Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ACIER Économie

Jusqu'au début des années 1970, l'analyse économique de la sidérurgie a été menée principalement sous l'angle de la production. Cela s'expliquait à la fois par l'aspect stratégique de la production d'acier et par le fait que cette dernière allait toujours croissant et répondait à une demande en constante augmentation sur le moyen et long terme. Tout a changé après la crise pétrolière de 1973 avec un brusque et profond recul de la demande dû à la crise qui a frappé la plupart des secteurs économiques, et particulièrement les industries utilisatrices d'acier. Depuis lors, sous l'influence d'un groupe d'économistes spécialisés en sidérurgie, présidé par le Suédois Erik Ruist, l'attention s'est davantage portée sur la demande d'acier et sur ses principaux facteurs explicatifs.

L'analyse économique de l'acier s'est ainsi étendue aux principaux mécanismes qui expliquent l'évolution du marché de l'acier, à savoir la demande d'acier, qui peut être identifiée à la consommation apparente d'acier, les échanges internationaux (importations et exportations) et la production d'acier. Importent aussi pour l'analyse d'autres facteurs qui influent sur ce marché, tels que les capacités de production d'acier, les prix et, enfin, l'évolution et la disponibilité des matières premières.

Depuis le début du xxie siècle, l'industrie sidérurgique mondiale vit une nouvelle révolution due à l'essor de la demande et de la production dans de nouvelles économies émergentes, aux premiers rangs desquelles figurent la Chine, l'Inde et le Brésil. Jamais dans l'histoire de l'industrialisation des pays les plus évolués un développement d'une telle ampleur ne s'était réalisé en un laps de temps aussi court, avec des conséquences importantes pour la plupart des producteurs mondiaux. Une nouvelle révolution industrielle est en marche dans une autre partie du monde, et l'industrie sidérurgique est, une fois encore, au cœur de cette révolution.

La demande d'acier

La consommation apparente d'acier

La consommation d'acier recouvre différentes notions plus ou moins aisées à traduire en chiffres. La consommation apparente d'acier est la somme de la production d'acier et des échanges nets d'acier (importations moins exportations). Les données exploitables sont, pour la production, les volumes de production d'acier brut et, pour les échanges, les volumes de produits sidérurgiques importés et exportés. Les deux éléments ne peuvent donc être additionnés qu'après avoir converti la production d'acier brut en équivalent de production de produits sidérurgique. Une fois cette conversion réalisée, la consommation apparente d'acier en équivalents produits finis est le meilleur indicateur de la demande d'acier d'un pays, dans la mesure où il est le plus facile et le plus rapide à calculer.

Deux autres notions existent mais sont moins utilisées. La consommation réelle d'acier est égale à la consommation apparente moins la variation des stocks de produits sidérurgiques. Ces stocks peuvent être détenus par les producteurs (de moins en moins importants depuis la mise en place de productions à flux tendus), par les négociants (intermédiaires) ou par les consommateurs. De ce fait, les données sur les stocks sont très difficiles à collecter et ne peuvent, la plupart du temps, qu'être estimées. Enfin, il existe une consommation finale d'acier, très théorique toutefois, et qui prend en compte les échanges indirects d'acier, c'est-à-dire l'acier contenu dans les produits manufacturés à base d'acier (par exemple l'automobile) qui sont importés et exportés.

Une évolution cyclique

L'acier est présent dans notre environnement quotidien,[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Franco MANNATO. ACIER - Économie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Voir aussi