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MARRAKECH

La capitale des Almoravides

Le successeur de Yūsuf b. Tāshfīn, 'Alī b. Yūsuf, qui régna longtemps sur un empire pacifié, introduisit dans sa capitale l'art de l'Espagne musulmane. Il fit bâtir une vaste et luxueuse grande mosquée, dont il ne subsiste qu'une admirable coupole décorée, et la dota d'une chaire qui est le plus riche de tous les meubles du Moyen Âge. Il éleva de vastes palais dont les fouilles ont mis au jour quelques vestiges. Mais les grands monuments almoravides de Marrakech ont été détruits par les Almohades. C'est par la grande mosquée de Tlemcen et surtout par la Qarawiyyīn de Fès que l'on saisit la splendeur des monuments alors élevés au Maghreb par des maîtres d'œuvre et des artistes venus d'Espagne. Ce sont là des témoignages précieux entre tous de l'art, vigoureux et subtil à la fois, élaboré par l'Espagne musulmane du xie siècle et qui, en cette première moitié du xiie siècle, atteignait son apogée.

Mais le destin de Marrakech fut vite remis en cause : les Berbères Masmūda du Haut Atlas, paysans et sédentaires, se révoltèrent contre ces anciens nomades, les Almoravides, qui accumulaient dans leur jeune capitale les richesses de tout un empire. Eux aussi s'appuyèrent sur une réforme religieuse, élaborée par un Berbère de l'Atlas, Ibn Tūmart, inspirée d'une doctrine rigoriste de l'unité divine et d'un puritanisme intransigeant. Les Unitaires ou Almohades considéraient les Almoravides comme des hérétiques qu'il fallait anéantir par le fer ou par le feu.

Une première attaque de Marrakech, en 1129, échoua. Mais la ville, jusqu'alors agglomération ouverte, fut entourée d'une puissante enceinte à l'andalouse : sa haute courtine de béton était flanquée de bastions et on n'accédait à l'intérieur du rempart que par des portes monumentales dont la masse enserrait des passages coudés. Cette enceinte, maintes fois réparée et parfois remaniée, entoure aujourd'hui encore la médina de Marrakech.

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-I
  • : membre de l'Institut
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis, Daniel NOIN et Henri TERRASSE. MARRAKECH [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Maroc : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Maroc : carte administrative

1500 à 1600. Expansion ibérique et Réforme - crédits : Encyclopædia Universalis France

1500 à 1600. Expansion ibérique et Réforme

Bassin de la Ménara, Marrakech, Maroc - crédits : K. Kozlowski/ Shutterstock

Bassin de la Ménara, Marrakech, Maroc

Autres références

  • ÉVOLUTION DE LA VILLE ISLAMIQUE

    • Écrit par Janine SOURDEL
    • 3 970 mots
    • 1 média
    ...revivre d'anciennes métropoles d'empire et villes de gouvernement, telles l'ottomane Istanbul, l' Isfahan séfévide ou même les cités marocaines de Fès, Marrakech et Meknès sous les Mérinides, les Saadiens ou les Alaouides. Mais il s'agissait toujours de la répétition de schémas proprement médiévaux,...
  • MAROC

    • Écrit par Raffaele CATTEDRA, Myriam CATUSSE, Universalis, Fernand JOLY, Luis MARTINEZ, Jean-Louis MIÈGE
    • 20 360 mots
    • 22 médias
    ...million), la capitale politique et administrative du royaume ; Fès, l'ancienne capitale makhzénienne (1 million). Au deuxième rang se situent Marrakech (887 000 hab.) qui commande son espace régional, Agadir (679 000 hab.) en pleine expansion au sud-ouest, Tanger (près de 700 000 hab.)...

Voir aussi