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MARSUPIAUX ou MÉTATHÉRIENS

Les Marsupiaux, mammifères à poche (Métathériens), diffèrent des mammifères typiques (Euthériens), placentaires, par des détails anatomiques (organisation de l'appareil génital), mais aussi par les modalités de la reproduction et les soins donnés aux jeunes.

Bien que l'anatomie des Marsupiaux présente assez d'homogénéité pour qu'on les ait rassemblés naguère en un ordre unique, leurs modes de vie et de locomotion, leurs régimes alimentaires et aussi leur morphologie sont remarquablement variés.

Kangourou - crédits : Encyclopædia Universalis France

Kangourou

C'est en Australie, où se trouvent confinés la majorité des Marsupiaux actuels, que cette radiation adaptative est particulièrement spectaculaire : formes arboricoles (phalangers), grands herbivores (kangourous « géants »), petits herbivores évoquant le lièvre ou le rat, insectivores et mangeurs de fourmis, carnassiers rappelant le chat ou le chien, fouisseurs à l'allure de taupe occupent respectivement les places ailleurs tenues par des mammifères Euthériens.

Cette diversité remarquable des Marsupiaux australiens illustre fort clairement les conséquences de l'isolement géographique qui les a mis à l'abri des mammifères placentaires.

Caractères morphologiques et anatomiques

Le marsupium

La poche marsupiale (ou marsupium), caractère si frappant de ces animaux qu'elle a servi à les nommer, est un repli cutané permanent de la région abdominale de la femelle. Son développement varie considérablement selon les espèces, mais aussi en fonction du cycle sexuel. Lorsqu'elle est bien développée, elle comporte une importante musculature et en particulier un sphincter, autour de l'ouverture orientée vers l'avant (Didelphis, Chironectes, Phalangéroïdes) ou vers l'arrière (Dasyurus, Perameles) [fig. 1]. La poche est parfois réduite à une paire de replis (Notoryctes), ou même absente (Marmosa, beaucoup de Dasyuridés, Myrmecobius).

Le marsupium est en principe l'apanage de la femelle, mais, chez le mâle de quelques espèces, il en existe un, bien développé (Chironectes) ou rudimentaire (Notoryctes, Thylacinus).

Les glandes mammaires sont bien constituées ; leur nombre et leur disposition varient largement suivant les genres et même entre espèces voisines. Lorsque leur nombre est peu élevé, elles se localisent à la région abdominale, dans le marsupium ou à son voisinage immédiat. Si les mamelles sont nombreuses, elles s'étendent vers l'avant en deux – et quelquefois quatre – rangées parallèles. Chez les Didelphidés, il en existe généralement une médiane et leur nombre est ainsi impair.

Le squelette

L' ensemble du squelette des Marsupiaux est typiquement mammalien, et l'on se bornera à mentionner quelques particularités.

Marsupiaux : squelette céphalique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Marsupiaux : squelette céphalique

La cavité crânienne est toujours moins spacieuse que chez les Placentaires, bien que l'architecture crânienne y soit semblable : extension des pariétaux, incorporation à la boîte crânienne des squamosaux et des alisphénoïdes, ces derniers édifiant en outre autour de l'oreille moyenne une bulle tympanique généralement peu développée. Le palais secondaire est largement fenêtré. La portion jugale de l'arcade zygomatique s'étend loin en arrière et participe à la cavité articulaire de la mandibule. Celle-ci présente une inflexion caractéristique du processus angulaire vers l'intérieur.

La ceinture pelvienne comporte une paire d'épipubis (ou os marsupiaux), baguettes plus ou moins importantes prenant appui sur le bord antérieur des pubis et disposées entre deux couches musculaires. On se rappelle que Cuvier avait prévu leur présence sur un fossile des gypses de Montmartre, qu'il avait considéré, par la denture en particulier, comme un marsupial. Les épipubis sont, en fait, sans rapport avec le marsupium ; ils soutiennent la paroi abdominale et donnent insertion à certains muscles de la cuisse.

Si la main est[...]

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Écrit par

  • : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Paris-VII
  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, ancien directeur des collections

Classification

Pour citer cet article

Yves FRANÇOIS et Michel TRANIER. MARSUPIAUX ou MÉTATHÉRIENS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Marsupiaux : squelette céphalique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Marsupiaux : squelette céphalique

Marsupiaux : appareil génital femelle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Marsupiaux : appareil génital femelle

Embryon - crédits : Encyclopædia Universalis France

Embryon

Autres références

  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Biogéographie

    • Écrit par Marston BATES
    • 4 960 mots
    • 14 médias
    ...pendant des millénaires, a déterminé l'apparition de formes biologiques extrêmement originales, tout comme en Australie. On y trouve d'ailleurs aussi des Marsupiaux : 14 genres (contre 64 en Australie) dont l'opossum, qui pénètre en Amérique du Nord. Ces marsupiaux de la Néotropis sont petits et...
  • AUSTRALIE

    • Écrit par Benoît ANTHEAUME, Jean BOISSIÈRE, Bastien BOSA, Vanessa CASTEJON, Universalis, Harold James FRITH, Yves FUCHS, Alain HUETZ DE LEMPS, Isabelle MERLE, Xavier PONS
    • 27 355 mots
    • 29 médias
    ...prémammaliennes et ont évolué, peut-être en Asie, pour survivre ensuite à l'état relictuel dans le continent australien isolé. Il est en général admis que Marsupiaux et Placentaires sont deux lignées divergentes issues au Crétacé d'une même souche nord-américaine ; par la suite, elles se sont dispersées en...
  • CÉNOZOÏQUE

    • Écrit par Marie-Pierre AUBRY
    • 7 601 mots
    • 7 médias
    ... (qui se diversifieront peu, cantonnés de nos jours au continent australien), les multituberculés (le groupe le plus diversifié du Mésozoïque), les marsupiaux et les placentaires. Même si les multituberculés restaient dominants, les marsupiaux et les placentaires se diversifièrent durant le Paléocène....
  • ÉPIGÉNÉTIQUE

    • Écrit par Pierre-Antoine DEFOSSEZ, Olivier KIRSH, Ikrame NACIRI
    • 5 994 mots
    • 4 médias
    ...transmission sur au moins une génération. Chez les animaux, l’empreinte parentale est apparue tardivement au cours de l’évolution : elle n’existe que chez les marsupiaux et les mammifères placentaires. Plusieurs gènes soumis à l’empreinte parentale agissent lors du développement embryonnaire, pendant lequel ils...
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Voir aussi