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GÉNIE MILITAIRE

Les moyens du génie

Pour assurer l'ensemble de ses missions, le génie dispose de nombreux matériels. Dans le domaine du franchissement, le pont flottant motorisé (PFM) est mis à la disposition des armées françaises. Il est constitué de différents modules qui sont déployés, mis à l'eau et assemblés pour constituer un pont. Une longueur de 100 mètres peut être réalisée en moins de quarante-cinq minutes. Son équivalent allemand et britannique est le M3 Amphibious bridging vehicle. Huit engins permettent le déploiement d’un pont de 100 mètres en trente minutes. Les armées russes utilisent le PP-91, ensemble de ponts flottants, pouvant être rapidement déployé avec une portée de 268 mètres en voie simple ou 141 mètres en double voie. L'engin de franchissement de l'avant (EFA) français permet également de faire traverser tous les matériels en service dans l'armée de terre dont notamment le char Leclerc. En version simple (version bac), il est en mesure d'effectuer en une heure de dix à douze traversées pour une coupure de 100 mètres, et de huit à dix traversées pour une coupure de 200 mètres. En version pont, quatre engins assemblés en quinze minutes sont suffisants pour construire un pont de 100 mètres. La plupart des forces armées, à l'exception de la France, utilisent également des chars poseurs de pont. Les Américains disposent ainsi du M104- Wolverine sur châssis de char M1 Abrams dont la structure permet de lancer un pont de 26 mètres (ce système remplace depuis 2000 l'Armored Vehicle Launched Bridge sur châssis de char M60). Les Russes, quant à eux, ont développé le MTU-90 (Mostovkla Tankovaya Ustanovka) sur châssis de char T90 permettant de lancer un pont de 25 mètres. Depuis 2012, les sapeurs français disposent du SPRAT (système de pose rapide de travure), un engin sur roues qui permet de franchir des brèches de 24 mètres de largeur en ambiance tactique.

Dans le domaine de l'aide au déploiement, les sapeurs français disposent du matériel polyvalent du génie (MPG), sorte de gros tracto-chargeur, complété vers 1995 par l'engin multifonction d'aide au déploiement (EMAD), permettant d'aménager des terrains lors de l'installation des forces en opération. Depuis 2011, l’engin du génie rapide de protection (EGRAP) est devenu le principal outil des sapeurs dans leur mission d’appui. La plupart des sapeurs des armées dans le monde utilisent ainsi des engins de travaux publics avec plus ou moins de fonctionnalités suivant les besoins.

Les sapeurs français disposent également de la totalité des groupes électrogènes en service dans l'armée de terre et de toutes capacités en vue de l'alimentation en énergie des troupes. Ils utilisent aussi des matériels pour le traitement des eaux dont l'unité mobile de traitement de l'eau (UMTE) ou le matériel de traitement de l'eau modulaire (MATEM) qui permettent, respectivement, une production de 36 et 70 mètres cubes d'eau potable par jour. Ces dispositifs permettent d'agir sur toutes les eaux contaminées, à l'exception des contaminations radioactives. Les forces armées canadiennes disposent également d'un système similaire, le SPEOI (système de purification d'eau par osmose inverse) qui peut traiter de 2,4 à 5 mètres cubespar heure en fonction du principe (mode en passe double ou mode en passe simple). Depuis les années 2000, les sapeurs français utilisent également des stations légères de production d’eau potable (SLPEP) qui permettent en toute autonomie d’alimenter en eau une unité en opération. Chacune d’entre elles permet de disposer de 1 500 litres d’eau conditionnée en sachets d‘un litre en moins de sept heures. En régime établi, elle fournit 9 mètres cubes d’eau par jour, soit l’eau nécessaire pour trois cents personnes quotidiennement.

Même[...]

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Écrit par

  • : lieutenant-colonel, spécialiste en communication et relations publiques

Classification

Pour citer cet article

Patrice VENTURA. GÉNIE MILITAIRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Télégraphie militaire - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Télégraphie militaire

Autres références

  • ARÇON JEAN-CLAUDE ÉLÉONORE chevalier d' (1733-1800)

    • Écrit par Catherine BRISAC
    • 215 mots

    Originaire de Franche-Comté, le chevalier d'Arçon fréquente l'école du Génie de Mézières en 1753-1754. En 1791, il est promu maréchal de camp, directeur des fortifications de Franche-Comté. Il est membre du Comité national des fortifications. Il émigre en 1792 et revient en France...

  • COEHORN MENNO VAN baron (1641-1704)

    • Écrit par Catherine BRISAC
    • 191 mots

    Néerlandais, Coehorn fut le rival de Vauban tout au long de sa carrière militaire qu'il commença dès 1667. En 1674, au siège de Grave (Brabant occidental), il expérimenta un mortier à grenades, dont il perfectionna le maniement à plusieurs reprises. Après le traité de Nimègue (1678), il s'employa...

  • CORMONTAINGNE LOUIS-CHARLES DE (1695-1752)

    • Écrit par Catherine BRISAC
    • 246 mots

    Ingénieur militaire. Né à Strasbourg, Louis-Charles de Cormontaingne participe dès 1713 aux sièges de Landau et de Philippsbourg. Pendant les campagnes d'Allemagne menées dans le cadre de la guerre de Succession de Pologne (1733-1738), il prend part à de nombreux sièges. En 1744, il est nommé directeur...

  • ÉQUIPAGE

    • Écrit par Jean DELMAS
    • 474 mots

    Si l'équipage est, dans la marine, l'ensemble des officiers et marins embarqués sur un navire et inscrits au rôle, dans l'armée de terre l'expression « équipage » désigne un ensemble de matériels et de véhicules de transport réunis dans un but bien déterminé. On distinguait autrefois de nombreux équipages...

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Voir aussi