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MACCABÉES IIIe LIVRE DES

Ouvrage apocryphe ne figurant ni dans le canon hébraïque ni dans le canon chrétien (bien que présent dans certains manuscrits de la Septante). Ce livre n'a aucun rapport avec les trois autres livres des Maccabées, qui traitent tous de la révolte de la Judée contre Antiochos IV Épiphane. Son titre se justifie uniquement par le fait qu'il traite de l'oppression des juifs par une puissance étrangère. Cet ouvrage, dont l'auteur est inconnu, est en fait un roman. Il se présente comme un récit historique de la répression et du salut miraculeux du peuple juif d'Égypte sous le règne de Ptolémée IV Philopator (~ 221-~ 205), qui, dit-on, menaça les juifs de leur retirer la souveraineté lorsque les juifs de Palestine lui eurent interdit de pénétrer dans le sanctuaire du temple de Jérusalem.

Après l'intervention des anges en faveur des juifs, Ptolémée fléchit et rendit à ceux-ci leurs droits civiques. Bien que ces événements n'aient jamais été confirmés par aucune autre source, on sait que Philopator décida un recensement de toute la population de l'Égypte pour déterminer la répartition de la population et qu'il concéda une reconnaissance en quelque sorte officieuse à la population non grecque d'Égypte. Cependant les allusions à la pratique romaine de l'impôt impérial et l'usage du mot laographia (qui désigne un recensement des citoyens imposables et permet de connaître les conditions de la perte du statut de citoyen) font penser que ce livre est d'une date de composition plus récente. Il fut sans doute écrit vers ~ 24, année où les Romains, après avoir organisé l'Égypte sous la forme d'une province romaine, firent un recensement pour déterminer à qui s'appliquait l'impôt individuel, menaçant ainsi de nouveau le statut civique des juifs. L'auteur, qui était peut-être un juif d'Alexandrie, se sert de l'histoire pour expliquer la situation de l'époque et critiquer les événements politiques d'alors. L'ouvrage, primitivement écrit en grec, présente de nombreux traits de la fiction historique grecque : l'utilisation d'un personnage connu, d'une époque historique éloignée mais très familière ; le salut obtenu grâce à une intervention providentielle ; la place accordée à la prière ; l'utilisation des documents officiels ; l'exagération rhétorique.

Tout comme l'auteur du livre II des Maccabées, l'auteur du livre III croyait que l'histoire était régie par la Providence. Cependant, il ne mentionne pas la résurrection et ne développe pas non plus d'angélologie complète. Il conseille fermement la loyauté à la loi juive et préconise le retour des juifs de la Diaspora.

— André PAUL

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André PAUL. MACCABÉES IIIe LIVRE DES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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