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MÉTÉORITES

Classification

On classe les météorites d'après les proportions métal-silicates en trois grands groupes : les pierres, les fers et les lithosidérites (ayant environ autant de métal que de silicates).

Jusqu'en 1969, les tectites, masses vitreuses riches en SiO2, FeO, MgO et CaO et qui présentent souvent une morphologie attribuée à une traversée de l'atmosphère à grande vitesse, étaient considérées comme pouvant avoir une origine extraterrestre, et résultant de l'éjection de matière à la suite d'impacts de météorites sur la surface de la Lune. Depuis les missions Apollo, l'étude des rapports isotopiques du strontium a montré que les tectites sont des verres d'origine terrestre, produits par impacts de bolides sur la surface de la Terre.

À l'intérieur de chacun des grands groupes qui viennent d'être définis, les météorites sont classées d'après leur texture, leur composition chimique, leur degré d'oxydoréduction et, par conséquent, leur composition minéralogique. Cette classification est également compatible avec celle qui est fondée sur les proportions relatives des isotopes 16, 17 et 18 de l'oxygène ; certaines catégories présentent des enrichissements ou des appauvrissements en l'isotope 16O par rapport aux proportions trouvées dans les roches terrestres et lunaires (cf. chap. 5, L'oxygène).

Les pierres

Les pierres sont de formes variées, avec des arêtes émoussées. On en trouve dans toute la gamme des gris (une ancienne classification distinguait les chondrites noires, grises et blanches), et elles sont recouvertes d'une fine pellicule vitrifiée noire, formée lors de leur traversée de l'atmosphère.

Plus de 90 p. 100 des pierres ont une texture particulière : elles sont formées de chondres – d'où leur nom de chondrites – et de grains métalliques. Les chondres sont des sphérules de quelques dizaines de micromètres à quelques millimètres de diamètre, sur l'origine desquelles les opinions les plus variées subsistent : condensat primaire, condensat provoqué par des décharges électriques dans la nébuleuse primitive, refusion de matériel cristallisé à l'occasion de phénomènes volcaniques ou de chocs entre des corps célestes. Il s'agit, en tout cas, de gouttes silicatées qui ont été partiellement ou totalement fondues et qui ont cristallisé lors d'un refroidissement plus ou moins rapide.

On trouve, parmi les chondrites, tous les intermédiaires entre les pierres formées presque uniquement de l'accumulation de chondres et de leurs débris et les pierres où la texture des chondres est presque effacée. Les avis sont partagés sur le processus qui a conduit à cet effacement : accumulation à chaud et cristallisation lente au cours du refroidissement, ou réchauffement et recristallisation succédant à une accumulation à froid (métamorphisme thermique).

Moins de 10 p. 100 des pierres ne contiennent pas de chondres et son appelées pour cette raison « achondrites ». Elles sont très pauvres en métal. Contrairement aux chondrites, ce sont des roches qui ont subi une différenciation magmatique. Certaines – les eucrites – ont la même texture que les dolérites terrestres, avec une composition minéralogique voisine, et se rapprochent aussi de certains gabbros lunaires.

Les chondrites

Composition chimique

La composition chimique des chondrites a une grande importance, car on considère que les abondances des éléments (sauf les plus volatils) sont les mêmes que celles de la matière solaire, connues par spectrographie. Mais la précision des données spectrographiques sur le Soleil n'est pas suffisante pour permettre de déterminer quelle est la catégorie de chondrites la plus représentative.

Il était difficile de réaliser de bonnes analyses chimiques de météorites, et on a longtemps cru que la différence essentielle entre les chondrites[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S.
  • : directeur de recherche au C.N.R.S., co-directeur du laboratoire associé 286 (minéralogie des roches profondes et des météorites), C.N.R.S.

Classification

Pour citer cet article

Mireille CHRISTOPHE MICHEL-LEVY et Paul PELLAS. MÉTÉORITES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Météorite - crédits : Keystone/ Getty Images

Météorite

Astéroïdes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Astéroïdes

Radionucléides primordiaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Radionucléides primordiaux

Autres références

  • BIOT DÉMONTRE L'ORIGINE EXTRATERRESTRE DES MÉTÉORITES

    • Écrit par James LEQUEUX
    • 304 mots

    Il peut aujourd'hui paraître curieux que les météorites n'aient pas attiré l'attention des savants avant la fin du xviiie siècle. Mais la plupart d'entre eux partageaient alors l'opinion de Newton selon laquelle il ne pouvait exister de petits objets dans l'espace interplanétaire....

  • IMPACT MÉTÉORITIQUE DE LA LIMITE CRÉTACÉ-PALÉOGÈNE

    • Écrit par Eric BUFFETAUT
    • 1 440 mots
    • 3 médias

    L'existence d'une phase d'extinction d'espèces de grande ampleur à la limite entre le Crétacé et le Paléogène (et donc entre deux ères, le Mésozoïque et le Cénozoïque), datée de 66 millions d'années, est connue depuis le xixe siècle, et ses causes ont fait longtemps...

  • MÉTEORITE ALLENDE

    • Écrit par Frances WESTALL
    • 1 401 mots
    • 1 média

    La météorite Allende est tombée sur Terre durant la nuit du 8 février 1969 près du village Pueblito de Allende, dans le nord du Mexique (État de Chihuahua). Celle-ci provenait d’un météoroïde (objet interplanétaire dérivant d’astéroïdes ou de comètes) qui a explosé dans l’atmosphère terrestre (on parle...

  • TERRE - Planète Terre

    • Écrit par Jean AUBOUIN, Jean KOVALEVSKY
    • 9 225 mots
    • 9 médias

    Avant d'être un concept, la Terre fut une donnée : d'abord, la Terre nourricière – autrement dit, la « terre végétale » –, puis, la Terre où l'homme vit, par opposition à la mer, c'est-à-dire les terres émergées. Tout naturellement, cette Terre, siège de l'humanité, était le centre du monde, qui s'ordonnait...

  • ÂGE DE LA TERRE

    • Écrit par Pascal RICHET
    • 5 143 mots
    • 5 médias
    ...continentales. Mais comment alors définir une droite avec le seul point défini par les rapports 207Pb/204Pb et 206Pb/204Pb des sédiments ? À cet effet, Patterson eut l’autre idée de supposer que les météorites s’étaient formées en même temps que la Terre. Il disposa alors d’un point pour la Terre...
  • ALVAREZ LUIS WALTER (1911-1988)

    • Écrit par Alain GRIMAUD
    • 420 mots
    • 1 média

    Physicien américain né le 13 juin 1911 à San Francisco, Luis Walter Alvarez commence ses travaux comme assistant, puis il devient professeur à l'université de Californie (Berkeley), où il découvre en 1938 le phénomène de capture électronique de certains noyaux radioactifs. Avec Felix...

  • ALVAREZ ET L'EXTINCTION DES DINOSAURES

    • Écrit par Eric BUFFETAUT
    • 182 mots

    Les chercheurs américains Luis W. Alvarez, son fils Walter Alvarez, Frank Asaro et Helen Michel annoncent, en 1980, la découverte d'un fort enrichissement en iridium dans un niveau argileux daté à 65 millions d'années (limite entre le Crétacé et le Tertiaire). Cet élément chimique...

  • Afficher les 35 références

Voir aussi