Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

KOWEÏT

Nom officiel

État du Koweït (KW)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah (depuis le 16 décembre 2023). Premier ministre : Cheikh Mohammed Sabah al-Salem al-Sabah (depuis le 4 janvier 2024)

      Capitale

      Koweït

        Langue officielle

        Arabe

          Unité monétaire

          Dinar koweïtien (KWD)

            Population (estim.) 2 989 000 (2018)
              Superficie 17 818 km²

                D'une configuration territoriale quasi triangulaire, le Koweït est enserré entre l' Irak, l' Arabie Saoudite et le golfe Arabo-Persique, regroupant, au milieu des années 2010, plus de 3,5 millions d'habitants sur ses 17 800 kilomètres carrés. C'est la position géographique de Koweït qui a dû attirer ses premiers habitants, plus que ses ressources en eau ou en pâturage, presque nulles. Le pays a un climat désertique marqué par une chaleur étouffante entre avril et novembre et souvent par de violentes tempêtes de sable.

                Koweït : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Koweït : carte physique

                Koweït : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Koweït : drapeau

                Histoire

                La ville de Koweït a été fondée au début du xviiie siècle. L'histoire de l'émirat commence avec l'expulsion en 1670, par les tribus de Bani Khalid, des Ottomans installés en Arabie orientale. Trente ans plus tard, des segments de la tribu 'Utub, dont la famille Sabah, émigrent de l'Arabie centrale vers la côte du Golfe. Ils s'installent à Koweït. Vers 1750, Koweït devient autonome et un mur d'enceinte est construit. La ville s'enrichit grâce à son rôle de station sur le chemin des caravanes voyageant entre l'Arabie et le Croissant fertile et à une flottille de bateaux pour la pêche aux perles.

                L'autonomie de Koweït est renforcée sous le long gouvernorat d'Abdallah ibn Sabah (de 1764 à 1815). Jouant de la rivalité entre acteurs plus forts (les Bani Khalid et les Wahhabites se disputaient l'Arabie orientale, les Perses et les Ottomans la région de Bassorah), il bénéficie de l'intérêt porté à sa cité par la Grande-Bretagne, dont les comptoirs établis à Bassorah ou sur la côte iranienne du Golfe étaient alors menacés par des troubles politiques et par la peste qui frappa Bassorah en 1773. Le courrier impérial transitait dorénavant par Koweït, ainsi qu'une partie du commerce venant des Indes et empruntant à Koweït la voie terrestre.

                Grâce à leur nouvelle prospérité, les Koweïtiens dotaient de canons l'enceinte de leur ville et leurs bateaux. Koweït réussit à repousser en 1789 une attaque de tribus irakiennes soutenues par les Ottomans, puis les troupes saoudo-wahhabites en 1793, en 1797 et en 1808. Une bataille navale, en 1810, coûta à Koweït et à ses alliés un millier d'hommes. Mais, à sa mort, après un demi-siècle de pouvoir, Abdallah léguait à son fils Jabir (1815-1859) et à son petit-fils Sabah (1859-1866) une cité forte de près de 800 bateaux de pêche aux perles, de 5 000 à 6 000 hommes pour la défendre, un commerce caravanier florissant et de solides alliances dans la région.

                Au xixe siècle, contrairement aux sheikhdoms (émirats) à l'entrée du Golfe, Koweït demeure formellement dans l'orbite administrative du gouvernorat ottoman de Bassorah, ne signe aucun accord de protection avec les Britanniques tout en se présentant comme un refuge pour les tribus en difficulté. Mais, à la fin du xixe siècle, le pays connaît un tournant crucial de son histoire. Depuis Sabah, le fondateur de la dynastie, le pouvoir s'était transmis de père en fils. À la mort d'Abdallah II en 1892, l'un de ses fils, Moubarak dit le Grand, fait assassiner deux de ses frères et s'empare du pouvoir. Après s'être fait reconnaître par les Ottomans, il se lance dans la construction d'un grand État dans l'Arabie orientale. Ce projet allait connaître une triste fin à la bataille d'al-Sarif au cours de laquelle les Koweïtiens allaient perdre 700 hommes. Moubarak devait aussi affronter l'opposition de ses neveux cherchant à venger leurs pères.

                Pour faire face à ces défis, Moubarak se résigne, à partir de 1899, à signer une série d'accords secrets qui vont faire de lui un protégé de la Grande-Bretagne. Un agent politique britannique s'installe à Koweït, et Londres obtient la location du port d'Ach-Chouaykh, ainsi que plusieurs droits exclusifs, notamment en matière pétrolière.[...]

                La suite de cet article est accessible aux abonnés

                • Des contenus variés, complets et fiables
                • Accessible sur tous les écrans
                • Pas de publicité

                Découvrez nos offres

                Déjà abonné ? Se connecter

                Écrit par

                • : professeur des Universités en science politique
                • : directeur de recherche au C.N.R.S., professeur à l'Institut d'études politiques de Paris
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Philippe DROZ-VINCENT, Universalis et Ghassan SALAMÉ. KOWEÏT [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Koweït : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Koweït : carte physique

                Koweït : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Koweït : drapeau

                Guerre du Golfe : libération du Koweït - crédits : Jacques Langevin/ Sygma/ Getty Images

                Guerre du Golfe : libération du Koweït

                Autres références

                • KOWEÏT, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • ARABIE

                  • Écrit par Universalis, Robert MANTRAN, Maxime RODINSON
                  • 7 614 mots
                  L'invasion du Koweït par l'Irak en août 1990 a eu pour conséquence une collaboration étroite, diplomatique et militaire entre les États de la péninsule (à l'exception du Yémen), les États arabes du Proche-Orient (sauf la Jordanie) et les puissances occidentales. La guerre déclenchée le 17 janvier 1991...
                • ARABIE SAOUDITE

                  • Écrit par Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Ghassan SALAMÉ
                  • 25 169 mots
                  • 10 médias
                  Deux ans plus tard, une nouvelle crise secoue le Golfe avec l'invasion du Koweït par l'Irak (août 1990). Le royaume surmonte rapidement (non sans pressions américaines) sa réticence bien établie à la présence de troupes étrangères sur son territoire et devient en fait le pivot d'une très large coalition...
                • ARAFAT YASSER (1929-2004)

                  • Écrit par Nadine PICAUDOU
                  • 1 397 mots
                  • 1 média
                  ...conflit, dans la bande de Gaza encore occupée par les soldats israéliens, qu'il pose avec son ami Salah Khalaf (le futur Abou Iyad) les bases d'une organisation de résistance qui ne naîtra officiellement qu'en 1959 au Koweït et sera connue sous le nom de Fatah. Il travaille alors...
                • AZIZ TAREK (1936-2015)

                  • Écrit par Universalis
                  • 656 mots

                  Homme d’État irakien, Tarek Aziz fut vice-Premier ministre (1979-2003) et ministre des Affaires étrangères (1983-1991) dans le gouvernement baasiste de Saddam Hussein.

                  Né le 28 avril 1936 dans le nord de l’Irak, près de Mossoul, au sein d’une famille de confession catholique chaldéenne, Tarek Aziz,...

                • Afficher les 16 références

                Voir aussi