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NIGER

Nom officiel

République du Niger (NE)

    Chef de l'État

    Abdourahamane Tiani (depuis le 28 juillet 2023)

      Chef du gouvernement

      Ali Lamine Zeine (depuis le 7 août 2023)

        Capitale

        Niamey

          Langue officielle

          Français

            Unité monétaire

            Franc CFA

              Population (estim.) 26 292 000 (2024)
                Superficie 1 267 000 km²

                  Évolution politique depuis l'indépendance

                  La première République : 1960-1974

                  Au sortir de la colonisation, le Niger hérita du modèle politique pluraliste légué par la France. Cependant, le climat de tension entre les principales figures du pays, à savoir Hamani Diori et Djibo Bakary, se transforma rapidement en une intense rivalité. Le Niger n'échappa pas à la tendance générale à l'instauration de partis uniques qui prévalait alors en Afrique. Dès le mois d'octobre 1959, un décret du chef du gouvernement dissout le principal parti d'opposition, le Sawaba, alors que les députés de l'Union pour la communauté franco-africaine (UCFA) se rallient au PPN. Entre-temps, les partisans du Sawaba interdit tentèrent un soulèvement armé en perpétrant des attaques dans plusieurs régions du pays. L'échec de cette tentative et l'exil de Djibo Bakary sonnèrent le glas de toute opposition. Le tandem formé par Hamani Diori et Boubou Hama (président de l'Assemblée nationale) garda la haute main sur le pays. En l'absence de partis d'opposition, le PPN occupa seul l'Assemblée nationale durant presque quinze ans : l'Assemblée législative érigée en Assemblée nationale de l'indépendance à octobre 1965, la seconde législature issue des élections d'octobre 1965 et la troisième législature issue des élections d'octobre 1970.

                  Du régime militaire à l'éphémère deuxième République : 1974-1991

                  Figure dominante de la scène politique nigérienne depuis la période coloniale, le président Diori réussit à s'imposer dans les instances internationales, entretenant d'excellentes relations avec la plupart des pays de la région, mais en particulier avec Félix Houphouët-Boigny, président de la Côte d'Ivoire. Quelques tensions liées à des contentieux territoriaux apparurent avec la Libye au sujet du plateau du Manguéni, et avec le Bénin à propos de l'île de Lété, mais en dehors de quelques escarmouches avec ce pays, les relations internationales du Niger furent plutôt pacifiques. Cependant, il fut confronté à plusieurs problèmes au milieu des années 1970 : un autoritarisme de plus en plus dur dans un contexte d'agitation scolaire ; des relations tendues avec la France à propos du prix de l'uranium nigérien et du refus de Diori – au contraire de la France – de soutenir la tentative de sécession du Biafra au Nigeria ; et une famine qui affecta durement les populations rurales en 1973-1974. C'est dans ce contexte que, le 15 avril 1974, un groupe de militaires dirigé par le lieutenant-colonel Seyni Kountché, chef d'état-major de l'armée depuis le mois de juillet 1973, renversa le régime et instaura un Conseil militaire suprême (CMS). Le caractère relativement collégial au départ de cette instance militaire ne résista cependant pas à l'épreuve du pouvoir. D'une part, le CMS est progressivement purgé, à la suite des tentatives de coups d'État de 1975, 1976 et 1983 ; d'autre part, de nombreux compagnons du putsch sont éloignés par le biais de nominations à des postes de préfet, d'ambassadeur, de conseiller... Seyni Kountché, devenu général, émerge alors comme le seul homme fort du pays. Sur le plan international, le statu quo fut maintenu, le pays restant membre des organisations desquelles il était partie prenante, réussissant même à faire élire Idé Oumarou au poste de secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine (de 1985 à 1989). Au milieu des années 1980, la tension avec la Libye fut vive au point que les deux pays frôlent la guerre à la suite des premières attaques touarègues dans la région de Tchintabaraden, au nord-est de Niamey (à la suite du rapatriement de réfugiés touaregs d'Algérie en 1984), derrière lesquelles Kountché voyait la main libyenne.

                  Jusqu'en 1983,[...]

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                  Écrit par

                  • : professeur titulaire de science politique, université de Montréal, Québec (Canada)
                  • : professeur d'enseignement secondaire
                  • : directeur de recherche I.R.D.
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Universalis, Mamoudou GAZIBO, Sadou GAZIBO et Emmanuel GRÉGOIRE. NIGER [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Niger : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Niger : carte physique

                  Niger : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Niger : drapeau

                  Le Ténéré (Niger) - crédits : Robert Van Der Hilst/ Getty Images

                  Le Ténéré (Niger)

                  Autres références

                  • NIGER, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • AFRIQUE-OCCIDENTALE FRANÇAISE (AOF)

                    • Écrit par Alfred FIERRO
                    • 815 mots
                    • 2 médias

                    Créée par un décret du 16 juin 1895, sous la direction d'un gouverneur général, l'Afrique-Occidentale française (A.-O.F.) répond à la nécessité de coordonner sous une autorité unique la pénétration française à l'intérieur du continent africain. L'A.-O.F. est, à l'origine, constituée des...

                  • AHMADOU (mort en 1895 env.)

                    • Écrit par Alfred FIERRO
                    • 226 mots

                    À la mort du chef toucouleur El Hadj Omar, son fils Ahmadou, établi à Ségou sur le Niger, prend, en 1864, la direction de la lutte contre les Français. S'il est un chef religieux respecté, son autorité politique reste faible. Les Toucouleurs lui sont fidèles, mais il ne parvient à aucun moment...

                  • BURKINA FASO

                    • Écrit par Universalis, Michel IZARD, René OTAYEK, Jean-Fabien STECK
                    • 7 432 mots
                    • 5 médias
                    D'abord territoire militaire de la Sénégambie-Niger, le Burkina Faso devient en 1904 territoire du Haut-Sénégal-Niger ; elle passe sous administration civile à partir de 1909, mais, dans certaines régions, le retrait de l'administration militaire ne se fera que dans les années vingt ou même trente...
                  • DAYAK MANO (1950-1995)

                    • Écrit par Bernard NANTET
                    • 537 mots

                    Personnage inclassable, écartelé comme son peuple entre deux cultures et plusieurs pays, Mano Dayak, leader de la rébellion touarègue nigérienne, est mort le 15 décembre 1995, en compagnie de quatre autres personnes, dans l'explosion de son avion sur un aérodrome du désert du Ténéré, au ...

                  • Afficher les 17 références

                  Voir aussi