Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

NERVEUX (SYSTÈME) Le neurone

L'intégration synaptique

Les neurones sont soumis en continu à la fois à une activité synaptique excitatrice (qui dépolarise) et inhibitrice (qui hyperpolarise). Les effets de l'activation d'une seule synapse peuvent durer de quelques millisecondes à quelques minutes selon le type de protéines réceptrices qui y sont situées. Le niveau de dépolarisation (ou d'hyperpolarisation) des neurones correspond à la somme de toutes ces influences synaptiques.

Neurone moteur d'un muscle strié - crédits : Ed Reschke/ Stone/ Getty Images

Neurone moteur d'un muscle strié

Le neurone fonctionne comme une unité de prise de décision de transmission. Il « intègre » les messages synaptiques envoyés. Il « décide » de transmettre un signal lorsque la somme des influences synaptiques dépolarise suffisamment l'axone pour engendrer un potentiel d'action. Les réflexes sont des exemples de décision élémentaire pris par le système nerveux. La contraction des muscles est commandée par des neurones « moteurs ». Ces neurones reçoivent, entre autres, des signaux synaptiques excitateurs provenant de neurones sensoriels, qui mesurent par exemple la pression ou la chaleur sur la peau. À la suite d'une faible stimulation mécanique, ces neurones vont exciter modérément les neurones moteurs, ce qui ne produit pas une dépolarisation suffisante pour que ces neurones déclenchent un potentiel d'action. En revanche, à la suite d'une choc brutal ou au contact d'un corps brûlant, les neurones sensoriels vont exciter fortement les neurones moteurs, qui vont déclencher un potentiel d'action et ainsi envoyer un signal synaptique aux muscles afin que l'organisme s'éloigne de la cause de la douleur : le circuit réactionnel ainsi mis en jeu est un réflexe élémentaire (très schématisé).

Toutes les synapses n'ont pas la même influence sur le potentiel des neurones. Les synapses situées sur les dendrites à distance du corps cellulaire ont généralement un effet plus atténué sur le déclenchement d'un potentiel d'action que celles situées directement sur le corps cellulaire. Certains axones ne forment qu'une synapse par cellule cible, alors que d'autres multiplient les contacts sur la même cellule. Les neurones disposent ainsi de plusieurs possibilités pour moduler le poids relatif des connexions qu'ils reçoivent et qu'ils forment.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur ès sciences naturelles, agrégé de physiologie-biochimie, maître de recherche à l'I.N.S.E.R.M.
  • : docteur en biologie, neurobiologiste

Classification

Pour citer cet article

Michel HAMON et Clément LÉNA. NERVEUX (SYSTÈME) - Le neurone [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Neurone moteur d'un muscle strié - crédits : Ed Reschke/ Stone/ Getty Images

Neurone moteur d'un muscle strié

Autres références

  • ORGANISATION DISCONTINUE DU TISSU NERVEUX

    • Écrit par Pascal DURIS
    • 249 mots

    Les éléments qui composent le tissu nerveux sont-ils en continuité ou seulement en contiguïté ? La question oppose, à la fin du xixe siècle, les « réticulistes », partisans d'un tissu nerveux constitué de cellules anastomosées par leurs dendrites et leurs axones en de véritables réseaux...

  • ACARIENS

    • Écrit par Jean-Louis CONNAT, Gabriel GACHELIN
    • 6 631 mots
    • 2 médias
    La plupart des acariens possèdent un système nerveux très condensé, limité à une masse ganglionnaire – appelée synganglion ou « cerveau » – entourant la partie antérieure du tube digestif. Le synganglion est inclus dans un sinus du système circulatoire recevant l'aorte dorsale. De nombreuses cellules...
  • ACÉTYLCHOLINE

    • Écrit par Paul MANDEL
    • 1 910 mots
    • 2 médias
    L'ACh existe dans le tissu nerveux essentiellement sous forme inactive liée à une protéine, ce qui la protège contre la destruction enzymatique. Dès sa libération, elle subit une hydrolyse par l'acétylcholinestérase (AChE). Presque simultanément la choline-acétylase assure la néosynthèse d'ACh qui est...
  • ADRÉNALINE

    • Écrit par Jacques HANOUNE
    • 3 565 mots
    • 2 médias
    C'est également sous forme de granules que la noradrénaline est, elle aussi, stockée dans les terminaisons nerveuses. La concentration en catécholamines de ces granules est moins grande que dans les granules de la médullo-surrénale ; le rapport noradrénaline/ATP y est différent (de 12 à 18/1). La libération...
  • AGRESSION (psychologie sociale)

    • Écrit par Laurent BÈGUE
    • 902 mots

    L’agression est définie comme un comportement qui vise à blesser intentionnellement un individu motivé à se soustraire à ce traitement. Les recherches conduites sur les formes et fonctions du comportement agressif ont mobilisé des méthodologies extrêmement variées (statistiques publiques judiciaires...

  • Afficher les 117 références

Voir aussi