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FLAVIUS JOSÈPHE (37-env. 100)

L'apologète du judaïsme

Après La Guerre (75 ?), Josèphe entreprit d'écrire toute l'histoire de son peuple depuis les origines jusqu'à la veille du conflit avec Rome, dans un vaste ouvrage en vingt livres, Les Antiquités juives. Il s'agissait de démontrer que ce peuple vaincu et donc décrié était d'une très haute antiquité (ce qui était synonyme de noblesse) et possédait de grands hommes. Dans la première partie (I à X), Josèphe suit de près les récits bibliques, mais les modifications qu'il y apporte laissent entrevoir l'apport de toute une tradition orale, que l'on retrouve plus tard dans le midrash. On y décèle également quelques explications rationalistes (par exemple à propos du passage de la mer Rouge) destinées à son public romain ou grec. Dans la seconde partie (XI à XX), qui correspond pour l'auteur à de l'histoire moderne et contemporaine, il suit d'abord le livre I des Maccabées, puis il développe le règne des derniers Hasmonéens, celui d'Hérode, l'ère des procurateurs dont il avait été question plus brièvement au début de La Guerre. Sur cette période, il est notre seule source, ce qui explique l'importance historique de son œuvre. Au chapitre xviii des Antiquités apparaît un bref passage relatif à Jésus connu sous le nom de Testimonium Flavianum. C'est à lui sans doute que l'œuvre de Josèphe doit sa survie, puisque l'Église a pu la considérer de ce fait comme une sorte de « cinquième Évangile ». Cependant, il ne fait aucun doute aujourd'hui que ce passage (comme on a commencé à le soupçonner dès le xvie siècle) constitue, sinon dans sa totalité, du moins partiellement, une interpolation due à une main pieuse.

Dans une autre œuvre plus clairement apologétique, le Contre Apion, Josèphe répond à une série d'écrits alexandrins qui répandaient des calomnies sur les origines et les mœurs des Juifs. Ce faisant, il a transmis à la postérité les noms de ces calomniateurs (dont Apion) et quelques extraits de leurs récits.

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Écrit par

  • : docteur d'État, professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Mireille HADAS-LEBEL. FLAVIUS JOSÈPHE (37-env. 100) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ÂGE DE LA TERRE

    • Écrit par Pascal RICHET
    • 5 143 mots
    • 5 médias
    ...déterminé fut lui aussi le fruit des controverses religieuses de l’époque, car l’ancienneté d’un culte était considérée comme un gage de son authenticité. À la suite de l’historien juif Flavius Josèphe (37-~100), les chrétiens revendiquèrent donc leur filiation juive pour démontrer par une exégèse minutieuse...
  • BIBLE - L'inspiration biblique

    • Écrit par André PAUL
    • 4 564 mots
    • 1 média
    L'idée grecque de possession se retrouve chez d'autres témoins du judaïsme de langue grecque, ainsi le livre III des Oracles sybillins. Quant à Flavius Josèphe, grand praticien des Écritures juives, il est paradoxalement avare de mots et de discours s'agissant de l'inspiration. Il rompt cependant...
  • DESTRUCTION DE JÉRUSALEM PAR TITUS

    • Écrit par Gérard NAHON
    • 190 mots
    • 1 média

    Depuis — 63 sous domination romaine, Israël fomente plusieurs révoltes. En 66, sous Néron, éclate une insurrection qui défait la XIIe légion de Cestius Gallus, gouverneur de Syrie. Un gouvernement à majorité pharisienne se constitue à Jérusalem, renversé par les zélotes Siméon...

  • JEAN DE GISCALA (Ier s.)

    • Écrit par Gérard NAHON
    • 460 mots

    Un des chefs de la guerre des Juifs contre les Romains (66-70). Son action n'est connue que par ce qu'en relate son adversaire Flavius Josèphe dans La Guerre des Juifs et dans l'Autobiographie.

    Natif de Giscala en Galilée (aujourd'hui al-Jish), Jean est d'abord partisan de la soumission...

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Voir aussi