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CORÉE DU SUD

Nom officiel

République de Corée (KR)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Yoon Seok-youl (depuis le 10 mai 2022). Premier ministre : Han Duck-soo (depuis le 21 mai 2022)

      Capitale

      Séoul 1

        Langue officielle

        Coréen

          Unité monétaire

          Won sud-coréen (KRW)

            Population (estim.) 51 228 000 (2024)
              Superficie 100 222 km²

                Le développement économique

                Membre organisateur du sommet du G20 en 2010, la République de Corée figure parmi les économies émergentes du monde contemporain. Ce résultat est d’autant plus remarquable que son développement économique a été rapide depuis la création du pays en 1948.

                Des conditions peu favorables

                Restée relativement fermée durant la longue dynastie des Yi (1392-1910), la Corée ne s’ouvre au commerce international qu’à la fin du xixe siècle, alors que le Japon y renforce sa mainmise. Devenue protectorat en 1905, puis colonie japonaise en 1910, la Corée voit son territoire mis en valeur (chemin de fer, industries, production d’électricité et d’engrais) et exploité (exportation de riz et de minerais vers l’archipel) par la puissance coloniale.

                En 1945, la péninsule coréenne, libérée au nord par les forces soviétiques, au sud par les troupes américaines, fait les frais de la guerre froide. Rapidement, deux États antagonistes voient le jour de part et d’autre du 38e parallèle. Au nord, la République populaire démocratique de Corée, d’obédience communiste, peut compter sur des ressources en minerais et une industrie lourde déjà en place, tandis que le Sud offre des terres beaucoup plus propices à l’agriculture. Cette dernière reste pourtant peu productive et ne permet pas de nourrir la population, plus nombreuse qu’au nord.

                L’aide internationale et la mise en place d’une industrie de substitution

                Dès sa création en 1948, l’état de la République de Corée du Sud (inflation, chômage, forte natalité), aggravé par trois années (1950-1953) de guerre avec le Nord (plus de 2 millions de pertes humaines, destruction matérielle estimée à 86 % du P.N.B.), nécessite le recours à l’aide internationale: près de 4 milliards de dollars seront reçus entre 1945 et 1965. Les États-Unis sont les plus gros contributeurs. L’aide américaine est non seulement financière, militaire (armée d’occupation), mais aussi technologique et agricole (envoi de surplus) rendant la Corée du Sud très dépendante.

                Le régime de Syngman Rhee, soutenu par les États-Unis, met en place une politique de substitution aux importations qui se concrétise, entre autres, par la forte protection du marché national, l’encouragement à la création d’industries de biens de consommation par une politique de redistribution des aides économiques à des taux très avantageux. Cette ligne de conduite, prélude aux décennies de « capitalisme de connivence », lui permet de pérenniser son pouvoir grâce à l’appui de la force entrepreneuriale mais ne génère qu’une croissance très limitée.

                L’opposition à l’autoritarisme de Syngman Rhee contraint ce dernier à l’exil en 1960. La période de troubles qui suit offre le prétexte au général Park Chung-hee pour s’emparer du pouvoir par un coup d’État militaire, le 16 mai 1961. Devenu officiellement président de la République l’année suivante, il engage son pays dans de nombreuses réformes au nom de la croissance économique.

                La naissance d’une industrie exportatrice sous le contrôle d’un « État développeur »

                À partir de 1962, une succession de plans quinquennaux permet de renforcer le tissu industriel et d’engager la Corée dans un processus de croissance économique rapide reposant sur des industries exportatrices nécessitant peu de technologies au départ.

                Le premier (1962-1966) et le deuxième plan (1967-1971) ont pour objectifs le développement des infrastructures (ports, aéroports, routes, cimenteries) et la mise en place d’industries légères (textile, engrais, contre-plaqué, appareillage électrique), permettant de se substituer aux importations, tout en augmentant l’offre de produits exportables.

                Chantier naval, Corée du Sud - crédits : Getty Images/ AFP

                Chantier naval, Corée du Sud

                Le troisième plan (1972-1976) est consacré à la mise sur pied d’une industrie lourde et chimique qui fait alors défaut. Le quatrième plan (1977-1981) concerne des industries[...]

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                Écrit par

                • : maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
                • : professeur des Universités, université de Lyon-III
                • : chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales, membre associé au Centre de recherches sur la Corée, (CNRS- École des hautes études en sciences sociales)
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Universalis, Valérie GELÉZEAU, Jin-Mieung LI et Stéphane THÉVENET. CORÉE DU SUD [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Industrie électronique (Corée du Sud) - crédits : Mark Segal/ Stone/ Getty Images

                Industrie électronique (Corée du Sud)

                Corée du Sud : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Corée du Sud : carte physique

                Corée du Sud : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Corée du Sud : drapeau

                Autres références

                • CORÉE DU SUD, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • CORÉES - Du rapprochement à la défiance

                  • Écrit par Marie-Orange RIVÉ-LASAN
                  • 2 921 mots

                  Les sociétés nord et sud-coréennes, confrontées en 2008 à la crise financière internationale comme le reste du monde, étaient déjà en proie à des incertitudes et à des difficultés économiques, politiques et sociales différentes, mais non pas moins cruciales. La crise larvée de part et d'autre du 38...

                • ACIER - Économie

                  • Écrit par Franco MANNATO
                  • 10 178 mots
                  L'autre pays de l'O.C.D.E. qui a changé de statut est laCorée du Sud, important pays producteur et consommateur d'acier. Ses échanges internationaux ont souvent varié en fonction de l'évolution de la demande intérieure, elle-même fonction de la croissance économique du pays. Chaque crise économique...
                • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

                  • Écrit par Manuelle FRANCK, Bernard HOURCADE, Georges MUTIN, Philippe PELLETIER, Jean-Luc RACINE
                  • 24 799 mots
                  • 10 médias
                  ...le million d'habitants, mais qui ne regroupent que 16 % de la population totale. Elle n'a pas de mégalopole. La concentration urbaine est plus forte en Corée du Sud (47 % de la population totale vivaient dans sept agglomérations millionnaires en 2006, 85 % dans les communes urbaines) et au Japon (86,3...
                • BANDE DESSINÉE

                  • Écrit par Dominique PETITFAUX
                  • 22 913 mots
                  • 15 médias
                  ...les années 1990, a marqué la première décennie du xxie siècle : la découverte par l’Europe et les États-Unis de la bande dessinée originaire de Corée du Sud, d’un accès facile pour les Occidentaux (contrairement au manga japonais, le sens de lecture du manhwa coréen est de gauche à droite),...
                • BAN KI-MOON (1944- )

                  • Écrit par Victor-Yves GHEBALI
                  • 634 mots

                  Diplomate sud-coréen, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) de 2007 à 2016.

                  Ban Ki-moon, né à Eumseong en Corée du Sud en 1944, a exercé la fonction de secrétaire général de l'ONU du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2016, son mandat ayant été renouvelé en 2011....

                • Afficher les 34 références

                Voir aussi