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COURBES ALGÉBRIQUES

Tangentes

Intersection avec une droite

Considérons une droite projective joignant les point A(x1, y1, z1) et B(x2, y2, z2) et son intersection avec la courbe F(x, y, z) = 0. On obtient :

Si tous les coefficients sont nuls, cette équation est une identité : tout point de la droite appartient à la courbe qui admet la droite comme composante irréductible.

Toute droite qui n'est pas composante de la courbe la coupe en n points (n étant le degré de F) compte tenu de leur ordre de multiplicité, et cet énoncé a exactement la même signification que l'affirmation : une équation algébrique de degré n admet n racines.

Supposons maintenant que A est un point de la courbe F(A) = 0, et faisons varier B arbitrairement ; si le polynôme :

n'est pas nul quel que soit M, toute droite passant par A coupe la courbe en ce point avec la multiplicité 1, à l'exception de la droite :
qui coupe la courbe en A avec une multiplicité au moins égale à 2. Le point A est alors appelé un point simple de la courbe, et la sécante exceptionnelle est appelée la tangente en A (en accord avec les formules différentielles de la géométrie analytique).

Lorsque :

sont nuls quel que soit M, sans qu'il en soit ainsi de Pk, toute droite passant par A coupe la courbe en ce point avec la multiplicité k, à l'exception des droites qui vérifient Pk(A, M) = 0, qui coupent la courbe en A avec une multiplicité au moins égale à k + 1. Le point A est alors appelé un point multiple k-uple de la courbe, et les sécantes exceptionnelles sont appelées les tangentes en A.

Le point A est multiple k-uple de la courbe si toutes les dérivées d'ordre k − 1 de F sont nulles en ce point (et pas toutes les dérivées d'ordre k). Bien entendu, un changement de variables projectif sur (λ, μ) ou sur (x, y, z) montre que les résultats précédents sont indépendants des repères.

Équation tangentielle

La question se pose alors de caractériser une courbe algébrique non plus comme l'ensemble de ses points, mais comme l'ensemble de ses tangentes. L'équation tangentielle est une condition nécessaire et suffisante entre les nombres u, v, w pour que la droite d'équation projective :

soit tangente à la courbe. L'élimination de x, y, z entre les relations :
conduit à une équation tangentielle algébrique :

Lorsque la courbe est irréductible (et n'est pas une droite), l'un des facteurs irréductibles de G représente l'enveloppe proprement dite, c'est-à-dire l'ensemble des tangentes ; les autres facteurs irréductibles sont linéaires : chacun exprime le passage d'une droite par l'un des points singuliers de la courbe.

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Écrit par

  • : ancien vice-doyen de la faculté des sciences de Paris

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Pour citer cet article

Luc GAUTHIER. COURBES ALGÉBRIQUES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

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Autres références

  • BÉZOUT ÉTIENNE (1739-1783)

    • Écrit par
    • 172 mots

    Le nom d'Étienne Bézout doit être associé à l'utilisation des déterminants dans la théorie des équations algébriques. Dans son mémoire à l'Académie (1764) et surtout dans son ouvrage Théorie générale des équations algébriques (1779), Bézout donne des règles pour résoudre...

  • CALCUL INFINITÉSIMAL - Histoire

    • Écrit par
    • 11 465 mots
    • 3 médias
    ...est, aux environs du point de contact, tout entière d'un même côté de la courbe, il réussit à ramener la détermination de la tangente en un point d'une courbe algébrique à la recherche de l'extrémum d'une fonction algébrique, d'où il déduit la sous-tangente à la courbe donnée au point considéré....
  • CASTELNUOVO GUIDO (1865-1952)

    • Écrit par
    • 342 mots

    Mathématicien italien dont les travaux ont porté principalement sur la géométrie algébrique. Né à Venise, Castelnuovo fut l'élève de Véronèse à Padoue ; assistant à Turin, il eut avec C. Segre de nombreux entretiens d'où devait sortir l'exposé de la géométrie sur une courbe algébrique, publié...

  • CLAIRAUT ALEXIS CLAUDE (1713-1765)

    • Écrit par
    • 212 mots

    Mathématicien français. Né à Paris, Clairaut (ou Clairault) fit, sous la conduite de son père qui était professeur de mathématiques, de tels progrès en cette science qu'à l'âge de douze ans il lisait devant l'Académie une note sur les propriétés de quatre courbes qu'il avait découvertes. Ses ...

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