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CORÉE DU SUD

Nom officiel

République de Corée (KR)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Yoon Seok-youl (depuis le 10 mai 2022). Premier ministre : Han Duck-soo (depuis le 21 mai 2022)

      Capitale

      Séoul 1

        Langue officielle

        Coréen

          Unité monétaire

          Won sud-coréen (KRW)

            Population (estim.) 51 228 000 (2024)
              Superficie 100 222 km²
                • Article mis en ligne le
                • Modifié le
                • Écrit par , , et

                Histoire

                Les débuts de la république de Corée

                Après la Seconde Guerre mondiale, l'échec des travaux du Comité mixte américano-soviétique dont l'objectif était de créer un gouvernement unique sur l'ensemble de la péninsule coréenne amena les États-Unis à porter l'affaire devant l'assemblée générale de l'O.N.U. Celle-ci adopta une résolution demandant l'organisation d'élections générales en Corée sous la surveillance d'une commission internationale. La commission ne pouvant se rendre dans la partie Nord, les élections eurent lieu uniquement au Sud, le 10 mai 1948. Le Parti libéral de Syngman Rhee obtint 154 des 198 sièges. L'Assemblée nationale se réunit pour la première fois le 31 mai 1948 et adopta, le 12 juillet, une Constitution qui fut promulguée cinq jours plus tard. Le 20 juillet, Rhee fut élu président de la République au suffrage indirect. La république de Corée fut proclamée le 15 août 1948.

                La présidence de Syngman Rhee (1948-1960)

                Le gouvernement de Syngman Rhee a trouvé une situation sociale et économique extrêmement difficile après la division du pays, d'autant plus que les deux parties, le Sud agricole et le Nord industriel, étaient complémentaires. La production agricole et industrielle au Sud se situait à un niveau très bas, avec une inflation galopante et un chômage généralisé. Les Coréens vivaient dans la misère. Les États-Unis accordèrent une aide économique et militaire de 4,3 milliards de dollars entre 1945 et 1965, ce qui permit d'acheter des produits alimentaires, des matières premières et des biens d'équipement.

                Anticommuniste farouche, Rhee dut faire face aux agissements des communistes : soulèvement armé dans l'île de Cheju en avril 1948, émeutes militaires à Yŏsu et à Sunch'ŏn en octobre 1948, lutte des partisans communistes dans le mont Chiri en 1949. Ce contexte troublé fut marqué par des assassinats politiques : Song Chin-u (1945), Yo Un-hyong (1947), Kim Gu (1949).

                Syngman Rhee et son épouse, en 1959 - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

                Syngman Rhee et son épouse, en 1959

                Rhee fut réélu en février 1950, alors que son parti, le Parti national de Corée, n'obtint pas la majorité aux élections législatives de mai. En 1952, il fit amender, de force, la Constitution pour supprimer la clause limitant à deux les mandats exercés par un même président et pour élire le président au suffrage universel. Les élections générales de mai 1954 donnèrent la victoire au Parti libéral, Rhee fut réélu pour la troisième fois en 1956, mais le vice-président était un membre de l'opposition, Chang Myun. Les mouvements contestataires se multiplièrent contre le despotisme de Rhee. La loi martiale fut décrétée en mai 1956, et la loi sur la sécurité nationale, destinée à opprimer la presse, fut adoptée en décembre.

                Le 15 mars 1960, Rhee fut réélu président, sans difficulté, son adversaire, Cho Byong-ok, était mort de maladie quelques jours auparavant. Malgré cela, l'entourage du président organisa des élections truquées pour faire élire Lee Gi-bung comme vice-président dans la perspective de son éventuelle accession à la présidence, Rhee (1875-1965) étant alors âgé de quatre-vingt-quatre ans. Les manifestations demandant l'annulation de l'élection se généralisèrent. Le 18 avril, la loi martiale fut proclamée. Le soulèvement des étudiants eut lieu le 19, et la police tira dans la foule, faisant 142 morts parmi les étudiants. Les professeurs d'université, eux aussi, manifestèrent le 25. La famille de Lee Gi-bung devait se suicider le 28. Rhee finit par démissionner le 27 et partit, le 29 mai, en exil à Hawaii, où il mourut en 1965.

                Sur le plan diplomatique, cette période fut marquée par le renforcement des relations avec les États-Unis. Un traité de défense mutuelle fut signé entre les deux pays le 27 octobre 1953. Depuis lors, les États-Unis maintiennent, en Corée, des troupes au nom de l'armée[...]

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                Écrit par

                • : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
                • : maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
                • : professeur des Universités, université de Lyon-III
                • : chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales, membre associé au Centre de recherches sur la Corée, (CNRS- École des hautes études en sciences sociales)

                Classification

                Pour citer cet article

                Encyclopædia Universalis, Valérie GELÉZEAU, Jin-Mieung LI et Stéphane THÉVENET. CORÉE DU SUD [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Article mis en ligne le et modifié le 20/03/2023

                Médias

                Corée du Sud : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Corée du Sud : carte physique

                Corée du Sud : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Corée du Sud : drapeau

                Séoul (Corée du Sud) - crédits : JTB Photo/ Universal Images Group/ Getty Images

                Séoul (Corée du Sud)

                Autres références

                • CORÉE DU SUD, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • CORÉES - Du rapprochement à la défiance

                  • Écrit par
                  • 2 921 mots

                  Les sociétés nord et sud-coréennes, confrontées en 2008 à la crise financière internationale comme le reste du monde, étaient déjà en proie à des incertitudes et à des difficultés économiques, politiques et sociales différentes, mais non pas moins cruciales. La crise larvée de part et d'autre du 38...

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                  L'autre pays de l'O.C.D.E. qui a changé de statut est laCorée du Sud, important pays producteur et consommateur d'acier. Ses échanges internationaux ont souvent varié en fonction de l'évolution de la demande intérieure, elle-même fonction de la croissance économique du pays. Chaque crise économique...
                • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

                  • Écrit par , , , et
                  • 24 799 mots
                  • 10 médias
                  ...le million d'habitants, mais qui ne regroupent que 16 % de la population totale. Elle n'a pas de mégalopole. La concentration urbaine est plus forte en Corée du Sud (47 % de la population totale vivaient dans sept agglomérations millionnaires en 2006, 85 % dans les communes urbaines) et au Japon (86,3...
                • BANDE DESSINÉE

                  • Écrit par
                  • 22 913 mots
                  • 15 médias
                  ...les années 1990, a marqué la première décennie du xxie siècle : la découverte par l’Europe et les États-Unis de la bande dessinée originaire de Corée du Sud, d’un accès facile pour les Occidentaux (contrairement au manga japonais, le sens de lecture du manhwa coréen est de gauche à droite),...
                • BAN KI-MOON (1944- )

                  • Écrit par
                  • 634 mots

                  Diplomate sud-coréen, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) de 2007 à 2016.

                  Ban Ki-moon, né à Eumseong en Corée du Sud en 1944, a exercé la fonction de secrétaire général de l'ONU du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2016, son mandat ayant été renouvelé en 2011....

                • Afficher les 34 références