Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

TÉHÉRAN

Iran : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Iran : carte administrative

Téhéran, capitale de l'Iran, est une des principales agglomérations mondiales par sa population (13,5 millions, dont 7,8 dans la municipalité de Téhéran au recensement de 2006). Son rayonnement international est en revanche faible, en raison de l'isolement politique de l'Iran depuis 1979 et du développement de Dubaï comme place économique centrale dans la région. Au niveau national, le centralisme de l'État depuis l'avènement de la dynastie des Pahlavi (1925) a fait de cette ville une vraie capitale politique, économique et culturelle, même si les métropoles régionales se développent à un rythme plus rapide.

Téhéran capitale bicentenaire

Située sur un vaste glacis au sud de l'Alborz (ou Elbourz), la ville est séparée du désert tout proche par les riches plaines agricoles de Karaj, Rey et Varāmin. Les différences biogéographiques entre le nord de la ville (1 500-1 700 m d'altitude), frais, arboré, riche en ressources en eau, lieu de villégiature estival, et le sud (1 200-1 000 m) très chaud en été, proche du désert, où se trouvent le bazar et la ville historique, ont structuré l'histoire et la hiérarchie sociale de la capitale. Le niveau social allait de pair avec l'accès à des ressources en eau abondante et propre, donc avec la proximité de la montagne. La vue sur le Towchāl (3 986 m) confère à Téhéran un paysage apprécié, tandis que la topographie en pente douce ne présente pas d'obstacle majeur au développement d'une ville et facilite même l'évacuation des eaux usées. Aucune rivière pérenne ne traverse la ville, mais l'eau des rivières de l'Alborz est abondante (barrages de Karaj, Jāj Rud, Lār, barrage de Tāleqān en construction). Le seul problème est la sismicité, surtout dans les quartiers sud où les constructions populaires sont de qualité médiocre.

Téhéran s'est développée après que les Mongols eurent rasé en 1220 la très ancienne ville de Rey. Le voyageur arabe Yaqut signale pour la première fois en 1224 une zone de peuplement portant ce nom, au milieu de jardins, à quelque distance au nord de l'ancienne cité détruite. Le développement de la ville s'explique par cette proximité, puis par la présence du sanctuaire chiite de Shah Abd ol-Azim et, surtout, par le fait que les souverains iraniens ont passé l'été et chassé dans les vallées de l'Alborz central de façon quasi continue du xiiie au xxe siècle. C'est en cherchant à rencontrer Tamerlan en vallée du Lār que le voyageur espagnol Clavijo a séjourné en 1404 dans la « ville » (ciudad) de Téhéran.

Avant de choisir Ispahan comme capitale, le souverain safavide Tahmasp Ier a érigé Téhéran en ville royale, faisant construire des murailles dotées de 114 tours (autant que de sourates du Coran), un bazar et une citadelle. En 1759, Karim Khān Zend, établi à Chiraz, a cependant restauré la ville et construit dans la citadelle (Arg) un vrai palais royal, qui deviendra le palais du Golestān, et créé dans les montagnes de Sepāyeh, à l'est de la ville, une vaste réserve de chasse royale interdite au public et devenue zone militaire en 1979.

En 1786, Agha Mohammad Khān Qājār s'empare de cette ville proche des pâturages d'été de sa tribu et s'y fait couronner. Pour les Qadjars, nomades turcophones, la notion de capitale n'existait pas, mais Téhéran devint la résidence d'hiver la plus fréquentée par la nouvelle dynastie. Les missions diplomatiques étrangères britanniques, françaises, russes et turques commencèrent à s'y installer. Pendant de nombreuses années, la nouvelle « capitale », décrite comme insalubre, sale et désagréable, ne disposa d'aucun bâtiment de prestige. En été, la ville était désertée au profit des résidences d'été de Shemirān et autres régions de l'Alborz central.[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Bernard HOURCADE. TÉHÉRAN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Iran : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Iran : carte administrative

Autres références

  • AHMADINEJAD MAHMOUD (1956- )

    • Écrit par Christian BROMBERGER, Universalis
    • 1 677 mots

    Président de la République islamique d'Iran de 2005 à 2013.

    Mahmoud Ahmadinejad est né le 28 octobre 1956 à Aradan, une bourgade proche de Garmsar, à une centaine de kilomètres au sud-est de Téhéran. Il est le quatrième enfant d'une famille modeste (son père est forgeron) qui migre vers...

  • ĀQĀ MOHAMMAD KHĀN ou AGHĀ MUḤAMMAD KHĀN (1742?-1797) shāh de Perse (1796-1797)

    • Écrit par Jean CALMARD
    • 1 094 mots

    Réunificateur de la Perse après la désagrégation de l'empire de Nāder Shāh (1736-1747) et la période troublée de luttes pour la succession de Karim Khān Zand (1750-1779), Āqā Mohammad Khān est le fondateur de la dynastie des Qādjār (1794-1925) sous laquelle la Perse subit des changements...

  • FATH ‘ALI SHĀH (1759/60-1834)

    • Écrit par Jean CALMARD
    • 1 214 mots

    Neveu du fondateur de la dynastie qādjār de Perse, Āqā Mohammad Khān, et second souverain de cette dynastie, Fath ‘Ali Shāh était le fils du chef qādjār qoyunlu Hoseyn Qoli Khān Djahansuz. Né en 1173 de l'hégire (1759-1760), il avait reçu son nom ainsi que son surnom de Bābā Khān en mémoire du...

  • IRAK-IRAN (GUERRE)

    • Écrit par Philippe RONDOT
    • 3 794 mots
    • 4 médias

    Officiellement, la guerre entre l' Irak et l'Iran commence le 22 septembre 1980, lorsque le Conseil de commandement de la révolution ( C.C.R.) irakien donne l'ordre à l'armée de « porter des coups décisifs aux objectifs militaires iraniens ». En fait, l'initiative prise par le président Saddam...

  • Afficher les 7 références

Voir aussi