GHIBERTI LORENZO (1378 ou 1381-1455)

Les « Commentaires »

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de Ghiberti

Vers la fin de sa vie, Ghiberti dicta à un copiste l'ébauche d'un traité sur les arts connu sous le nom de Commentaires, fruit de recherches et de réflexions commencées depuis plusieurs dizaines d'années. Le texte est d'une compréhension difficile, en raison, en particulier, d'innombrables ruptures syntaxiques. Mais c'est un document irremplaçable, première tentative de traité dans l'esprit humaniste écrit par un artiste qui possédait avant tout une formation manuelle mais qui fut capable d'enrichir sa culture par des lectures et des échanges. Ce traité s'adresse au jeune « peintre ou sculpteur » et entend lui fournir en un seul texte toutes les connaissances et informations pratiques nécessaires à l'exercice de son art. En cela, il est très différent des traités d'Alberti. D'une manière générale, le modèle suivi par Ghiberti consiste à réécrire des passages choisis de textes de l'Antiquité en les adaptant à son propos personnel.

On divise généralement ce texte en trois parties. La première s'ouvre sur de nombreuses recommandations à l'usage des artistes néophytes et tente de définir la fabrique des arts comme l'association de la matière avec le raisonnement théorique. Cette partie s'inspire largement de Vitruve, et adapte pour les peintres et les sculpteurs des conseils qui s'adressaient aux architectes dans le De architectura de l'auteur romain. Elle se poursuit par une histoire de l'art antique dans laquelle Ghiberti reprend des informations qu'il a trouvées chez Pline le Jeune. La deuxième partie est la plus originale. Fondée sur une documentation de première main, elle retrace une histoire de la renaissance des arts en Toscane depuis Cimabue jusqu'à la période contemporaine de Ghiberti et s'achève donc sur une autobiographie professionnelle. La troisième partie est la plus riche et aussi la plus longue. Elle contient un choix de textes scientifiques du Moyen Âge provenant en grande partie de l'Optique (Kitāb al-Manā.zir/De Aspectibus) d'Ibn al-Haytham, de la Perspectiva de Roger Bacon et de la Perspectiva communis de John Pecham. Ghiberti explique en détail comment ces savoirs en matière d'anatomie, d'optique et de perspective constituent les fondements de la nouvelle pratique des arts.

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Pascal DUBOURG-GLATIGNY, « GHIBERTI LORENZO (1378 ou 1381-1455) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Le Sacrifice d'Isaac, L. Ghiberti

Le Sacrifice d'Isaac, L. Ghiberti

Le Sacrifice d'Isaac, L. Ghiberti

Lorenzo Ghiberti, Le Sacrifice d'Isaac, 1401. Bronze partiellement doré, 45 cm × 38 cm. Musée du…

<it>L'Histoire de Noé</it>, L. Ghiberti

L'Histoire de Noé, L. Ghiberti

L'Histoire de Noé, L. Ghiberti

Lorenzo Ghiberti (1378 ou 1381-1455), L'Histoire de Noé, panneau de bronze. Baptistère de Florence,…

<it>Saint Jean-Baptiste</it> de Lorenzo Ghiberti

Saint Jean-Baptiste de Lorenzo Ghiberti

Saint Jean-Baptiste de Lorenzo Ghiberti

Lorenzo Ghiberti, Saint Jean-Baptiste, 1414-1416, bronze. Niche extérieure d'Or' San Michele,…

Autres références

  • ART (L'art et son objet) - Le faux en art

    • Écrit par Germain BAZIN
    • 5 909 mots
    ...époque ; on connaît les fausses médailles que possédait le duc de Berry, qui fut le premier des grands amateurs. Au xv e siècle, le sculpteur florentin Ghiberti fabrique des monnaies à la manière antique, mais sans intention dolosive, et la production de petits bronzes antiquisants commence à la fin...
  • BRUNELLESCHI FILIPPO (1377-1446)

    • Écrit par Gian-Carlo ARGAN
    • 1 890 mots
    • 6 médias
    ...il participa au concours pour la seconde porte du baptistère de Florence, en réalisant un relief représentant le sacrifice d'Isaac ; jugé ex aequo avec Lorenzo Ghiberti, il renonça à la sculpture. Un voyage à Rome, probablement entre 1404 et 1409, et l'étude des monuments antiques l'orientèrent vers...
  • KRAUTHEIMER RICHARD (1897-1994)

    • Écrit par Jean-René GABORIT, Catherine METZGER
    • 1 011 mots

    De son propre aveu, Richard Krautheimer ne manifesta pas pour l'histoire de l'art un intérêt précoce : lorsque, à la fin de la Première Guerre mondiale, il reprit, âgé de vingt et un ans, ses études supérieures, il s'orienta vers le droit. Mais, à l'université de Munich, l'enseignement de ...

  • LE PRINTEMPS DE LA RENAISSANCE. LA SCULPTURE ET LES ARTS À FLORENCE 1400-1460 (exposition)

    • Écrit par Christian HECK
    • 906 mots
    • 2 médias
    ...corporation des marchands de Florence organise un concours pour la réalisation de la seconde porte en bronze du baptistère, sur le thème du sacrifice d’Isaac. Le projet de Lorenzo Ghiberti est retenu, mais alors que la quasi-totalité des autres sont refondus pour utiliser le métal dans la fabrication de la porte,...
  • LE STYLE RUSTIQUE (E. Kris)

    • Écrit par François-René MARTIN
    • 896 mots

    Ernst Kris (1900-1957) est un des historiens les plus fascinants de l'« école viennoise » en histoire de l'art. Élève de Julius von Schlosser, Kris est nommé, à vingt ans, conservateur du département de sculptures et d'arts appliqués du musée de Vienne. Historien...

Voir aussi