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NERVEUX (SYSTÈME) Neurobiologie

Alors que l'on définissait un neurone exclusivement par ses caractéristiques morphologiques et électrophysiologiques, on peut maintenant y ajouter un caractère essentiel : la nature du neurorégulateur qu'il synthétise et qu'il libère. Le formidable développement de la biochimie et de la pharmacologie du système nerveux au cours des dernières décennies fait qu'il est maintenant possible de modifier l'activité d'un neurone (ou d'un groupe de neurones) à l'aide de drogues qui agissent à des étapes très précises et bien répertoriées du métabolisme des neurorégulateurs. Tous les jours, des drogues nouvelles sont découvertes, et nul doute que la pharmacologie continuera d'être pour le neurobiologiste comme pour le clinicien une des disciplines de pointe dans l'étude du système nerveux central.

Depuis quelque temps, la culture in vitro et in vivo du tissu nerveux a permis d'envisager des progrès considérables. On peut ainsi prélever dans les centres nerveux des fœtus ou de très jeunes animaux des fragments tissulaires pour les maintenir en survie dans un milieu artificiel. In vivo, ces mêmes fragments de tissu, greffés dans la chambre antérieure de l'œil ou dans certaines régions du cerveau chez un animal adulte, peuvent se développer et participer aux tissus de l'hôte. Aussi bien les travaux in vitro que les expériences in vivo montrent qu'il existe dans les tissus des substances qui sont capables de stimuler la croissance et la différenciation des cellules nerveuses. Autant dire que la thérapeutique de demain et d'après-demain dans le domaine des maladies du système nerveux central peut prendre un aspect tout à fait nouveau. Il est ainsi devenu possible de prévenir la dégénérescence d'une voie neuronique donnée par l'administration de substances analogues aux facteurs de croissance et de différenciation qui interviennent dans la neurogenèse. La possibilité existe donc de rétablir une voie neuronale par la transformation d'un système de neurones adjacents ou même encore par une greffe. On est passé du domaine de la science-fiction à celui des réalisations concrètes. De telles performances illustrent bien le dynamisme de la neurobiologie.

Neurotransmission

Le système nerveux des animaux est constitué de cellules, les neurones, disposées de façon à constituer des chaînes ou des réseaux, ce qui leur permet de véhiculer des informations. Entre deux cellules consécutives existent une ou plusieurs jonctions appelées synapses.

Il existe à leur niveau un phénomène de transmission de l'information entre deux neurones consécutifs car toute synapse représente une discontinuité anatomique entre les cellules qu'elle unit tout en les séparant.

Or quand un neurone entre en activité, en réponse à une stimulation – ce qui représente la propriété d'excitabilité –, il est le siège d'une activité électrique constituant le potentiel d'action.

La propagation des potentiels d'action dans les réseaux neuronaux communique ainsi des informations en provenance des organes sensoriels ou en direction des systèmes moteurs et végétatifs. Le passage de cette activité électrique est désigné sous le nom d'influx nerveux.

Du fait de la discontinuité anatomique présente au niveau des synapses, il existe entre deux neurones consécutifs des processus de transformation du potentiel d'action qui permettent sa transmission synaptique.

Ces processus constituent le phénomène de neurotransmission.

Deux types de neurotransmission sont actuellement connus :

– la neurotransmission chimique qui met en jeu une transduction électrochimique du signal au niveau du neurone émetteur et une transduction chimioélectrique au niveau du neurone récepteur ;

– la neurotransmission électrique au cours de laquelle le potentiel d'action ne subit pas réellement[...]

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Écrit par

  • : doctorant en neurobiologie
  • : docteur ès sciences naturelles, agrégé de physiologie-biochimie, maître de recherche à l'I.N.S.E.R.M.
  • : directeur de recherche au C.N.R.S.
  • : docteur en médecine, docteur ès sciences, professeur à la faculté de médecine Broussais-Hôtel-Dieu

Classification

Pour citer cet article

Jean-Marc GOAILLARD, Michel HAMON, André NIEOULLON et Henri SCHMITT. NERVEUX (SYSTÈME) - Neurobiologie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Action des drogues - crédits : Encyclopædia Universalis France

Action des drogues

Contrôle du tonus musculaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Contrôle du tonus musculaire

Systèmes activateur, inhibiteur et facilitateur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Systèmes activateur, inhibiteur et facilitateur

Autres références

  • ORGANISATION DISCONTINUE DU TISSU NERVEUX

    • Écrit par Pascal DURIS
    • 249 mots

    Les éléments qui composent le tissu nerveux sont-ils en continuité ou seulement en contiguïté ? La question oppose, à la fin du xixe siècle, les « réticulistes », partisans d'un tissu nerveux constitué de cellules anastomosées par leurs dendrites et leurs axones en de véritables réseaux...

  • ACARIENS

    • Écrit par Jean-Louis CONNAT, Gabriel GACHELIN
    • 6 631 mots
    • 2 médias
    La plupart des acariens possèdent un système nerveux très condensé, limité à une masse ganglionnaire – appelée synganglion ou « cerveau » – entourant la partie antérieure du tube digestif. Le synganglion est inclus dans un sinus du système circulatoire recevant l'aorte dorsale. De nombreuses cellules...
  • ACÉTYLCHOLINE

    • Écrit par Paul MANDEL
    • 1 910 mots
    • 2 médias
    L'ACh existe dans le tissu nerveux essentiellement sous forme inactive liée à une protéine, ce qui la protège contre la destruction enzymatique. Dès sa libération, elle subit une hydrolyse par l'acétylcholinestérase (AChE). Presque simultanément la choline-acétylase assure la néosynthèse d'ACh qui est...
  • ADRÉNALINE

    • Écrit par Jacques HANOUNE
    • 3 565 mots
    • 2 médias
    C'est également sous forme de granules que la noradrénaline est, elle aussi, stockée dans les terminaisons nerveuses. La concentration en catécholamines de ces granules est moins grande que dans les granules de la médullo-surrénale ; le rapport noradrénaline/ATP y est différent (de 12 à 18/1). La libération...
  • AGRESSION (psychologie sociale)

    • Écrit par Laurent BÈGUE
    • 902 mots

    L’agression est définie comme un comportement qui vise à blesser intentionnellement un individu motivé à se soustraire à ce traitement. Les recherches conduites sur les formes et fonctions du comportement agressif ont mobilisé des méthodologies extrêmement variées (statistiques publiques judiciaires...

  • Afficher les 117 références

Voir aussi