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RAP, musique

La date de naissance symbolique du mouvement hip-hop remonte au 11 août 1973. Ce jour-là, la sœur de Kool Herc, disc-jockey (DJ) jamaïcain qui a émigré à New York au milieu des années 1960, organise une soirée pour fêter la fin des cours. Cette première soirée hip-hop recensée a lieu dans le Bronx, au 1520 Sedgwick Avenue. Elle rassemble une bonne partie des pionniers de cette culture, qui englobe quatre éléments majeurs : la danse, le graffiti, la musique créée par les DJ et le rap. Alors qu’aux platines les DJ mettent à nu les rythmiques, les rappeurs investissent l’espace sonore. Peu à peu, des textes rimés et scandés viendront remplacer les onomatopées (le verbe anglais to rap signifiant « débiter vite, parler de manière accélérée »). Depuis cette date, le rap n’a cessé de prendre de l’importance, jusqu’à devenir une des tendances musicales dominantes de la fin du xxe siècle et du début du xxie. Une de ses images emblématiques est la photo de Jay-Z en compagnie de Barack Obama dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, qui témoigne du chemin parcouru depuis les années 1970.

Les origines du hip-hop

On pourrait faire remonter les origines du rap à la tradition des griots africains ; plus directement, l’influence prépondérante dont s’est nourrie la génération hip-hop des années 1970-1980 est certainement celle des Last Poets. Inspirée par les discours subversifs des Black Panthers, la musique de ce groupe repose sur des textes aux propos engagés et volontiers provocateurs, déclamés sur fond de percussions. Un des exemples les plus fameux en est le titre « Niggers Are Scared of Revolution ». Le musicien et poète Gil Scott-Heron a également popularisé cette technique du spokenword, notamment avec son titre « The Revolution Will Not Be Televised » (1970).

Peu après, le DJ Afrika Bambaataa, originaire du Bronx et ancien membre du gang new-yorkais Black Spades, voit dans le hip-hop un moyen culturel de remplacer la violence physique des bandes par la violence virtuelle des mots. Sa Zulu Nation, organisation fondée en 1973, a pour slogan Peace, love, unity and having fun (« Paix, amour, unité et envie de se marrer »).

Les premiers endroits où va se développer le hip-hop sont les petits clubs new-yorkais et les rues des quartiers noirs (Bronx, Queens, Brooklyn, Harlem) où ont lieu les blockparties, soirées informelles et underground sur le modèle des soundsystems jamaïcains. Au cours de ces fêtes, on bloque les deux issues d’une rue, on fait payer un droit d’entrée minime et on branche les platines en détournant le courant des lampadaires. Le DJ diffuse de la musique tandis que le master of ceremony (MC) prend le micro pour raconter des histoires, haranguer la foule et mettre de l’ambiance.

Après quelques tentatives discographiques (les singles « Rap-O Clap-O » du chanteur latino Joe Bataan et « King Tim the Third Personality Jock » du groupe de funk Fatback Band), le rap entre dans le show-business en 1979 avec le tube « Rapper’s Delight », signé Sugarhill Gang et produit par Sylvia Robinson, patronne du label Sugarhill Records. Cette productrice a fait entrer en studio trois jeunes Noirs, à la façon d’un boys band, afin qu’ils enregistrent un single reprenant les traits les plus caractéristiques de cet art de rue : une musique populaire et dansante (le tube de Chic « Good Times », rejoué en studio par un groupe maison) et des paroles légères et drôles, scandées en rythme par les trois rappeurs (Big Bank Hank, qui emploie certaines rimes écrites par Grandmaster Caz, Wonder Mike et Master Gee).

L’art du mixage, qui consiste à créer de la musique au moyen de platines vinyles, apparaît sur disque avec le maxi 45-tours de Grandmaster Flash « The Adventures of Grandmaster Flash on the Wheels of Steel », enregistré en une prise en 1981. La virtuosité de Flash, que l’on découvre en 1983 au cinéma[...]

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Public Enemy

<em>Ghost Dog</em>, J. Jarmusch - crédits : Abbot Genser/ Artisan Pics / The Kobal Collection/ Aurimages

Ghost Dog, J. Jarmusch

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The Roots au « Tonight Show Starring Jimmy Fallon », 2016

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