraire de très nombreux joueurs et anciennes gloires de la petite balle jaune. Ou bien à l’évolution de la Ligue des champions de football, qui privilégie chaque année un peu plus les clubs les plus riches. Qu’il s’agisse de la surabondance des rendez-vous médiatiques ou de modifications réglementaires qui paraissent parfois saugrenues, le risque est grand de voir les compétitions sportives perdre de leur intérêt aux yeux des amateurs si rien n’est fait pour endiguer la course au gigantisme et au profit dans laquelle se sont lancées certaines instances internationales.

Athlétisme : une nouvelle génération aux commandes

Après les départs en retraite d’Usain Bolt et de Mohamed Farah en 2017, l’athlétisme se cherche de nouvelles têtes d’affiche capables de passionner les foules. Certains jeunes athlètes, titrés lors des Championnats du monde en salle à Birmingham (du 1er au 4 mars) ou au cours des Championnats d’Europe à Berlin (6 au 12 août), se sont justement signalés en 2018 et sont appelés à devenir les futures références de leur sport.

C’est le cas notamment du très jeune Norvégien Jakob Ingebrigtsen. À seulement dix-sept ans, ce spécialiste du demi-fond remporte les épreuves du 1 500 mètres et du 5 000 mètres aux Championnats d’Europe à Berlin. Dépassé de justesse par les coureurs kenyans lors des Championnats du monde juniors (10-15 juillet), Jakob Ingebrigtsen devient le premier athlète de l’histoire à remporter les deux épreuves de demi-fond lors d’une même édition des Championnats d’Europe, mais également le plus jeune à décrocher un titre européen.

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Un autre jeune sportif, le Suédois Armand Duplantis, se fait connaître lors de cette même compétition en gagnant, à seulement dix-huit ans, le concours de saut à la perche. Déjà sacré aux Championnats du monde juniors et auteur d’un début de saison remarquable, Armand Duplantis marque les esprits lors de la finale du concours le 12 août. Le jeune homme domine ses rivaux, en franchissant une barre placée à 6,05 mètres. Il devance le Russe Timur Morgunov, médaillé d’argent avec un saut à 6,00 mètres, et le Français Renaud Lavillenie, qui monte sur la troisième marche du podium avec un saut à 5,95 mètres. Avec deux perchistes franchissant la barre symbolique des 6 mètres et cinq au-dessus de 5,85 mètres, cette finale du saut à la perche a été l’un des concours les plus denses de l’histoire de la discipline. Malgré sa déception de ne pas avoir réussi à conquérir un quatrième titre de champion d’Europe, Renaud Lavillenie confirme son retour au plus haut niveau, après deux ans de blessures. En plus du bronze obtenu à Berlin, Renaud Lavillenie remporte en mars 2018, à Birmingham, son troisième titre mondial en salle en effaçant une barre à 5,90 mètres. Il emporte à cette occasion son onzième succès dans un grand championnat.

Kevin Mayer - crédits : Nicolas Tucat/ AFP

Kevin Mayer

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Le Français Kevin Mayer se distingue quant à lui lors des épreuves du décathlon. Sacré champion du monde de sa discipline en 2017, il a parfaitement commencé sa saison 2018 en décrochant la médaille d’or de l’heptathlon lors des Championnats du monde en salle. Alors qu’il est donné favori pour le titre de champion d’Europe de décathlon, Kevin Mayer connaît une cruelle désillusion durant cette compétition. Après avoir manqué ses trois essais lors de l’épreuve du saut en longueur le 7 août, il perd tout espoir de victoire et abandonne le concours. Quelques jours plus tard, il annonce vouloir prendre sa revanche lors du Décastar de Talence, une compétition qui réunit chaque mois de septembre en Gironde les meilleurs décathloniens mondiaux. Auteur d’excellentes performances lors des cinq premières épreuves, Kevin Mayer entrevoit au terme de la première journée la possibilité de battre le record du monde de la spécialité, détenu par l’Américain Ashton Eaton (9 045 points). Il y parvient le lendemain à l’issue des cinq dernières épreuves, avec un total de 9 126 points. Le Français devient le premier athlète à dépasser la barre symbolique des 9 100 points. Grâce à cette performance, il est désigné en octobre 2018 athlète européen de l’année par la Fédération européenne d'athlétisme et est également en lice pour recevoir le prix prestigieux d’athlète de l’année décerné par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF).

C’est finalement le Kenyan Eliud Kipchoge qui est récompensé par les instances. Champion olympique du marathon à Rio de Janeiro en 2016, il a encore ébloui les observateurs cette saison par ses performances. Il remporte notamment en avril le marathon de Londres pour la troisième fois de sa carrière, rejoignant au palmarès de l’épreuve son compatriote Martin Lel et le Mexicain Dionicio Cerón. Mais Eliud Kipchoge a surtout nettement amélioré le record du monde de la discipline le 16 septembre, à Berlin, en signant à cette occasion un temps de 2 heures 1 minute et 39 secondes, soit 78 secondes de moins que le précédent record.

Chez les femmes, certaines athlètes ont elles aussi réalisé de grandes performances en 2018. À commencer par la sprinteuse britannique Dina Asher-Smith, qui a remporté trois médailles d’or lors des Championnats d’Europe. Déjà sacrée championne d’Europe sur 200 mètres en 2016, Dina Asher-Smith récidive cette année sur cette distance et ajoute à son palmarès une victoire sur 100 mètres et une autre dans le relais 4 fois 100 mètres. Elle devient la troisième femme à se voir décerner trois titres européens la même année, après les Allemandes Petra Vogt (1969) et Katrin Krabbe (1990). Avec deux médailles d’or en marathon et marathon par équipes, la Biélorusse Volha Mazuronak est aussi l’une des figures marquantes des Championnats d’Europe. La Grecque Ekateríni Stefanídi, qui domine le saut à la perche féminin depuis 2016, empoche quant à elle un nouveau titre européen à Berlin, après avoir été battue lors des Championnats du monde en salle. Enfin, la Colombienne Caterine Ibargüen est désignée athlète de l’année par l’IAAF ; elle est aussi la première à remporter les deux épreuves de saut des finales de la Ligue de diamant.

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Côté français, le bilan de l’année est mitigé, à l’image des résultats obtenus aux Championnats d’Europe. Avec un total de dix récompenses (dix médailles également lors de la précédente édition en 2016 contre vingt-quatre en 2014), l’équipe de France termine à la quatrième place au tableau des médailles. Si certaines têtes d’affiche ont déçu, d’autres ont répondu présentes tel Mahiedine Mekhissi-Benabbad, sacré pour la quatrième fois de sa carrière sur 3 000 mètres steeple. Quelques bonnes surprises sont également venues rehausser le bilan des Bleus. C’est le cas, par exemple, de Pascal Martinot-Lagarde, victorieux sur 110 mètres haies, de Morhad Amdouni, titré sur 10 000 mètres et troisième sur 5 000 mètres, ou encore de Clémence Calvin qui finit à la deuxième place du marathon.

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Supporters célébrant la victoire des Bleus lors de la Coupe du monde de football 2018 - crédits : Joao Bolan/ SOPA Images/ LightRocket/ Getty Images

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Kevin Mayer - crédits : Nicolas Tucat/ AFP

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