DJOKOVIC NOVAK (1987- )

Tennisman serbe né le 22 mai 1987 à Belgrade, Novak Djokovic est devenu numéro un mondial en 2011, à l'issue d'une année où il a remporté dix tournois, dont trois du Grand Chelem et cinq Masters 1 000. Une performance jusqu’alors inédite, qu’il a même améliorée en 2015 avec onze tournois, trois du Grand Chelem, six Masters 1000 ainsi que le Masters de fin de saison. Personnage atypique dans un sport feutré, capable de facéties parfois amusantes, parfois grotesques, il a terrassé cette année-là les deux précédents maîtres du circuit, le Suisse Roger Federer et l'Espagnol Rafael Nadal.

Le jeune Novak Djokovic, dont les parents sont restaurateurs à Kopaonik, passe son enfance dans une Serbie en guerre. Il restera marqué par cette douleur, affichant par la suite un nationalisme parfois outrancier. Il commence à jouer au tennis à l'âge de six ans. Il s'initie avec Jelena Gencic, avant de rejoindre, à douze ans, l'académie de Nikola Pilic à Munich. Doué, mais surtout travailleur, il progresse rapidement et passe professionnel en 2003, à seize ans.

Il remporte son premier tournoi sur le circuit ATP en 2006, à Amersfoort (Pays-Bas). Le grand public le découvre au début de 2008, quand il gagne les Internationaux d'Australie en battant le Français Jo-Wilfried Tsonga en finale. Chacun pense que ce jeune garçon de vingt ans au jeu complet, droitier, dont le revers à deux mains est redoutable, excellent relanceur, va pouvoir bousculer la hiérarchie mondiale : un troisième homme pourrait donc arbitrer le duel entre Roger Federer et Rafael Nadal. Mais le Serbe tarde à confirmer, même s'il réalise quelques belles performances, telle sa victoire au Masters en décembre 2008.

En fait, Novak Djokovic prend une nouvelle dimension à l'occasion de la finale de la Coupe Davis, qui oppose, en décembre 2010 à Belgrade, la Serbie et la France. Lui-même balaye ses adversaires, Gilles Simon et Gaël Monfils ; de plus, il harangue un public prêt à s'enflammer et motive ses partenaires. La Serbie l'emporte (3 victoires à 2), Djokovic fait le show au micro, toute l'équipe se rase la tête pour faire chavirer la foule : Djokovic devient l'emblème d'une nation. L'enfant endurci par la guerre, qui vécut en 1999 au rythme des bombardements de l'OTAN sur son pays, avait rendez-vous avec l'histoire de la jeune Serbie, et il a répondu présent.

Galvanisé, il enchaîne les succès en 2011. Il s'adjuge les Internationaux d'Australie en ridiculisant le Britannique Andy Murray en finale, remporte quarante et un matchs consécutivement, dont les Masters 1 000 d'Indian Wells et de Miami, étrille Nadal sur la terre battue à Madrid et à Rome, avant de connaître la défaite face à Roger Federer en demi-finale du tournoi de Roland-Garros. Mais le Serbe reprend sa marche en avant. Il s'impose à Wimbledon en battant Nadal en finale. Il atteint une sorte de sommet tennistique lors de l'US Open : en demi-finale, il sauve deux balles de match face à Federer ; en finale, il bat Nadal. Devenu numéro un mondial en juillet, Novak Djokovic a écrasé l'année 2011. Selon John McEnroe, il s'agit de « la plus grande année jamais vécue par un joueur de tennis ». En cette seule année 2011, il a accumulé 12 619 803 dollars de gains dans les tournois – une somme record qui matérialise ses exploits.

Pour le Serbe, l'année 2012 débute sur les mêmes bases : il remporte les Internationaux d'Australie en s'imposant en finale contre Rafael Nadal, à l'issue d'un match mémorable (les deux hommes ont bataillé pendant 5 heures et 53 minutes ; jamais la finale d'un tournoi du Grand Chelem n'avait duré aussi longtemps). La suite de sa saison est plus difficile. Néanmoins, Novak Djokovic atteint la finale à Roland-Garros et à l’US Open, remporte le Masters à l’issue d’une finale somptueuse face[...]