ANESTHÉSIE
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Le terme anesthésie exprime la perte des sensations. C'est William T. G. Morton qui, en 1846, fit la première démonstration publique de l'emploi de l'éther pour produire un tel état d'insensibilité pendant une intervention chirurgicale. Mais, dès 1799, Humphrey Davy décrivait les propriétés anesthésiques du protoxyde d'azote et Horace Wells, en 1844, s'administra à lui-même du protoxyde d'azote pour une extraction dentaire.
Le docteur John Collins Warren (deuxième à partir de la gauche) opère un patient sous anesthésie à l'éther, vers 1850. La première démonstration publique de l'emploi de l'éther lors d'une intervention chirurgicale a été faite par William Morton en 1846.
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Huit millions de Français sont soumis à un acte anesthésique chaque année. Parmi eux, plus de la moitié sont considérés comme en bonne santé, mais un tiers ont plus de soixante ans. La probabilité d'être anesthésié augmente en effet dans la population adulte, avec l'âge ; elle atteint un taux annuel de 30 p. 100 chez les sujets masculins de plus de soixante-quinze ans. Dans cette tranche d'âge, le risque de subir une anesthésie dans l'année concerne donc presque une personne sur trois.
Un acte médical à part entière
L'anesthésie est, par définition, la suspension locale ou générale de la sensibilité. Elle peut apparaître spontanément au cours d'une maladie ou être provoquée. Dans ce dernier cas, l'anesthésie est réalisée par un ensemble d'actes médicaux dont la procédure est maintenant bien codifiée et dont l'objectif est de permettre au patient de subir des actes diagnostiques ou opératoires douloureux, sans préjudice. L'anesthésie est l'une des procédures médicales les plus sûres, et la stratégie des soins est particulièrement orientée dans ce domaine vers la garantie de la sécurité des patients. Il existe cependant un risque anesthésique, souvent confondu avec le risque opératoire par l'opinion publique mais aussi par des professionnels de santé. Les complications graves liées à l'anesthésie sont extrêmement rares, mais elles sont mal perçues et mal acceptées. Cela tient au fait que l'anesthésie, plus que tout autre acte médical, est un événement subi, dont le patient n'attend aucun bénéfice a priori. En outre, l'anesthésie a la particularité dangereuse de pouvoir, de façon imprévisible, entraîner le décès [...]
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Écrit par :
- Francis BONNET : professeur d'anesthésie-réanimation
- François CHAST : pharmacien des hôpitaux, chef du service pharmacologie-toxicologie de l'Hôtel-Dieu
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Voir aussi
- ANALGÉSIE
- ANESTHÉSIQUES LOCAUX
- BENZODIAZÉPINES
- CURARE & CURARISANTS
- ANESTHÉSIQUES HALOGÉNÉS
- HYPNOTIQUES ou SOMNIFÈRES
- INJECTIONS LOCALES médecine
- INTUBATION
- CARL KOLLER
- HISTOIRE DE LA MÉDECINE
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- ALBERT NIEMANN
- OPÉRATION CHIRURGICALE
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Pour citer l’article
Francis BONNET, François CHAST, « ANESTHÉSIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 18 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/anesthesie/