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JEAN DE GISCALA (Ier s.)

Un des chefs de la guerre des Juifs contre les Romains (66-70). Son action n'est connue que par ce qu'en relate son adversaire Flavius Josèphe dans La Guerre des Juifs et dans l'Autobiographie.

Natif de Giscala en Galilée (aujourd'hui al-Jish), Jean est d'abord partisan de la soumission à Rome, jusqu'à la destruction de Giscala par les Tyriens et les Gadariens. Il adopte dès lors une attitude de résistance acharnée : il organise un corps armé, reconstruit et fortifie Giscala. C'est à ce moment qu'il se heurte à Flavius Josèphe, gouverneur de la Galilée. Malgré Josèphe, grâce à des ventes d'huile et de blé des dépôts romains, il entretient son armée et prépare la lutte contre Rome. Averti sans doute des tendances proromaines de Josèphe, Jean s'oppose en toute occasion au gouverneur. Josèphe étant absent de son quartier général de Tibériade, Jean persuade la population de la grande cité galiléenne de combattre Rome. Il s'efforce avec succès d'obtenir du gouvernement modéré de Jérusalem le rappel de Josèphe. Ce dernier, ayant intercepté la correspondance de son adversaire avec Jérusalem, rétablit sa propre situation à Tibériade et Jean envoie une troupe contre lui, troupe que Josèphe repousse avant de perdre la Galilée et de se rendre aux Romains.

Jean se replie sur Giscala, la seule place galiléenne qui tienne devant Titus. Giscala assiégée, il la quitte de nuit avec ses partisans et gagne Jérusalem. Il convainc les habitants de résister, arbitre un conflit qui déchire la capitale après la désignation par le sort d'un nouveau grand prêtre, obtient le ralliement des zélotes. Jean et les « galiléens » contrôlent pour un temps Jérusalem, dont ils améliorent les défenses. Selon Josèphe, la cité est alors livrée à l'arbitraire, à la tyrannie, à l'impiété de Jean et des siens.

Au printemps de 69, les zélotes font sécession, tandis que le parti sacerdotal appelle à la rescousse Siméon bar Giora. Jean doit combattre sur deux fronts, depuis l'enceinte du Temple où il se retranche. Au printemps de 70, il parvient à un accord avec Siméon bar Giora sur la défense de Jérusalem. Il fond les vases sacrés pour forger des armes et nourrit ses soldats avec les offrandes. Il opère des sorties contre les Romains et incendie leurs machines de siège. Jérusalem investie et le Temple incendié, Jean et quelques partisans se terrent dans des souterrains de la ville haute, où ils sont pris par les Romains.

Jean de Giscala figurait parmi les captifs lors du triomphe de Titus et il mourut probablement en prison.

— Gérard NAHON

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Écrit par

  • : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)

Classification

Pour citer cet article

Gérard NAHON. JEAN DE GISCALA (Ier s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • JUDAÏSME - Histoire des Hébreux

    • Écrit par Gérard NAHON
    • 11 045 mots
    • 4 médias
    ...An I de la Liberté ». Un gouvernement à majorité pharisienne est installé à Jérusalem, vite contesté toutefois par les extrémistes Siméon bar Giora et Jean de Giscala qui s'emparent du pouvoir. Néron envoie alors en Orient Vespasien avec la Ve et la Xe légion. Une reconquête des places fortes ouvre...
  • SIMÉON BAR GIORA ou BAR GHIORA (Ier s.)

    • Écrit par Gérard NAHON
    • 574 mots

    Chef militaire des Juifs dans la guerre contre les Romains (66-70). Probablement fils d'un prosélyte, ce qui explique son surnom de Bar Giora (en araméen, fils de prosélyte), Siméon était originaire de la cité hellénistique de Gerasa en Transjordanie. On ne connaît sa carrière que par ...

Voir aussi