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RAP, musique

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Le rap sudiste

Durant les années 1990, de nouvelles capitales s’imposent dans le son du rap américain : d’abord Houston, d’où sont issus les Geto Boys, suivie de Miami, ville natale de 2 Live Crew et du style surnommé Miami Bass. Puis Atlanta, la ville d’OutKast et de Goodie Mob, symbolise à son tour ce qu’on appelle le Dirty South, au son épais, aux rythmiques fracturées et aux multiples sous-divisions, dont le crunk, représenté par Three Six Mafia et Lil Jon, qui poussent le son du hip-hop à son paroxysme avec des voix hurlées en questions-réponses et des sons déjantés. Un style parfois défini comme le heavy metal du hip-hop.

Plusieurs labels indépendants témoignent de la vitalité du « sale Sud » au début des années 2000 : No Limit Records de Master P et Cash Money Records de Birdman à La Nouvelle-Orléans, Hypnotize Minds de DJ Paul et Juicy J à Memphis. Le succès du rap sudiste est tel que Def Jam lancera brièvement le sous-label Def Jam South, dirigé par Ludacris. Mauvais goût insolent sur les visuels, simplicité des thèmes, emphase sur les gros sons, attitudes ghetto, le Dirty South a son identité, ses tics, son culte du bling-bling et ses lieux de prédilection comme les clubs de strip-tease, où les billets verts volent autour des danseuses. Les artistes sudistes du xxie siècle sont nombreux à avoir prouvé leur popularité. Rick Ross, T.I., Young Thug, Gucci Mane, Future et Travis Scott sont quelques-uns des représentants de ce courant dont les prolongements sont la bounce music, le chopped & screwed, le snap, la drill ou encore la trap, qui a fortement influencé le rap français des années 2010.

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Olivier CACHIN. RAP, musique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 09/01/2017

Médias

Public Enemy - crédits : Mark Allan/ AP/ SIPA

Public Enemy

<em>Ghost Dog</em>, J. Jarmusch - crédits : Abbot Genser/ Artisan Pics / The Kobal Collection/ Aurimages

Ghost Dog, J. Jarmusch

The Roots au « Tonight Show Starring Jimmy Fallon », 2016 - crédits : Andrew Lipovsky/ NBC/ NBCU Photo Bank/ Getty Images

The Roots au « Tonight Show Starring Jimmy Fallon », 2016

Autres références

  • BEASTIE BOYS

    • Écrit par et
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    Les Beastie Boys, groupe de hip-hop américain, furent les premiers rappeurs blancs à attirer un public conséquent. Avec la sortie de leur premier album, Licensed to Ill, en 1986, le hip-hop s'ouvre au public blanc et connaît dès lors un essor considérable. Cultivant l'art du décalage et de la dérision,...

  • CHANSON FRANÇAISE

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    ...l'introduction du jazz dans la chanson française des années 1930 allait régénérer l'écriture de celle-ci. On ne peut pas plus deviner que l'importation du rap américain va ramener le sens dans la chanson. En même temps qu'une loi de quotas pour les radios est votée – au Québec, elle a sauvé l'expression...
  • DEF JAM RECORDS

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    Propriétaires de Rush Management, Rick Rubin et Russell Simmons ont parmi leurs clients plusieurs groupes pionniers du hip-hop, tel Run-DMC. En 1984, ils abandonnent leurs fonctions de manager pour fonder leur propre label, Def Jam, et signent rapidement un contrat de distribution avec la firme Columbia...

  • DJ (disc-jockey)

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    ...ces extraits très rythmés. De plus, il commence à acheter ses disques en double pour pouvoir répéter ces passages en passant d'une platine à l'autre. Ce procédé, qui consiste à mettre en boucle un extrait d’un morceau, constitue la base du rap. Un an plus tard, le Jamaïcain joue dans tous les clubs du...
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