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ÉMIRATS ARABES UNIS

Nom officiel

Émirats arabes unis (AE)

    Chef de l'État

    Cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane (depuis le 14 mai 2022)

      Chef du gouvernement

      Cheikh Mohammad ben Rachid al-Maktoum (depuis le 5 janvier 2006)

        Capitale

        Abu Dhabi

          Langue officielle

          Arabe

            Unité monétaire

            Dirham des Émirats arabes unis (AED)

              Population (estim.) 9 257 000 (2024)
                Superficie 71 024 km²

                  Politique étrangère et exigences de sécurité pour les É.A.U.

                  Les É.A.U., petit pays soumis à l’hégémonie de deux grands États régionaux, l’ Iran et l’Arabie Saoudite, que seule la protection britannique permettait d’écarter, vont progressivement s’affirmer après leur indépendance. La politique étrangère a permis de consolider l’État, en résolvant pacifiquement les différends avec ses deux grands voisins. La politique d’aide à l’étranger, menée en particulier par le Fonds d’Abu Dhabi pour le développement économique arabe, a fait connaître le pays.

                  Les É.A.U. ont favorisé la création du Conseil de coopération du Golfe en 1981, dont la Charte fut signée à Abu Dhabi. Lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988), ils sont moins impliqués que l’Arabie Saoudite et le Koweït dans le financement de l’effort de guerre irakien, même s’ils subissent les menaces régionales, avec les débordements de la guerre des tankers (1987-1988). Dubaï – ainsi qu’Umm al-Qaiwain et Ajman – a repris dès 1982 son important commerce avec l’Iran, devenu trafic de contrebande par contournement de l’embargo.

                  Quelques années plus tard, les É.A.U. sont parmi les partisans les plus convaincus de l’opération américaine de rétablissement de l’ordre régional après l’invasion du Koweït par l’Irak : en 1991, ils ouvrent ports, aéroports et entrepôts aux navires de la flotte américaine ; le port de Jebel Ali à Dubaï accueille un grand nombre de navires de la coalition ; les émirats apportent même une contribution militaire à la coalition. Mais c’est aussi un État clé pour la réexportation de marchandises vers l’Iran ; dans les années 1990, plus de 60 p. 100 des importations iraniennes passent par Dubaï, et le nombre de sociétés à double nationalité, émiratie et iranienne, a fortement augmenté dans les années 1990. Les relations des émirats avec Téhéran sont complexes : par-delà les contentieux territoriaux et les méfiances vis-à-vis de la puissance iranienne, les É.A.U. constituent un partenaire commercial et financier essentiel pour l’Iran, en particulier Dubaï, avec la présence dans les années 2000 de près de huit mille entreprises et mille deux cents compagnies de commerce iraniennes ; au moins quatre cent mille Iraniens vivent dans les É.A.U., dont les trois quarts à Dubaï. Les flux de capitaux entre les deux pays dans les années 2000 s’élèvent à au moins 14 milliards de dollars par an ; les É.A.U. reçoivent sur la même période environ 300 milliards de dollars d’investissements iraniens, privés ou publics (y compris de la part des Gardiens de la révolution). C’est le plus gros importateur de produits américains au Moyen-Orient, réexportés pour près de 80 p. 100 en Iran. Ainsi les émirats sont-ils soumis à des pressions américaines pour faire respecter les embargos multilatéraux ou unilatéraux, renforcés après la révélation du programme nucléaire iranien en 2002. Les É.A.U. ont des liens forts avec le Pakistan (économiques, mais aussi sécuritaires, avec le recrutement de mercenaires pakistanais dans les forces de sécurité) ; et ils sont un des trois pays au monde (avec le Pakistan et l’Arabie Saoudite) à avoir reconnu l’Émirat des talibans en Afghanistan, lorsque, en 1996, ceux-ci avaient pris le pouvoir dans la quasi-totalité du pays.

                  Dans cette région très instable, les É.A.U. restent un des premiers acheteurs mondiaux d’armements. De multiples accords de coopération militaire ont été signés, avec les États-Unis en 1994, la France en 1995, le Royaume-Uni en 1996, sans compter les Pays-Bas, l’Italie et le Pakistan. Une relation militaire très importante est établie avec la France, mais les É.A.U. se sont plus rapprochés des États-Unis depuis la fin des années 1990. Ces liens tissés avec des puissances étrangères soulignent une stratégie de protection internationale de la part[...]

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                  Pour citer cet article

                  Philippe DROZ-VINCENT. ÉMIRATS ARABES UNIS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Émirats arabes unis : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Émirats arabes unis : carte physique

                  Émirats arabes unis : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Émirats arabes unis : drapeau

                  Dubaï, vue aérienne - crédits : Nikada/ Getty Images

                  Dubaï, vue aérienne

                  Autres références

                  • ABU DHABI, ville

                    • Écrit par Universalis
                    • 544 mots

                    La ville d'Abu Dhabi (en arabe Abū Zabī), capitale de l'émirat d'Abu Dhabi, est aussi la capitale de la fédération des Émirats arabes unis. Elle occupe la majeure partie d'une petite île triangulaire située dans le golfe Persique et reliée à la terre ferme par un pont....

                  • ARABIE

                    • Écrit par Universalis, Robert MANTRAN, Maxime RODINSON
                    • 7 614 mots
                    ...1961 (indépendance suivie par une attaque déclenchée par l'Irak, mais contrecarrée par la Ligue des États arabes), Bahreïn, Qatar et la Fédération des Émirats arabes unis en 1971. L'expansion de leur production pétrolière a fait d'eux les États les plus riches du monde. Quant au ‘Omān, indépendant depuis...
                  • CCG (Conseil de coopération du Golfe)

                    • Écrit par Universalis
                    • 293 mots
                    • 1 média

                    Créé le 26 mai 1981, à l'initiative de Riyad, pour contrer les débordements possibles de la révolution islamique iranienne et limiter les retombées de la guerre Irak-Iran sur les monarchies pétrolières du golfe Persique, le C.C.G. regroupe les Émirats arabes unis, le Koweït, Bahreïn...

                  • DUBAÏ

                    • Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
                    • 200 mots
                    • 2 médias

                    Capitale de l'émirat du même nom qui fait partie des Émirats arabes unis, la prospérité de Dubaï date d'avant la découverte du pétrole (en 1966) ; en effet, Dubaï (en arabe « la sauterelle ») possédait, grâce à sa crique en eau profonde et bien abritée, le seul mouillage valable de l'ancienne côte...

                  • Afficher les 8 références

                  Voir aussi