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MUSCLES

La motilité est l'une des propriétés les plus caractéristiques de l'animal. Se déplacer, pour un tel organisme, est source d'autonomie et donc préalable indispensable à toute adaptation à l'environnement. Cette propriété est le fait d'un ensemble, bien caractérisé, de molécules, les protéines contractiles, qui ne sont pas spécifiques du tissu musculaire et se retrouvent pratiquement dans toutes les cellules. Dans les cellules animales leur rôle est d'entraîner les mouvements de la membrane cellulaire externe. Le tissu musculaire contient évidemment beaucoup plus de protéines contractiles que les cellules non musculaires, mais en dehors de cet aspect quantitatif trois des propriétés des protéines contractiles du muscle vont permettre la motilité de l'organe muscle et rendre compte de ce que l'on perçoit couramment du mouvement musculaire :

– elles sont arrangées de façon géométrique ;

– l'arrangement est coordonné d'une cellule à l'autre et la fibre musculaire, unité fonctionnelle, peut ainsi être indifféremment unicellulaire ou pluricellulaire selon le type de muscle ;

– cette mécanique fonctionne de façon harmonieuse grâce à un système de régulation couplant l'impulsion nerveuse ou électrique à la contraction par l'intermédiaire d'un messager unique, le calcium ; il se lie en effet à une famille de protéines régulatrices comportant toutes un site, toujours le même ou presque, capable de fixer le calcium.

On peut distinguer deux grandes catégories de muscles : les muscles striés et le muscle lisse. Cette distinction a été initialement faite sur la base de données purement morphologiques, les muscles striés étant, en microscopie, géométriquement structurés autour d'un motif indéfiniment répété, le sarcomère où s'interpénètrent filaments protéiques minces (fins) et épais. Par opposition, le muscle lisse paraît, en première approximation, inorganisé, en fait organisé de façon différente, à partir de protéines contractiles particulières.

Localisation des différents tissus musculaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Localisation des différents tissus musculaires

Fléchisseur radial du carpe au microscope - crédits : Visuals Unlimited/ Corbis

Fléchisseur radial du carpe au microscope

La biochimie et la génétique ont maintenant donné un support plus précis à cette distinction, les protéines contractiles extraites de ces deux types de muscle ne donnant pas en immunochimie de réaction croisée. Le système régulateur est différent aussi ; car le calcium se fixe dans le muscle strié sur le filament mince au niveau de la troponine alors que cette protéine est absente du muscle lisse, qui régule sa contraction au niveau du filament épais. Enfin, les gènes codant pour les deux sortes de protéines contractiles se trouvent sur des chromosomes différents et présentent relativement peu d'homologies. Comme on le voit, la classification ancienne reste valable mais repose maintenant sur des bases plus précises et différentes.

Fonctionnellement, muscles lisses et muscles striés ont des rôles différents. Les muscles lisses n'assurent le mouvement que dans la sphère végétative et se trouvent dans l'utérus, les vaisseaux, l'intestin. Les protéines contractiles qui les composent sont très proches de celles qu'on retrouve dans les cellules non musculaires.

Musculature - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Musculature

Les muscles striés – bien qu'assurant des fonctions très distinctes, fonction végétative indépendante de l'innervation motrice pour le myocarde, fonction motrice, volontaire ou non, pour les muscles dits squelettiques – se subdivisent sur la base de critères physiologiques, immunochimiques, biochimiques et génétiques, en quatre groupes principaux : les muscles auriculaires et ventriculaires du myocarde, les muscles squelettiques rapides (II ou f) et lents (I ou s), ces derniers ayant quelques analogies avec le muscle ventriculaire. Cette classification est incomplète et ne prend pas en compte le muscle squelettique intermédiaire, qui n'est qu'un mélange des formes rapides et lentes, ou des types[...]

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Écrit par

  • : licencié ès sciences, docteur en médecine, attaché des hôpitaux
  • : docteur en médecine, ancien interne des Hôpitaux de Paris, directeur de recherche de première classe à l'I.N.S.E.R.M., docteur ès sciences

Classification

Pour citer cet article

Jean RAIMBAULT et Bernard SWYNGHEDAUW. MUSCLES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Localisation des différents tissus musculaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Localisation des différents tissus musculaires

Fléchisseur radial du carpe au microscope - crédits : Visuals Unlimited/ Corbis

Fléchisseur radial du carpe au microscope

Musculature - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Musculature

Autres références

  • ABDOMEN

    • Écrit par Claude GILLOT
    • 6 346 mots
    • 9 médias
    b) La paroi musculaire comprend : le diaphragme en haut, les muscles iliaques et lombaires en arrière, les muscles abdominaux en avant et latéralement (fig. 2 et 3).
  • ACTINE

    • Écrit par Gérard BISERTE, Daniel TETAERT
    • 691 mots

    L'actine est une protéine « universelle » qui a été identifiée dans le cytoplasme de nombreuses cellules eucaryotes différentes, aussi bien animales que végétales (par exemple, l'actine identifiée dans le cytoplasme de l'algue verte Nitella). L'actine a été également...

  • ADRÉNALINE

    • Écrit par Jacques HANOUNE
    • 3 565 mots
    • 2 médias
    ...classique observation, par Claude Bernard, en 1850, que la piqûre du plancher du quatrième ventricule entraînait une glycosurie transitoire. Dans le muscle squelettique, les catécholamines augmentent la glycogénolyse par un mécanisme purement β2-adrénergique. Comme le muscle ne contient pas de glucose-6-phosphatase...
  • ANESTHÉSIE

    • Écrit par Francis BONNET, François CHAST
    • 4 117 mots
    • 2 médias
    .... Ils constituent la troisième catégorie de produits utilisés au cours d'une anesthésie générale ; cependant, ce ne sont pas des agents anesthésiques. Ils provoquent une paralysie musculaire en bloquant la transmission synaptique neuromusculaire. L'emploi des curares (ou curarisation) a pour objectif...
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Voir aussi