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RESPIRATION CELLULAIRE (repères chronologiques)

1783 A. Lavoisier (1743-1794) compare la respiration d'un cobaye à la combustion d'une bougie. Il conclut que la chaleur animale résulte de la combustion combinant l'oxygène de l'air avec les aliments carbonés transportés par le sang. Comme la matière charbonneuse de la bougie, les aliments, en brûlant dans les poumons, donnent le gaz carbonique exhalé par la respiration.

1842 R. Mayer (1814-1878) avance le concept d'énergie en thermodynamique. Toute réaction chimique exigeant de l'énergie (endergonique) doit être couplée avec une autre réaction dégageant de l'énergie (exergonique). Dans les êtres vivants, les « combustions respiratoires » fournissent l'énergie nécessaire aux tissus.

1857 R. Kölliker (1817-1905) découvre les mitochondries dans les muscles. La présence générale de ces organites dans toutes les cellules sera démontrée par la coloration d'Altmann, en 1890. À partir de 1940, les mitochondries isolées seront préparées par centrifugation différentielle (par A. Claude) puis observées au microscope électronique en 1950.

1864 F. Hoppe-Seyler (1825-1895) cristallise l'hémoglobine, une protéine contenue dans les globules rouges sanguins. L'hémoglobine capte l'oxygène dans les poumons et le relâche dans les cellules, au niveau des capillaires sanguins. Dans les tissus, le sang se charge en gaz carbonique, produit par le catabolisme respiratoire.

1912 T. Thunberg (1873-1952) et C. Wieland (1877-1957) postulent que toutes les dégradations des substrats respiratoires dans les tissus sont dues à l'action de deshydrogénases (enzymes découvertes la même année par F. Batelli et L. S. Stern). En opposition aux conceptions de Wieland, O. Warburg postule l'existence d'une enzyme activant l'oxygène impliqué dans les oxydations respiratoires. Cette « enzyme respiratoire » contiendrait du fer et serait inhibée par le cyanure.

1923 D. Keilin redécouvre les cytochromes (déjà signalés en 1886 par McMunn comme protéines tissulaires hématiniques) et démontre la variation de leur état d'oxydo-réduction au cours de la respiration. La chaîne respiratoire des cytochromes (b, c, a) dans la mitochondrie sera établie définitivement en 1933.

1924 O. Warburg découvre l'Atmungsferment (aujourd'hui cytochrome-oxydase) qui cède à l'oxygène les électrons transportés par la chaîne des cytochromes.

1929 Découverte de l'adénosine triphosphate (ATP) simultanément par C. Fiske et Y. Subbarow aux États-Unis et K. Lohmann en Allemagne.

1930 O. Warburg et O. Meyerhof démontrent que l'ATP joue un rôle dans la contraction musculaire.

1931 E. Engelhardt découvre que des phosphorylations (dites « oxydatives ») sont couplées à la respiration cellulaire. Elles ne se produisent pas en anaérobiose.

1932 K. Lohmann découvre la phosphocréatine du muscle des Vertébrés. L'hydrolyse enzymatique de ce composé (dit « riche en énergie ») permet la synthèse endergonique (consommatrice d'énergie) de l'ATP par transfert d'un groupe phosphate sur l'ADP.

1933 G. Embden et O. Meyerhof mettent en évidence les principaux intermédiaires de la glycolyse, dont le produit final (l'acide pyruvique) peut être transformé en acide lactique dans les muscles privés d'oxygène (voie fermentaire) ou complètement oxydé en gaz carbonique et eau (voie respiratoire).

1937 H. Krebs découvre le cycle des acides tricarboxyliques (cycle de Krebs) et précise son rôle dans le catabolisme respiratoire de l'acide pyruvique qui est issu du catabolisme glucidique.

1937-1941 H. Kalckar (au Danemark) et V. Belister (en U.R.S.S.) réalisent indépendamment les premières mesures quantitatives sur les phosphorylations oxydatives. La synthèse endergonique de l'ATP est assurée par phosphorylation de l'ADP au cours de la respiration cellulaire.[...]

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Écrit par

  • : professeur honoraire de biologie cellulaire, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Paul MAZLIAK. RESPIRATION CELLULAIRE - (repères chronologiques) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BACTÉRIOLOGIE

    • Écrit par Jean-Michel ALONSO, Jacques BEJOT, Michel DESMAZEAUD, Didier LAVERGNE, Daniel MAZIGH
    • 18 329 mots
    • 11 médias
    ...peuvent avoir une activité métabolique (et donc croître) qu'en présence d'oxygène atmosphérique. Elles tirent la plus grande partie de leur énergie de la respiration, que l'on peut définir comme l'oxydation des combustibles organiques par l'oxygène moléculaire ; l'oxygène sert ainsi d'accepteur final des...
  • CELLULE - L'organisation

    • Écrit par Pierre FAVARD
    • 11 028 mots
    • 15 médias
    ...entièrement oxydés en gaz carbonique et eau ; ces oxydations aérobies consomment de l'oxygène et produisent du gaz carbonique, phénomènes qui caractérisent la respiration. Dans ce cas l'oxygène est le dernier accepteur des hydrogènes enlevés aux combustibles et il y a formation d'eau ; quant au gaz carbonique,...
  • GLUCIDES

    • Écrit par Jean ASSELINEAU, Charles PRÉVOST, Fraidoun SHAFIZADEH, Melville Lawrence WOLFROM
    • 10 618 mots
    • 11 médias
    ...forme de NADH produit de l'énergie, ainsi que l'oxydation de l'acétyl-coenzyme A dans le cycle de Krebs. Cela augmente considérablement le rendement énergétique du catabolisme du glucose. Ce processus fonctionne dans la respiration : l'accepteur final de l'hydrogène est l'oxygène moléculaire.
  • MÉTABOLISME

    • Écrit par Paul DI COSTANZO, Charles KAYSER, Jo NORDMANN
    • 8 386 mots
    • 9 médias
    – La suite de la dégradation des glucides consiste en des oxydations qui, à leur terme, donnent de l'anhydride carbonique et de l'eau, caractéristiques de la respiration.
  • Afficher les 9 références

Voir aussi