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COLOMBIE

Nom officiel

République de Colombie (CO)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Gustavo Petro (depuis le 7 août 2022)

      Capitale

      Bogotá

        Langue officielle

        Espagnol

          Unité monétaire

          Peso colombien (COP)

            Population (estim.) 52 848 000 (2024)
              Superficie 1 140 970 km²
                • Article mis en ligne le
                • Modifié le
                • Écrit par , , et

                Histoire de la Colombie

                Des Chibchas à Bolívar

                Les chroniqueurs de la conquête espagnole en Colombie font uniquement mention des peuplades chibchas, qui occupaient la haute savane où a été fondée Santa Fe de Bogotá. Mais les vestiges d'autres civilisations précolombiennes ont été aussi mis au jour, en particulier dans la région de San Agustín (département de Huila). La civilisation de San Agustín est attestée par des statues et des temples, qui rappellent les temples druidiques. Le musée de l'Or de Bogotá, situé dans les caves de la Banque de la République, a réuni d'étonnantes parures en métal précieux, stylisées par les Indiens de la période encore mal connue ayant précédé la Conquête.

                Jiménez de Quesada, parti de Santa Marta, sur la côte caraïbe, en 1536, est le premier représentant de l'autorité royale espagnole en Nouvelle-Grenade. À cette autorité succède pour quelque temps un tribunal dit de real audiencia, puis une « présidence » qui répartit les terres entre les commerçants, les nobles, les militaires et le clergé, et jette les bases d'une société coloniale que ne modifiera pas la création de la vice-royauté en 1719. Mais le développement économique de la colonie suscite entre créoles et Espagnols des antagonismes qui annoncent la révolte dite des comuneros ; c'est le signe précurseur des guerres d'indépendance.

                Le 16 mars 1781, une petite armée de terriens et de citadins, pauvrement équipés, quitte Socorro (situé au nord du pays) pour Bogotá, afin d'y présenter ses cahiers de revendications. Le compromis, signé par l'archevêque sous le nom de capitulación de Zipaquira et admettant « l'exercice du pouvoir par les nationaux américains », n'est pas reconnu par le vice-roi. Les chefs comuneros sont fusillés.

                Simon Bolivar - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

                Simon Bolivar

                En juillet 1810, à la faveur de l'accession au trône espagnol de Joseph Bonaparte, une junte de gouvernement est formée à Bogotá, sous la présidence du jurisconsulte Camilo Torres, auteur du Mémorial des griefs, sévère condamnation de la colonisation espagnole en Amérique. Le 20 juillet 1810, une junte suprême est constituée et sa première décision est de proclamer l'exclusion des Espagnols du gouvernement de Nouvelle-Grenade. Antonio Nariño, précurseur de l'indépendance, emprisonné depuis 1794, participe à ce mouvement et sera nommé par Bolívar, en 1821, vice-président de la Grande-Colombie. En 1813, Nariño proclame la rupture totale avec l'Espagne. La réaction du gouvernement de Madrid est brutale. Quinze mille hommes et soixante-sept navires mettent le siège devant Cartagena, qui résiste trois mois. La répression est sévère : des centaines de personnes, dont Camilo Torres, sont exécutées. L'année 1819 est décisive : Simón Bolívar, qui préside alors un gouvernement révolutionnaire au Venezuela, franchit la Cordillère orientale, bouscule les avant-postes espagnols à Tunja le 5 août, et met en déroute l'armée du général Barreiro, au pont de Boyacá. Simón Bolívar, le « Libertador », secondé par Santander, fait son entrée triomphale à Bogotá, le 10 août 1819. Le 17 septembre de la même année, le congrès d'Angostura, au Venezuela, proclame sous le nom de République de Colombie l'union des territoires de la capitainerie générale du Venezuela et de la Nouvelle-Grenade. Bolívar est élu président et chef suprême de l'armée.

                Cette union, à laquelle l'Équateur sera associé en 1822, ne peut être maintenue. Bolívar, soupçonné de visées dictatoriales par ses lieutenants et ses alliés, échoue dans ses projets grandioses de création des États-Unis d'Amérique du Sud. Après sa mort, en 1830, la dislocation de la Grande-Colombie aboutit à la renaissance d'une république dans les limites de la Nouvelle-Grenade coloniale. Le général Santander en est nommé président en 1832. Jusqu'à la fin du[...]

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                Pour citer cet article

                Encyclopædia Universalis, Marcel NIEDERGANG, Olivier PISSOAT et Clément THIBAUD. COLOMBIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Article mis en ligne le et modifié le 20/03/2023

                Médias

                Colombie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Colombie : carte physique

                Colombie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Colombie : drapeau

                Bogota (Colombie) - crédits : Robert Frerck/ The Image Bank/ Getty Images

                Bogota (Colombie)

                Autres références

                • COLOMBIE, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • ALTIPLANO

                  • Écrit par
                  • 549 mots
                  • 3 médias

                  Une partie des Andes est occupée par de hautes plaines, appelées altiplano, dont on distingue plusieurs types, de la Bolivie à la Colombie. L'Altiplano péruvo-bolivien est un ensemble de hautes plaines, entre 3 600 et 4 200 mètres, coupées de petits chaînons montagneux, qui s'étire sur 1 000...

                • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

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                  • 24 158 mots
                  • 23 médias
                  Les bassins de Colombie et du Venezuela ont une profondeur moyenne de 4 000 mètres. Ils possèdent une croûte océanique anormalement épaisse (de 15 à 20 km), considérée d'âge jurassique supérieur à crétacé inférieur (de 150 à 125 Ma), recouverte par d'épais épanchements basaltiques dont le sommet (qui...
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                  • 13 médias
                  ...(1818-1819). En juillet 1819, il franchit les Andes, défit les Espagnols à Boyaca (7 juillet) et prit Bogotá (10 août) où il proclama la république de Colombie. En décembre 1819, le congrès d'Angostura, où figuraient des députés colombiens, approuvait la loi fondamentale de la république de Colombie qui...
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                  ...les Assemblées constituantes des pays concernés, les réformes n'auraient pas été aussi marquées en ce qui concerne les droits des peuples originaires. Le cas le plus exemplaire est celui de la Colombie où, malgré leur faible poids démographique (moins de 2 p. 100 de la population totale), les Indiens,...
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