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MÉNOPAUSE

La ménopause est un processus touchant les femmes entre quarante-huit et cinquante-cinq ans ; les ovaires cessent, de manière plus ou moins progressive, de produire des hormones féminines : estradiol et progestérone. Tout d'abord, les ovaires perdent la possibilité d'ovuler régulièrement et, en conséquence, ne fabriquent plus la progestérone, également appelée l'hormone lutéale, sécrétée par le corps jaune, organe temporaire développé à partir d'un follicule postovulatoire. L'équilibre entre les deux hormones sexuelles est donc rompu en faveur de l'estradiol. Cette période, caractérisée sur le plan biologique par une hyperestrogénie et une insuffisance lutéale, est également appelée préménopause ; elle peut durer de quelques mois à quelques années. Par la suite, les ovaires perdent la possibilité de fabriquer les estrogènes ; il s'agit alors de la ménopause avec son cortège de troubles neurovégétatifs et de troubles relevant de la carence en estrogènes. En effet, les ovaires postménopausiques sécrètent uniquement certaines hormones masculines, comme l'androstènedione, la 17-OH progestérone ou la DHEA (déhydroépiandrostérone). La survenue de la ménopause constitue un phénomène physiologique unique dans le système endocrinien humain. En effet, aucune autre glande sécrétant des hormones (hypophyse, thyroïde, pancréas, surrénales, testicules) ne connaît le sort des ovaires, à savoir l'arrêt presque total de leurs fonctions. Les causes de cet arrêt ne sont pas totalement claires et plusieurs hypothèses ont été émises à ce sujet. L'épuisement du « capital folliculaire » ovarien semble jouer un rôle important. À ce phénomène, et avec l'âge, s'ajoutent des troubles de régulation hormonale entre les ovaires et la sphère hypothalamo-hypophysaire, ce qui perturbe la maturation cyclique des follicules. En France, chaque année, quatre cent mille femmes atteignent l'âge de la ménopause.

Les troubles liés à la ménopause sont multiples et, souvent, multifactoriels car, aux troubles de la ménopause, s'ajoutent les troubles liés au vieillissement. Ils peuvent être répartis en deux grandes catégories :

– Troubles directs, qui altèrent rapidement la qualité de vie (insomnie, bouffées de chaleur, troubles de l'humeur, troubles de la libido, transpiration, fatigue, etc.). Ces troubles affectent la femme tant dans sa vie personnelle que dans sa vie professionnelle.

– Troubles progressifs et éloignés qui, en s'aggravant avec le temps, altèrent la santé de la femme, provoquant de multiples modifications somatiques et/ou des complications graves. Deux de ces complications éloignées méritent une attention toute particulière : l'ostéoporose postménopausique et les maladies cardio-vasculaires.

Le mécanisme de l'apparition de l'ostéoporose postménopausique est multifactoriel, mais la carence en estrogènes joue un rôle essentiel. Communément considérée comme une décalcification osseuse, l'ostéoporose postménopausique est en réalité une maladie fort complexe, touchant aussi bien la minéralisation de l'os que la trame protidique osseuse.

Elle affecte à un degré différent la grande majorité des femmes ménopausées et constitue le danger le plus réel de la carence prolongée en estrogènes. Les complications de cette maladie sont souvent graves et invalidantes pour les dernières années de vie (tassements vertébraux, fractures spontanées). Avec l'allongement constant de l'espérance de vie, le vieillissement de la population devient un problème de santé publique très important. On impute à l'ostéoporose, dans l'Union européenne, un million de fractures chaque année, dont cent cinquante mille en France. Une femme ménopausée peut perdre, en l'absence de traitement, de 1 à 3 p. 100 de son « capital osseux » par an. Une perte d'environ[...]

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Pierre KONOPKA. MÉNOPAUSE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AMÉNORRHÉE

    • Écrit par Jules SCEMLA
    • 442 mots

    Absence de flux menstruel qui peut se présenter dans des circonstances cliniques fort différentes. Physiologique pendant la grossesse et à la ménopause, l'aménorrhée peut être primaire ou secondaire. Dans les deux cas, elle nécessite une enquête méthodique très poussée pour en connaître...

  • CANCER - Cancer et santé publique

    • Écrit par Maurice TUBIANA
    • 14 762 mots
    • 8 médias
    ...cancers de l'ovaire), et notablement augmenté par l'administration d'hormones (estrogènes ou association d'estrogène et de progestérone) à la ménopause. Il faut donc n'avoir recours à ces traitements substitutifs que s'il existe des symptômes gênants et réduire le plus possible la quantité d'estrogène...
  • ENDOMÉTRIOSE

    • Écrit par Corinne TUTIN
    • 2 848 mots
    • 3 médias
    ...parfois très fortes. Lors des périodes d’aménorrhée (absence de règles) prolongées comme la grossesse, les symptômes disparaissent en général. C’est aussi le cas habituellement à la ménopause (sauf en cas de traitement hormonal de substitution), les ovaires arrêtant de produire des estrogènes.
  • GAMÈTES

    • Écrit par Michel FAVRE-DUCHARTRE, Jacques TESTART
    • 4 173 mots
    • 5 médias
    ...plus de la dégénérescence des follicules qui se poursuit sans interruption depuis la vie fœtale. L'impossibilité de renouveler le stock des cellules germinales, contrairement à ce qui arrive chez le sujet masculin, aboutit à l'épuisement des réserves ovariennes lors de laménopause, vers cinquante ans.

Voir aussi