Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

GÉNIE MILITAIRE

Le génie militaire désigne l'art de la construction des ouvrages militaires, mais également la technique de maintien de l'infrastructure de communication. Qu'il concerne la construction d'ouvrages de protection, de fortifications, de tranchées ou, d'une manière générale, l'aménagement du terrain, il est étroitement associé à l'ingénierie en bâtiment et travaux publics.

Télégraphie militaire - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Télégraphie militaire

« Arme savante », le génie militaire a été à l'origine de nombreuses découvertes qui ont connu des applications civiles (aérostation, télégraphie, chemin de fer, bétons spéciaux...). Il perpétue aujourd'hui son savoir-faire dans le domaine de la construction et de l'infrastructure mais également dans le déminage, les techniques de traitement de l'eau, l'électromécanique, l'aide au franchissement, le secours aux populations...

Le génie militaire a su s'adapter à toutes les situations, ce qui lui a permis de répondre en toutes circonstances aux nouveaux concepts d'emploi des forces armées.

Les récents conflits (Balkans, Afghanistan, Mali…) ont montré le rôle des hommes du génie, ou sapeurs, toutes nationalités confondues : déminage de zones, neutralisation d'engins explosifs, reconstruction de ponts, réhabilitation d'infrastructures, recueil de populations déplacées lors des conflits...

Histoire du génie militaire

Arme de l'aménagement du terrain, spécialiste de la conception et de la réalisation des infrastructures des armées, le génie militaire vient tout droit de la première urgence qui s'est imposée pour la survie de l'homme : aménager le site, construire pour s'abriter, se protéger ou attaquer. L'abri, la motte, le donjon de pierre, le château fort précéderont les enceintes des villes, puis le bastion qui transformera pour des siècles le visage des fortifications.

Il est difficile de dater précisément l'origine du génie militaire. Les Britanniques considèrent que le fondateur du génie de leur pays est l'évêque Gundolf, chef des ingénieurs de Guillaume le Conquérant (roi d'Angleterre de 1066 à 1087) qui construisit la tour Blanche de la Tour de Londres, le château de Rochester (Kent) et agrandit la cathédrale de cette ville. Cependant, le corps royal du génie britannique ne sera créé officiellement qu'en 1716 par George Ier.

En Allemagne, la première unité du génie apparaît en 1642 en Prusse, sous le règne de Frédéric II.

En France, certains historiens se réfèrent au règne de Charles VII et à l'esquisse en 1445 d'une organisation relative à l'inspection des fortifications. D'autres situent les origines du génie un peu plus tard, à l'époque de Henri IV, lorsque Sully, déjà surintendant des Finances, prend en 1606 le titre de surintendant des Fortifications. Mais ce n'est qu'en 1690 que le marquis de Vauban crée le corps royal des ingénieurs militaires. Cette date fixe l'origine de l'arme du génie militaire français. À la fois ingénieur, stratège et réformateur, Vauban personnifie la polyvalence et la modernité de l'arme. Les ingénieurs militaires payeront un lourd tribut au combat. Vauban imposera à ces martyrs de l'infanterie la lourde cuirasse et le pot-en-tête qui sont encore aujourd'hui les signes distinctifs de tous les sapeurs. Il instaure une nouvelle méthode de fortification : le front bastionné, selon le principe des « trois systèmes ». Pour défendre la place en profondeur, il détache au-devant des courtines, des demi-lunes (ouvrage fortifié en forme de demi-lune) et des tenailles (premier système). Ce principe de fortification est amélioré par un bastion détaché en avant de la fortification (deuxième système). Le troisième système, quant à lui, se caractérise par une demi-lune renforcée par un réduit (petit ouvrage fortifié à l'intérieur d'un autre). Pour défendre[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : lieutenant-colonel, spécialiste en communication et relations publiques

Classification

Pour citer cet article

Patrice VENTURA. GÉNIE MILITAIRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Télégraphie militaire - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Télégraphie militaire

Autres références

  • ARÇON JEAN-CLAUDE ÉLÉONORE chevalier d' (1733-1800)

    • Écrit par Catherine BRISAC
    • 215 mots

    Originaire de Franche-Comté, le chevalier d'Arçon fréquente l'école du Génie de Mézières en 1753-1754. En 1791, il est promu maréchal de camp, directeur des fortifications de Franche-Comté. Il est membre du Comité national des fortifications. Il émigre en 1792 et revient en France...

  • COEHORN MENNO VAN baron (1641-1704)

    • Écrit par Catherine BRISAC
    • 191 mots

    Néerlandais, Coehorn fut le rival de Vauban tout au long de sa carrière militaire qu'il commença dès 1667. En 1674, au siège de Grave (Brabant occidental), il expérimenta un mortier à grenades, dont il perfectionna le maniement à plusieurs reprises. Après le traité de Nimègue (1678), il s'employa...

  • CORMONTAINGNE LOUIS-CHARLES DE (1695-1752)

    • Écrit par Catherine BRISAC
    • 246 mots

    Ingénieur militaire. Né à Strasbourg, Louis-Charles de Cormontaingne participe dès 1713 aux sièges de Landau et de Philippsbourg. Pendant les campagnes d'Allemagne menées dans le cadre de la guerre de Succession de Pologne (1733-1738), il prend part à de nombreux sièges. En 1744, il est nommé directeur...

  • ÉQUIPAGE

    • Écrit par Jean DELMAS
    • 474 mots

    Si l'équipage est, dans la marine, l'ensemble des officiers et marins embarqués sur un navire et inscrits au rôle, dans l'armée de terre l'expression « équipage » désigne un ensemble de matériels et de véhicules de transport réunis dans un but bien déterminé. On distinguait autrefois de nombreux équipages...

  • Afficher les 10 références

Voir aussi