Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SONS Audiométrie

Il est facile de constater que la sensation sonore dépend des caractéristiques physiques des sons et des bruits. Un son trop faible n'est pas perçu. Un son trop fort provoque une gêne, voire une douleur. Il existe donc des limites d'intensité du stimulus physique hors desquelles l'écoute est impossible. Il en est de même quant à la hauteur ou fréquence des sons. Un son trop grave ne provoque pas de sensation sonore (c'est le cas des trépidations). Un son trop aigu n'est pas perçu (ultrasons). L'oreille ne différencie deux sons en intensité ou en fréquence que lorsque les différences relatives ne sont pas inférieures à certaines limites. Un son intense provoque sur un son moins intense un effet de « masque ». La perception d'un son bref (impulsion) dépend de la durée du stimulus. Il est bien évident que ces diverses caractéristiques, intéressantes à connaître pour les diverses applications (correction auditive, enregistrement et reproduction des sons, mesure des bruits, acoustique architecturale...), dépendent du sujet (âge, sexe, état de santé).

Il convient donc de définir une « oreille moyenne » dont les diverses caractéristiques exprimées sont le résultat statistique d'un très grand nombre de mesures effectuées sur des sujets médicalement sains et d'âge déterminé. Dans ces conditions, on peut définir le seuil d'audition normal.

L'étude métrologique de l'audition ou audiométrie permet de tracer l' audiogramme, graphique en coordonnées rectangulaires sur lequel sont portées en abscisses les fréquences (suivant une échelle logarithmique), et en ordonnées, les pressions sonores minimales déterminant une sensation sonore chez le sujet expérimenté et les valeurs des pressions maximales intolérables (à la limite de la douleur) chez le même sujet.

On obtient ainsi, sur le même graphique : le seuil d'audition et le seuil d'audition intolérable.

Seuils d'audition et intolérable chez l'homme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Seuils d'audition et intolérable chez l'homme

L'examen d'un grand nombre de sujets normaux au point de vue auditif et d'âge compris entre dix-huit et vingt-cinq ans permet de déterminer ainsi les courbes du seuil d'audition normal et du seuil d'audition intolérable normal (fig. 1).

On définit ainsi le seuil d'audition normalisé. L'aire comprise entre les courbes des seuils d'audition et d'audition intolérable représente l'aire d'audition. La forme de la courbe du seuil d'audition permet de se rendre compte à quel point la sensibilité du système auditif dépend de la fréquence, et ce, dans de très grandes proportions.

Ainsi, entre les fréquences 1 000 et 3 000 Hz, une pression acoustique de 2 × 10—5 Pa (ou une intensité sonore de 10—12 W/m2) suffit à provoquer une sensation sonore, tandis qu'à la fréquence 50 Hz, il faut 2 × 10—3 Pa (100 fois plus) pour provoquer la sensation sonore.

Entre les seuils d'audition et d'audition intolérable, il existe un rapport de pression de 107 (soit un rapport d'intensité acoustique de 1014) (à la fréquence 1 000 Hz). Enfin on voit que le domaine de réponse du système auditif humain, en fréquence, s'étend à peu près de 20 à 20 000 Hz.

On appelle infrasons les vibrations de fréquences trop basses pour éveiller une sensation sonore (< 20 Hz), et ultrasons les vibrations de fréquences trop élevées pour éveiller une sensation sonore (> 20 000 Hz).

Sensibilité différentielle du système auditif

Sensibilité différentielle d'intensité

On appelle ainsi, pour une fréquence donnée, et pour une pression acoustique donnée pe, correspondant à une intensité acoustique I, la variation relative de pression Δpe/pe ou d'intensité ΔI/I pour laquelle le système auditif perçoit un minimum discernable de sensation ΔS. Alors, à Δpe/pe ou à ΔI/I correspond ΔS.

Sensibilité différentielle d'intensité - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sensibilité différentielle d'intensité

La sensibilité différentielle du système[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur honoraire au Conservatoire national des arts et métiers, ancien directeur du laboratoire d'électro-acoustique du Conservatoire national des arts et métiers

Classification

Pour citer cet article

André DIDIER. SONS - Audiométrie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Seuils d'audition et intolérable chez l'homme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Seuils d'audition et intolérable chez l'homme

Sensibilité différentielle d'intensité - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sensibilité différentielle d'intensité

Sensibilité différentielle de fréquence - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sensibilité différentielle de fréquence

Autres références

  • ACOUSMATIQUE MUSIQUE

    • Écrit par François BAYLE
    • 7 820 mots
    • 4 médias
    Si l'obscurité surgit, on ressent que le monde sonore est d'abord naturellement perçu comme une irruption, une alerte, comme une question posée. Puis, par stabilité, il perd rapidement son caractère d'anomalie pour s'intégrer et concourir à un équilibre normal entre les sensations de l'environnement....
  • ACOUSTIQUE ARCHITECTURALE

    • Écrit par Michel BRUNEAU, André DIDIER
    • 3 158 mots
    • 1 média
    ...lieu d'écoute, tout en conservant au début la forme de la scène et des gradins de l'Antiquité. Pour la première fois dans l'histoire des théâtres, le son subit de multiples réflexions qui donnent naissance à un processus régulier de réverbération. Ce processus qui prolonge les sons directs et les premières...
  • AMUSIE

    • Écrit par Séverine SAMSON
    • 327 mots

    L’amusie est un trouble neurologique qui affecte à des degrés variables la perception et la production musicales. Celui-ci ne s’explique pas par une baisse de l’acuité auditive (surdité), une déficience intellectuelle ou motrice. Cette perte sélective de la fonction musicale contraste avec des...

  • ANTHEIL GEORGE (1900-1959)

    • Écrit par Juliette GARRIGUES
    • 774 mots

    Arnold Schönberg écrivit le 21 novembre 1920 : « Si nous vivions à une époque normale – aussi normale que la période antérieure à 1914 –, la musique de notre temps se trouverait dans une situation différente. » Le début du xxe siècle est en effet marqué par de nombreuses ruptures,...

  • Afficher les 60 références

Voir aussi