CASPIENNE MER

Économie

Les ressources

La Caspienne a été longtemps célèbre pour ses esturgeons, fournissant la plus grande part des prises mondiales de ce poisson, apprécié pour le caviar. La ressource est aujourd'hui très menacée. Durant la longue période de baisse du niveau de l'eau (1929-1977) et d'assèchement consécutif des fonds les plus favorables au frai, la population d'esturgeons a chuté considérablement, à cause aussi de la pollution et du braconnage. De 1960 à 1980, la pollution et le braconnage ont eu pour conséquence une baisse de 90 p. 100 du nombre des esturgeons dans la Caspienne, de 142 millions à 12 millions selon la C.T.E.S. (Convention des Nations unies sur le commerce international des espèces menacées). De 1978 à 1995, le niveau de la mer est remonté de plus de deux mètres, inondant des millions d'hectares et menaçant les installations portuaires et industrielles. Après, le niveau s'est stabilisé, pour baisser de nouveau de 25 centimètres par an, selon les relevés par satellite à partir de 2000. Une série de mesures, incluant l'interdiction de la pêche en haute mer et l'introduction de l'aquaculture, ont été adoptées pour améliorer la situation. Ainsi, en novembre 2003, la Russie, l'Iran, le Turkménistan, le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan ont signé une convention-cadre pour protéger l'environnement de la mer Caspienne, premier texte fédérateur de ces cinq pays frontaliers.

Bakou

Bakou

Bakou

Champs pétroliers en mer Caspienne, près de Bakou. À la fin du XIXe siècle, le gisement de Bakou…

Le pétrole et le gaz naturel sont devenus les ressources les plus importantes de la région. Il s'agit, en quelque sorte, d'un retour aux sources. Jadis hautlieu du mazdéisme en raison de ses « feux éternels » d'hydrocarbures, la région de Bakou fit, à partir des années 1870, l'objet d'un boom pétrolier où s'illustrèrent notamment les frères Nobel. Vers 1900, Bakou fut la capitale mondiale du pétrole avant de constituer un objectif stratégique pour les armées du IIIe Reich. À partir des années 1950, cependant, l'épuisement des gisements d'Azerbaïdjan situés à terre, la difficulté relative d'opérer en mer et la concurrence des gisements sibériens ont amené au déclin pétrolier de la région. L'éclatement de l'U.R.S.S. a inversé la donne en multipliant les acteurs et les intérêts nationaux (Azerbaïdjan, Kazakhstan, Turkménistan, voire Ouzbékistan) alors que se modifiaient les équilibres géopolitiques régionaux (présence accrue des États-Unis, montée en puissance de la Chine et de l'Iran). Le pétrole des fonds sous-marins est extrait à partir de plates-formes de forage et d'îles artificielles. En 2003, la production des pays de la Caspienne (exceptés l'Iran et la Russie qui alors ne produisaient presque pas en offshore) s'élevait à 1,6 million de barils par jour. Au début de la décennie 2010, elle devrait avoir doublé ou triplé, selon les investissements qui auront été faits dans les transports (cf. ci-après). Les réserves pétrolières les plus importantes actuellement identifiées se situent dans le sous-sol du nord-est de la Caspienne et des côtes adjacentes, au Kazakhstan, ainsi qu'au large des côtes azerbaïdjanaises. Le Turkménistan est surtout riche en gaz. En décembre 2004, une étude du Département américain de l'énergie estimait que les réserves de pétrole se situaient entre 18 milliards de barils, soit équivalentes à celles du Qatar, et 33 milliards, soit à peu près celles des États-Unis. Selon cette même étude, les réserves de gaz sont estimées à 6 630 milliards de mètres cubes, soit équivalentes à celles de l'Arabie saoudite. En fait, le potentiel de production de la région est encore mal connu.

Les minéraux tel le sulfate de sodium, extraits du Kara-Bogaz, ont également une grande importance économique.

Les transports

La Caspienne joue un rôle[...]

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Écrit par

  • E.U. : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
  • Aleksï Nilovitch KOSAREV : professeur d'océanologie à l'université d'État Lomonosov de Moscou
  • Oleg Konstantinovitch LEONTIEV : professeur et directeur du département de géomorphologie à l'université d'État Lomonosov de Moscou
  • Lewis OWEN : professeur assistant de géologie à l'université de Californie, Riverside

Classification

Pour citer cet article

E.U., Aleksï Nilovitch KOSAREV, Oleg Konstantinovitch LEONTIEV, Lewis OWEN, « CASPIENNE MER », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Mer Caspienne

Mer Caspienne

Mer Caspienne

La mer Caspienne est une mer fermée qui s'étend sur 370 000 kilomètres carrés. L'Azerbaïdjan,…

Bakou

Bakou

Bakou

Champs pétroliers en mer Caspienne, près de Bakou. À la fin du XIXe siècle, le gisement de Bakou…

Autres références

  • CASPIENNE, géopolitique

    • Écrit par Garik GALSTYAN
    • 41 012 mots

    Avec une superficie de près de 400 000 kilomètres carrés, la mer Caspienne est la plus grande étendue d'eau continentale du monde. Elle est entourée d'un premier cercle de pays, constitué par la Russie, l'Azerbaïdjan, le Turkménistan, le Kazakhstan et l'Iran. Cinq autres États,[...]

  • ARAL MER D'

    • Écrit par E.U., Yves GAUTIER
    • 13 043 mots
    • 1 média
    [...]puis la collision des blocs continentaux. Il n'en restait alors plus que ce qui a donné ultérieurement l'actuelle Méditerranée orientale, la mer Noire, la mer Caspienne, la mer d'Aral. Ces dernières étaient encore réunies à la fin de l'Oligocène (env. — 25 Ma), formant ce que les géologues appellent la[...]
  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

    • Écrit par Manuelle FRANCK, Bernard HOURCADE, Georges MUTIN, Philippe PELLETIER, Jean-Luc RACINE
    • 137 227 mots
    • 10 médias
    [...]grandes compagnies internationales comme British Petroleum et autres « majors ». La découverte d'importants gisements de pétrole et de gaz autour de la mer Caspienne à la fin des années 1980, coïncidant avec la chute de l'U.R.S.S. et avec l'ouverture de la région aux grandes compagnies internationales,[...]
  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Espaces et sociétés

    • Écrit par Philippe PELLETIER
    • 127 664 mots
    • 4 médias
    La décomposition de l'Union soviétique, la découverte de gisements d'hydrocarbures dans la région de lamer Caspienne à la fin des années 1980 et la modernisation de leur extraction rendent très convoités les pays riverains comme l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan et le Turkménistan. L'enjeu réside dans[...]
  • ASTRAKHAN

    • Écrit par Pierre CARRIÈRE
    • 1 848 mots

    S'étendant sur les deux rives du bras principal de la Volga, à une centaine de kilomètres de la mer Caspienne, Astrakhan, chef-lieu de la région administrative de la Fédération de Russie du même nom, comptait déjà 113 000 habitants en 1897. Par rapport à ses rivales du xix e siècle,[...]

  • AZERBAÏDJAN

    • Écrit par E.U., Raphaëlle MATHEY, Ronald Grigor SUNY
    • 36 038 mots
    • 3 médias
    [...]avec la Russie (284 km), au nord-ouest avec la Géorgie (322 km), à l'ouest avec l'Arménie (787 km), au sud avec l'Iran (611 km) et possède un point de contact avec la Turquie (9 km). Sur plus de 800 kilomètres, l'Azerbaïdjan est bordé à l'est par la mer Caspienne.
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Voir aussi