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PATRIARCATS

La pentarchie et son évolution

C'est surtout à partir de Justinien (482-565) que se développe la « pentarchie » ou gouvernement des cinq patriarches ; selon la codification de cet empereur (notamment dans les Novelles 81 et 123), les sièges se rangent dans l'ordre de préséance suivant : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem. Ils sont comme les cinq sens de l'Église et ils ont la responsabilité commune de la foi et de la communion. Même après la rupture avec Rome, la théorie demeure en vigueur, les Russes plaçant Moscou au cinquième rang. À partir du xixe siècle, elle est cependant sévèrement attaquée par les fondateurs des Églises autocéphales, moins pour son contenu doctrinal que pour sa limitation au nombre de cinq, les patriarcats se multipliant avec les Églises nationales. Aux quatre sièges antiques s'ajoutent aujourd'hui les patriarcats de Moscou (supprimé par Pierre le Grand et restauré en 1917), de Géorgie (restauré en 1918), de Serbie, de Roumanie, de Bulgarie. Le titre de patriarche œcuménique, porté par l'évêque de Constantinople, n'implique aucune juridiction sur l'ensemble de l'orthodoxie mais doit être compris selon son sens originel de conformité à la doctrine commune à l'Orient et à l'Occident. Enfin, contrairement au pape de Rome, libre d'agir seul, un patriarche orthodoxe ne peut prendre de décisions engageant son Église qu'avec son synode.

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Écrit par

  • : professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris

Classification

Pour citer cet article

Hervé LEGRAND. PATRIARCATS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ABOUNA

    • Écrit par Hervé LEGRAND
    • 228 mots

    Mot arabe qui veut dire « notre père » abouna est devenu le titre ordinaire que donnent les chrétiens arabes à leurs simples prêtres. En Éthiopie, ce titre est réservé au patriarche de l'Église nationale. Depuis les origines (fin du ive s.) jusqu'à 1881, cette dernière n'eut qu'un...

  • AUTOCÉPHALES ÉGLISES

    • Écrit par Hervé LEGRAND
    • 1 043 mots

    L'autocéphalie (du grec autoképhalos, « qui est sa propre tête ») est le régime canonique qui règle les rapports institutionnels existant entre les diverses Églises sœurs dont se compose l'Église orthodoxe. Deux traits caractérisent ce régime : le refus d'une primauté de...

  • BYZANCE - L'Empire byzantin

    • Écrit par Universalis, José GROSDIDIER DE MATONS
    • 13 315 mots
    • 17 médias
    ...querelles vient de ce qu'elles mettaient en jeu l'unité de l'Empire ; dans l'Occident déjà politiquement morcelé, mais spirituellement uni autour d'un unique patriarche, le pape, elles n'auraient pu être de si grande conséquence. À Byzance, la sujétion du patriarche, et par conséquent de l'Église, à l'empereur...
  • CANONIQUE DROIT

    • Écrit par Patrick VALDRINI
    • 8 003 mots
    ...la tradition orientale, surtout par l'honneur qu'elle reçoit. Le concile fondait cet honneur sur la tradition ancienne de l'Église et sur le fait que les patriarches « président à leurs patriarcats respectifs comme pères et chefs » (décret sur les Églises orientales catholiques, Orientalium...
  • Afficher les 13 références

Voir aussi