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CASPIENNE MER

Caractéristiques physiques

Le bassin de la Caspienne, considéré dans son ensemble, est généralement divisé entre une Caspienne du Nord, une Caspienne moyenne et une Caspienne du Sud, division fondée en partie sur le relief sous-marin et en partie sur des caractéristiques hydrologiques. La mer comprend une cinquantaine d'îles, pour la plupart de petite taille. Les plus grandes sont Tchetchen, Tyuleny, Morskoï, Koulali, Giloï et Ogourtchine.

Les rivages

Les côtes de la Caspienne du Nord sont basses et trahissent la grande quantité d'alluvions charriés par l'Oural, le Terek et surtout la Volga, fleuve dont les deltas sont très étendus. La côte occidentale de la Caspienne moyenne est vallonnée. Les contreforts du Grand Caucase semblent proches mais sont séparés du rivage par une étroite plaine maritime. Au sud de la presqu'île d'Apchéron, sur laquelle est construite la ville de Bakou, la zone inondable de la Koura et de l'Araxe forme la plaine de Kouro-Araxe, qui s'étend le long de la côte occidentale de la Caspienne du Sud. Les côtes sud et sud-ouest de la Caspienne sont constituées de sédiments provenant des plaines du Lenkoran, du Guilan et du Mazandaran, surplombées par les pics élevés du Talesh et de l'Elbourz. La côte sud-est est basse, en partie formée par des sédiments provenant de l'érosion des falaises qui longent la mer. La ligne côtière est brutalement rompue par les presqu'îles de Tcheleken et de Türkmenbashi, basses et accidentées. Juste au nord de celle-ci, le long de la côte orientale de la Caspienne moyenne, s'étend le Kara-Bogaz (« le Trou noir »), autrefois golfe peu profond de la Caspienne et à présent sorte de vaste lagune – la plus grande du monde –, séparée de la mer par une digue de 1980 à 1992 et depuis lors par une langue de sable. Dans l'ensemble, le rivage occidental de la Caspienne moyenne est escarpé, la mer détruisant progressivement le bord des plateaux calcaires de Tüpqaraghan et de Kendyrli-Kayasank.

Les principaux fleuves – Volga, Oural et Terek – déversent dans la Caspienne du Nord un flux annuel cumulé représentant près de 88 p. 100 de l'alimentation totale de la mer en eaux fluviales. Les fleuves Soulak, Samur et Koura, ainsi que d'autres plus petits, débouchant le long des côtes occidentales de la Caspienne moyenne et de la Caspienne du Sud, contribuent à cet apport à hauteur de 7 p. 100 environ. Le reste provient de fleuves se jetant dans la mer au niveau de la côte sud (iranienne). Mis à part l'Atrak (sud du Turkménistan), le rivage oriental de la Caspienne est connu pour son aridité et son absence de cours d'eau permanents.

Les fonds

La Caspienne du Nord, avec une superficie d'environ 99 404 kilomètres carrés, est la moins profonde, avec une hauteur d'eau de 4 à 8 mètres en moyenne et un maximum de 20 mètres à la limite avec la Caspienne moyenne. Le fond marin est une plaine sédimentaire ondulant avec monotonie, seulement interrompue dans sa partie sud par une ligne de barres et de hauts-fonds. Ces derniers constituent la base des îles de Tyuleny et Koulali, ainsi que des hauts-fonds de Zhemchuzhny et reflètent des élévations structurelles sous-jacentes. Au-delà de cette ceinture, connue sous le nom de banc de Manguychlak, la Caspienne moyenne forme une dépression irrégulière d'une superficie de 137 917 kilomètres carrés, avec une pente occidentale abrupte et une inclinaison orientale plus douce. La partie la moins profonde, un rebord, s'étend à 100-140 mètres sous la surface le long des deux rivages, la pente occidentale étant labourée par des éboulement sous-marins et des canyons. On a retrouvé les traces d'anciennes vallées fluviales sur la pente orientale. Le fond de la dépression comprend une plaine sous-marine qui s'approfondit vers l'ouest. Le banc d'Apchéron, ceinture de hauts-fonds et d'îles s'élevant au-dessus de reliefs rocheux[...]

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Écrit par

  • : professeur d'océanologie à l'université d'État Lomonosov de Moscou
  • : professeur et directeur du département de géomorphologie à l'université d'État Lomonosov de Moscou
  • : professeur assistant de géologie à l'université de Californie, Riverside
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis, Aleksï Nilovitch KOSAREV, Oleg Konstantinovitch LEONTIEV et Lewis OWEN. CASPIENNE MER [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Mer Caspienne - crédits : Jacques Descloîtres, Modis Land Rapid Response Team/ GSFC/ NASA

Mer Caspienne

Bakou - crédits : D. Blum/ Peter Arnold, Inc.

Bakou

Autres références

  • CASPIENNE, géopolitique

    • Écrit par Garik GALSTYAN
    • 7 458 mots

    Avec une superficie de près de 400 000 kilomètres carrés, la mer Caspienne est la plus grande étendue d'eau continentale du monde. Elle est entourée d'un premier cercle de pays, constitué par la Russie, l'Azerbaïdjan, le Turkménistan, le Kazakhstan et l'Iran. Cinq autres États,...

  • ARAL MER D'

    • Écrit par Universalis, Yves GAUTIER
    • 2 372 mots
    • 1 média
    ...puis la collision des blocs continentaux. Il n'en restait alors plus que ce qui a donné ultérieurement l'actuelle Méditerranée orientale, la mer Noire, la mer Caspienne, la mer d'Aral. Ces dernières étaient encore réunies à la fin de l'Oligocène (env. — 25 Ma), formant ce que les géologues appellent la...
  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Espaces et sociétés

    • Écrit par Philippe PELLETIER
    • 23 142 mots
    • 4 médias
    La décomposition de l'Union soviétique, la découverte de gisements d'hydrocarbures dans la région de lamer Caspienne à la fin des années 1980 et la modernisation de leur extraction rendent très convoités les pays riverains comme l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan et le Turkménistan. L'enjeu réside dans...
  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

    • Écrit par Manuelle FRANCK, Bernard HOURCADE, Georges MUTIN, Philippe PELLETIER, Jean-Luc RACINE
    • 24 799 mots
    • 10 médias
    ...grandes compagnies internationales comme British Petroleum et autres « majors ». La découverte d'importants gisements de pétrole et de gaz autour de la mer Caspienne à la fin des années 1980, coïncidant avec la chute de l'URSS et avec l'ouverture de la région aux grandes compagnies internationales, a...
  • ASTRAKHAN

    • Écrit par Pierre CARRIÈRE
    • 337 mots

    S'étendant sur les deux rives du bras principal de la Volga, à une centaine de kilomètres de la mer Caspienne, Astrakhan, chef-lieu de la région administrative de la Fédération de Russie du même nom, comptait déjà 113 000 habitants en 1897. Par rapport à ses rivales du xixe siècle,...

  • Afficher les 13 références

Voir aussi